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Album

08 octobre 2018 - ZSK

Progenie Terrestre Pura

starCross

LabelAvantgarde Music
styleBlack Metal futuriste
formatEP
paysItalie
sortiejuin 2018
La note de
ZSK
7.5/10


ZSK

"On est tous le boomer de quelqu'un d'autre."

Dès qu’il pointe le bout de son nez, Progenie Terrestre Pura se présente toujours comme un challenger au titre de pochette de l’année, pour les amateurs d’espace, de science-fiction et de futurisme. Et un an seulement après oltreLuna, il va donc tenter de conserver son titre sur deux années consécutives. Alexander « Abalakin » Preuss, qui avait aussi signé les illustrations d’U.M.A. (2013), n’est cette fois-ci plus de la partie, et c’est l’Estonien Kuldar Leement qui a dessiné l’artwork de starCross. Avec encore une magnifique œuvre d’art cosmique à la clé. Dommage que le digipack soit un peu trop sombre et ne nous permette de vraiment en profiter autrement que par une image 1200*1200 sur ordinateur. Mais le visuel en vaut la chandelle. Il nous amène donc, encore une fois, au Black-Metal futuriste de Progenie Terrestre Pura. Un art particulier qui avait fait sensation à l’époque d’U.M.A.. Depuis, « q[T]p » a évolué, notamment avec les changements de line-up. Ambiances, riffs, chant, incursions instrumentales plus originales, tout avait presque drastiquement changé pour oltreLuna, album en partie issu d’un projet qui devait donner naissance à un split avec Selvans, mais les compositions ont été réinjectées chez Progenie Terrestre Pura. starCross est, lui, présenté comme un EP qui devait à la base servir de complément à oltreLuna. Mais il s’est finalement trouvé sa propre singularité, en la présence d’un concept, qui nous conte les aventures d’un astronaute en perdition dans l’espace. Le tout est d’ailleurs illustré avec un récit complet sur la version digipack A5 de l’EP (avec pour le coup, un artwork un peu plus mystique). Un concept qui n’est pas sans rappeler celui de Skylight d’AtomA d’ailleurs, mais Progenie Terrestre Pura conserve ici sa propre identité musicale, toujours assez particulière.

starCross est, sans grande surprise, musicalement dans la lignée directe d’oltreLuna. Avec en point d’orgue ce son de gratte très rêche et abrasif, résolument Black-Metal, qui finalement et avec le recul tranche quand même assez avec l’ensemble futuriste et cosmique qui avait été introduit sur U.M.A.. Le chant n’a pas bougé non plus, c’est le même vocaliste que pour oltreLuna, et malgré quelques effets on demeure loin des vocalises très éthérées de U.M.A.. Musicalement, starCross est donc bel et bien un appendice à son prédécesseur discographique direct, et ne va pas apporter de grande nouveauté metalliquement parlant. On va alors surtout s’intéresser au reste dans l'absolu, car Progenie Terrestre Pura a toujours de l’inventivité à revendre quand il s’agit de caser des sonorités électroniques, futuristes ou cosmiques. L’intro "Chant of Rosha" montre d’ailleurs les capacités des Italiens à ce sujet, si l’on frôle toujours et hélas les sonorités dubstepisantes, cette intro est très envoûtante, très fouillée aussi, entre chœurs lointains et diverses mélopées stellaires. Mais le Metal est bien là, et il débarque en force dès les premières secondes de "Toward A Distant Moon", et le moins qu’on puisse dire c’est que Progenie Terrestre Pura envoie la sauce, avec des riffs rangés et tranchants assez rapides soutenus par des blasts. Mais il se dégage toujours de l’ensemble un côté résolument futuriste, avec ici quelques petits chœurs amenant un côté épique, avant qu’un break mélodique nous refasse planer parmi les étoiles. Mais Progenie Terrestre Pura est motivé et ne tardera pas à ressortir la riffaille, avec quelques rythmiques efficaces à la clé. Vous l’aurez compris, le trio italien est toujours déterminé à mêler futurisme et Metal extrême, et le final aux accents plus électroniques montre qu’il a de la ressource.

"Twisted Silhouette" démarre d’ailleurs de manière très éthérée, pour ce qui sera un des moments forts de cet EP. Mais le Black-Metal à trémolos supersoniques reprendra bien vite ses droits, avec à la clé quelques compos plus complexes. starCross parvient tout de même à se révéler assez prenant, nous emportant dans une sorte de trip cosmique assez chaotique, avec ici des breaks assez sidérants, où les lignes vocales vont vivre le concept. Et on reste dans le même trip metallique pour "The Greatest Loss", avec des riffs toujours très rêches et qui semblent pris dans un tunnel cosmique quand la cadence augmente, avec un fond d’atmosphère stellaire constant. Progenie Terrestre Pura va tout de même encore surprendre avec un final plus connoté Black-Indus. Et starCross de s’achever déjà sur l’outro "Invocat", aux accents Drone/Noise dans une ambiance bien sombre. Si starCross est donc logiquement dans la lignée de oltreLuna, Progenie Terrestre Pura apporte quelques aspérités, et "Invocat" se clôt d’ailleurs par des chœurs grégoriens très apocalyptiques. Après les facéties de oltreLuna, starCross amène donc de nouvelles petites originalités à un ensemble tout de même majoritairement Black-Metal, qui se révèle ici assez intense et brut. Et bien sûr, Progenie Terrestre Pura se distingue toujours par tout le background cosmique et futuriste, toujours très personnel pour un ensemble qui n’a pas vraiment d’équivalent ailleurs malgré le côté foisonnant de la scène Black-Metal « spatiale ». Après, c’est une question de goûts. Ce que fait Progenie Terrestre Pura depuis oltreLuna fonctionne bien, mais je préfèrerai toujours U.M.A.. Ici, j’ai un peu plus de mal avec le grain des grattes et du chant, et il y a quelques longueurs à déplorer même si c’est un EP d’une demi-heure. Mais starCross a, au-delà de sa toujours magnifique pochette, des arguments à faire valoir tout comme oltreLuna, et demeure une belle expérience en termes de Black-Metal cosmique assez inclassable, laissant à Progenie Terrestre Pura un autre titre, celui de sensation et de vraie curiosité du sous-genre. Un vrai groupe venu d’ailleurs…

 

Tracklist de starCross :

1. Chant of Rosha (2:22)
2. Toward A Distant Moon (6:41)
3. Twisted Silhouette (8:02)
4. The Greatest Loss (7:50)
5. Invocat (4:31)

 

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