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Impossible de rester insensible à la beauté de la pochette de « Destination : Nulle Part », le nouvel album des Parisiens de Necroblaspheme. Et si l’artwork est artistiquement magnifique, le titre de l'album n’est pas en reste. Malgré sa simplicité, son accent philosophique sent bon la fraîcheur... Mais rassurez-vous, Platon et Rousseau ne sont pas au menu du jour !
Le raccourci peut paraître approximatif, cependant ces deux éléments semblent indiquer qu'il est peu probable de tomber sur un opus mauvais et non inspiré ! Pourtant, c’est un peu le cas. En effet l’originalité n’est probablement pas le point fort de Necroblaspheme… mais le groupe parisien a bien d’autres qualités !
« Destination : Nulle Part » sort très exactement un an après la fin de son mastering en novembre 2007. Malgré cette longueur, la formation s’apprête à nous délivrer un opus qui a tout pour se propulser au sommet de l’affiche, cette bombe marquant un véritable tournant dans la carrure du groupe.
Pourtant le titre d'intro "All in vain, All in veins" n’annonce pas forcément la couleur. Cette dernière est plus proche d’un groupe de death à tendance progressive que de celle d'une formation où animalité rime avec efficacité ! Mais dès la transition avec "After All", le premier vrai titre, nous remet dans le droit chemin…
La cadence n’est plus la même, les riffs sont devenus frénétiques, la voix de Yann se pause comme une crème pour nous ramollir le cerveau en deux dizième de seconde. Mais bizarrement, on en redemande !? Ca tombe bien puisque les parisiens ont l’air de prendre également leur pied et semblent avoir la ferme intention de nous en faire voir de toutes les couleurs.
Leur brutal death est sans fioriture, préférant aller directement au but plutôt que de passer par de multiples chemins tortueux. La musique de « Destination : Nulle Part » pioche ses influences dans des formations tels qu’Hate Eternal, Severe Torture ou encore Bolt Thrower.
En effet même si le death de Necroblaspheme penche plus du côté brutal de la force, on est loin de groupes comme Origin, Devourment ou Hour of Penance ! « Destination : Nulle Part » sait faire dans la boucherie pure et dure mais Necro démontre qu'il tient plus de l’artisan boucher qui travaille ses créations... Son but est de faire quelque chose de diversifié en imposant plusieurs tempos à ses travaux. On se retrouve donc plus souvent qu’on ne le croit face à des riffs lourds et pesants ("Sorry For Us/Me").
Alors que le début de l’étrange "??? > I" nous transporte sur un album d’Animosity, de nombreux titres laissent filer un son rappelant celui des groupes polonais (avec leur légère touche de black). Mais cela n’a rien de surprenant quand on connaît l’attirance d’Olivier (batterie) pour le black métal ainsi que le label sur lequel les français sont signés. En effet Agonia Records est plus connu pour ses groupes de black (Temple of Baal, Impiety et Nocturnal Breed) que pour ses formations de brutal death. En plus de ça, le groupe a plutôt l’air de déconner que de jouer leur über trüe dark ; l’excellente fin de "Wounded" (Phil Collins inside) vaut vraiment le détour !
L’opus a tout de même deux faiblesses. Une faible originalité (et prise de risques), mais cela n’est pas gênant puisque le groupe les pâlit par une efficacité conséquente. Cependant la durée de « Destination : Nulle Part » peut paraître un peu faiblarde. Etant loin des groupes de pur brutal death, la durée totale aurait pu se prolonger d’au moins cinq minutes sans problème. Mais on peut tout de même féliciter les membres puisque leur méfait possède des atouts capable de concurrencer des sorties internationales…
1) All in vain, All in veins
2) After All
3) Descent's Genesis
4) 2H40min A.M
5) Sorry For Us/Me
6) ??? > I
7) Wounded
8) Thoughts Close At End
9) Nameless
