"Les vrais savent, les vrais font".
Tremblez pauvres mortels ! Tremblez ! La terrible Mollusca est de retour ! Inutile de résister ou de combattre, repentez-vous et implorez son pardon... peut-être vous accordera-t-elle une mort rapide. Mais si vous êtes suffisamment fou pour croire que vous arriverez ne serait-ce qu'une seule seconde, à soutenir la splendeur de son regard divin, vous finirez noyé dans la magnificence de sa bave céleste. La belle mort comme disent les érudits.
Slugdge est donc de retour avec son nouvel et quatrième album Esoteric Malacology. J'adore, j'adore ce putain de groupe et je suis ravi de voir qu'ils gagnent autant en popularité qu'en crédibilité, la qualité des chansons et des albums proposés jusqu'alors par le duo finissant par payer. D'autant que la nouvelle fournée est carrément fantastique et fait vraiment, vraiment très mal. Après le superbe Dim and Slimeridden Kingdoms, les jumeaux maléfiques du Landschire nous revient avec un nouvel opus assez différent de tout ce qu'ils ont pu proposer jusqu'à présent mais quasiment en tous points supérieur à tout ce qu'ils ont fait jusqu'a présent. On s'était habitué à ce chaudron bouillonnant de musique extrême et de riffs gras et mélodiques, mais Slugdge, en bonne petite limace pas allergique aux surprises, a décidé de nous proposer plus. Beaucoup plus.
Plus de riffs sortant des sentiers battus, plus d'audace dans l'agencement des chansons et tout simplement une plus grande confiance dans leurs capacités de compositeurs ont donné naissance à un nouvel album encore plus fou et savoureux que les précédents. Esoteric Malacology est plus riche, plus varié, toujours violent et épique mais un cran plus complexe et bougrement efficace. Tenez-vous prêts, la bouillie de gastéropodes est chaude et encore fumante ! Dès War Squids, on sent que l'heure n'est pas encore au thé accompagné de petits gâteaux. La BAR est toujours là, la sept cordes toujours gonflée à la testostérone et l'agressivité de la bête, belle et bien intacte. La voix est toujours, et tour à tour, caverneuse, claire et épique puis criarde et écorchée. Le terrain semble donc familier pour tout amateur du groupe mais rapidement cependant, on remarque cet arpège en son clair soutenu par un solide tapis de double pédale. Jolie petite touche d'originalité pleine de pep's qui n'est que l'échantillon de multiples surprises à venir.
L'introduction en tapping dopée de delay sur Crop Killer, les voix épiques et magistrales de The Spectral Burrows avec ces passages à la fois plus progressifs, techniques et mélodiques qui donnent de nouvelles dimensions aux compositions de Slugdge. Le duo n'a jamais été une paire de manchots, on l'avait aisément remarqué sur les précédents opus, mais ici on dirait que l'expérience leur a permis de monter un cran dans l'exécution des titres. Écoutez l'implacable Putrid Fairytale... le groupe est installé à la fraîche et bien dans son slip, sur de sa musique et de sa force de frappe. Ils dévissent des riffs tous plus hargneux les uns que les autres et dans une avalanche d'agressivité super entraînante ils livrent une chanson teigneuse, agressive et pleine d'énergie. Du coup, même si la densité de l'album est quand même conséquente (il faut plusieurs écoutes pour bien se familiariser à chaque titre) il ressort de Esoteric Malacology une impitoyable collection de titres fracassants très addictifs. Car si Slugdge a mis l'accent sur la qualité de composition il n'en oublie en aucune manière le dynamisme et la force des attaques. D'aucuns regretteront peut-être le coté plus frontal et teigneux du groupe mais force est de constater que la qualité des chansons n'en perdent pas au change et que Slugdge signe ici son album le plus ambitieux et le plus apaisé. Génial.
Tracklist :
1 - War Squids
2 - Crop Killer
3 - The Spectral Burrows
4 - Slave Goo World
5 - Transivalnian Fungus
6 - Putrid Farytale
7 - Salt Thrower
8 - Limo Vincit Omnia