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Cinquième album pour les Finlandais de Diablo. Icaros est donc loin d'être un coup d'essai et même si leur nom n'est pas vraiment des plus connus, le groupe a acquis une certaine expérience et une maturité qui se lit dans la musique des dix titres qui composent la mouture 2008 du groupe. Même si le thème d'Icare a été choisi pour la pochette et une des chansons, le concept ne semble pas suivi sur tout l'album si l'on en juge par les illustrations dans le livret qui ne sont que des photos (très soignées au demeurant) d'objets dans une cabane au fond de la campagne enneigée d'un pays froid. Je ne serai pas capable de relier ce disque aux précédents et à la discographie de Diablo en terme de cohérence musicale et de continuité. Autrement dit c'est un regard neuf que je pose dessus.
Et la première chose qui apparaît clairement c'est la ligne de conduite suivie par le groupe, chaque chanson porte une lourde empreinte thrash / heavy. Ces deux styles ont en eux ce côté musclé et très dense, et en même temps ils mettent en exergue une énergie débordante. Et bien vous allez retrouver cette ligne de conduite sur neuf des dix titres de l'album, l'exception étant Chagrin, qui prend la position de la chanson en trop, et elle brille par son manque de pertinence dans un tel album et sa faiblesse de construction : trop facile, trop prévisible, trop proche d'un mauvais titre de Sentenced (paix à leur âme) sauf pour le solo qui m'a plu. Pour le reste de l'album, les débats sont élevés à un point plus intéressant : tempi assez élevés, riffs bien carrés et mélodies assez travaillées. Diablo veut marquer les esprits en reprenant les méthodes explorées par certains qui depuis ont fait date : Soilwork ou encore In Flames. Oui on sent parfois le doux parfum de la Suède si proche.
En plus de tout cela, on sent une envie de faire remuer les têtes et les nuques, même si on enfonce pas mal de portes déjà ouvertes par d'autres groupes. Je m'explique : la plupart des titres ont de vraies qualités c'est indéniable mais ça sent parfois le réchauffé. Je parlais de Soilwork plus haut et bien certains passages de Light of the End m'ont fait pensé à ce qu'ils sont capables de faire. On ne parlera pas des « chœurs » à la Children of Bodom sur le refrain de Livin Dead Superstar. Donc on voit déjà venir la conclusion de l'affaire : pas de reconnaissance pour Diablo, ils sont repartis pour vivre dans l'ombre de leurs grands frères / voisins par manque d'identité. Pourtant, ils ont un certain nombre de points attractifs qui ont à voir avec leur technique : des harmoniques assez sympas (dans Bad Sign entre autres), des soli percutants comme je le disais, un batteur qui s'impose sans faire dans la débauche de technique avec des petits grooves qui fonctionnent, une cohésion de groupe qui marche bien comme on le voit sur Icaros qui mérite bien son titre de chanson phare de l'album. La liste me paraît suffisante pour démontrer que vous aurez entre les mains une galette qui mérite le détour.
Mais alors qu'est-ce qui ne marche pas tant que ça ? En plus de cette impression que l'on a d'être déjà passé sur ces terres, on sent une uniformité dans les compositions. Après avoir écouté plusieurs fois l'album, on remarque qu'habilement Diablo a dissimulé une répétition structurelle presque flagrante sous de petits détails. On suit presque le schéma intro – riff qui tue – refrain – couplet avec riff qui tue – refrain – break plus posé – on conclut. Dommage car du coup, tout est prévisible ce qui gâche une partie du plaisir que l'on prend en écoutant l'album. Bon vous allez me trouver pénible mais c'est une des composantes de ma mission, et pour conclure je vous direz que je n'ai pas trouvé de fraîcheur dans cet album, mais par contre j'ai pris un certain plaisir à son écoute, Diablo menant rondement sa barque jusqu'au soleil où ce Icaros pourra se brûler les ailes.
01. Trail Of Kings
02. Living Dead Superstar
03. Bad Sign
04. Resign From Life
05. Icaros
06. Light Of The End
07. Chagrin
08. Through Difficulties To Defeat
09. Hammer
10. Into The Sea
