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Entre ses séances d’ hyperblasts chez Behemoth, Inferno martyrise ses fûts dans un autre groupe polonais : Azarath. Cette formation ne tombe pas de la dernière pluie, puisqu’elle existe depuis 1998 et a 3 albums à son actif. Ces 3 disques étaient de vraies pépites de brutal death dark. Nous allons voir si leur nouvelle sortie, Praise The Beast, est du même acabit.
Au niveau de la pochette, Azarath a fait dans ses classiques : une cover noire avec le logo en haut au centre et le dessin grisonnant en plein milieu, mis en valeur comme il se doit. C’est exactement pareil que sur les 3 précédents albums, si ce n’est que là, on sent qu’il y a eu l’utilisation d’outils de design plus modernes. Le disque contient 11 titres tous plus ou moins différents. Voyons de quoi il en ressort :
Praise The Beast débute par une intro où se mêlent orage, cloche d’église et invocation à Sathanas. Ces « Ave Sathanas » en prière reviennent trois fois au cours de l’album, ce qui en fait un leitmotiv. Il y a même une quatrième fois pour ceux qui achètent la version digipack de l’album : Azarath effectue une reprise du groupe Acheron, « Ave Sathanas ».
Passé cette introduction très classique, Azarath nous propose diverses ambiances dark prenantes : on a par exemple un morceau lourd, « I Hate Your Kind », aussi imposant qu’une composition d’Immolation. D’ailleurs, la voix de Bruno (chant, basse) est très proche de celle de Ross Dolan (chant, basse d’Immolation). Mais la suite de l’album est moins lourde : on passe à l’attaque massive à haute vitesse ou aux morceaux lancinants.
En effet, des titres comme « Sacrifice Of Blood », « Invocation », « Praise The Beast » par exemple, sont impressionnant de vitesse, avec des riffs qui se démarquent : Azarath propose un death metal du type de Krisiun (des longues parties à blasts entre coupées de soli de guitare courts, en shred, dans les aigus), tout en allant à la vitesse d’un Origin. Il n’y a pas qu’Inferno (supersonique) qui en jette : tous les musiciens s’arrachent à un rythme effréné. Les riffs en shred font typiquement penser à Origin, mais le chant de Bruno fait passer la musique d’Azarath en mode plus sombre.
Mais Azarath n’est pas qu’une copie de ces groupes : les polonais ont su proposer, comme dans leurs précédentes offrandes, un album avec des morceaux aux structures différentes, aux breaks pleins de groove, ou avec des parties acoustiques sans batterie et chant (« Praise the Beast »). Aussi, un morceau tel que « Queens Of The Sabbath » est plus aérien et lancinant, avec une artillerie de double pédale à la fois à rythmique élevée et à mid tempo, mais aussi un passage atmosphérique, sous « Ave Sathanas » scandé par de multiples voix différentes.
Puis, Praise The Beast est assez technique : les deux guitaristes Bart et Trufel n’ont rien à envier à un Jeremy Turner (Origin), ils ont un jeu s’en rapprochant. La basse, un peu noyée sous l’amas de voix, de batterie et de guitares, n’est pas audible comme on le voudrait malheureusement. Mais c’est bien sûr Inferno, batteur de grande classe qui épate ! A chaque nouvelle sortie dans laquelle il a joué, on voit qu’il progresse. Là, il atteint un niveau qui le classent facilement dans le top 5 des batteurs de death. On verra bien dans le prochain Behemoth, Evangelion, mais il devrait encore être plus impressionnant. C’est simple, dans Praise The Beast, on a l’impression qu’il se ballade : une vitesse incroyable, une maîtrise parfaite, des variations de rythmiques aux pieds et aux mains qui forcent le respect. Bref, Inferno a la rapidité d’exécution d’un mitrailleur MP5, la précision d’un PGM Hécate II. Le meilleur exemple est son interprétation dans le titre « Obey The Flesh », un morceau à la rythmique prenante. Phénoménale !
Pour terminer, Azarath a choisi d’interpréter un « From Beyond The Coldest Star » en instrumental, mais à la fois et très militaire. Une façon originale de terminer un album.
En définitive, Azarath a livré un nouvel album Praise The Beast convaincant. Je le trouve moins réussi que les 3 précédents, mais il reste d’un excellent niveau. Il s’adresse aux fans d’Origin, de Krisiun, d’Immolation, qui aiment aussi la noirceur musicale. Dommage qu’avec l’emploi du temps surchargé de Behemoth, Inferno n’ait pas trop le temps de faire tourner cet autre groupe en concerts.
1. Summoning
2. I Hate Your Kind
3. Sacrifice of Blood
4. Invocation
5. Praise the Beast
6. Queen of the Sabbath
7. Azazel
8. Unholy Trinity
9. Obey the Flesh
10. Throne of Skulls
11. From Beyond the Coldest Star
12. Ave Sathanas (Acheron cover) - BONUS DIGIPACK -
