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Vaillant fer de lance de la scène underground français, Recueil Morbide sort aujourd’hui son troisième album. Après avoir sillonné la France avec Benighted et Kronos fin 2007 via le mélodieux « Terrorize The Sick Tour », le groupe avait indéniable pris du galon. Ouvrir pour deux cadors de l’extrême français est un cadeau à ne pas refuser, surtout quand il s’agit d’une bande de potes.
Suite à cette tournée, la structure de Recueil Morbide a cependant pris un sérieux coup sur le nez : Mickey, beugleur attitré, dû quitter le groupe suite à des problèmes de gorge récurrents et J-Fi, basse et claviers, s’en est allé pour créer le prometteur Diluvian. Après avoir trouvé à chacun un remplaçant, le groupe s’est à nouveau mis à bûcher sur son prochain album intitulé « A Neverending Fight ». Si le line-up a quant à lui été sérieusement mouvementé, la formation a préféré se rattacher à des fondations bien solides. Rupture Music s’occupe donc de sortir leur album et le logo (un simple « RM » sur le précédent album) redevient le même qu’aux débuts du groupe.
«… le nouveau point fort de Recueil Morbide vient du chant. Julien Truchan (Benighted), que l’on croyait intouchable niveau diversité et qualité du chant, s’est trouvé une sérieuse concurrence en la personne de Mickey »
Je ne connaissais pas ma faculté à lire dans l’avenir mais force est de constater qu’avec cette phrase extraite de ma chronique de « Waste of Senses », écrite en 2006, j'avais vu clair dans le jeu de Recueil Morbide. C’est en effet bien Julien Truchan de Benighted qui prend le relais au niveau du micro ! Les fans du chanteur et de RM ne peuvent qu'acquiescer ce choix tant les deux parties peuvent s’apporter. D’un côté, un des meilleurs chanteurs du paysage extrême, de l’autre, un groupe qui a su prouver plus d’une fois son talent musical. Avec le rapprochement de ces deux entités, le succès semble garanti ?! La réponse à l’écoute de « A Neverending Fight ».
Les premières impressions (hâtives ?) ne tardent pas à pointer le bout de leur nez… La déception est absolue ! Si Julien est excellent, le seul son de sa voix rappelle tellement Benighted que l’on a l’impression de se trouver un album de son groupe d’origine. D’ailleurs si le Benighted d’aujourd’hui n’a pas grand chose à voir avec la musique de Recueil Morbide, la musique du groupe couplée à son chant rappelle pourtant les débuts de Benighted (plus death que grind). Malgré ma nostalgie émotionnelle, il est impossible de déclarer lors des premières écoutes que l’arrivée de Julien soit une bonne chose. Il bouffe en effet totalement la personnalité de son groupe d’accueil de par son chant si atypique !
Mais mon attirance pour les deux groupes m’ont forcé à reposer un, deux, trois oreilles sur « A Neverending Fight ». Des écoutes qui ont d’ailleurs porté leurs fruits puisque si la première approche est douloureuse, les suivantes affûtent notre oreille et s’adaptent à Julien Morbide. Les capacités de deux entités se mettent à contribution : le chant reste toujours aussi hallucinant et diversifié, tandis que l’instrumental nous surprend souvent avec une efficacité et une nette diversité. Profitant d’une meilleure production que sur leur précédent album, le duo guitares / batterie nous bluffe avec une brutalité inspirée et des changements de tempos très appréciés. Malgré le départ du claviériste, Recueil Morbide arrive tout de même à recréer différentes ambiances. Les titres s’enchaînent, nous mettant souvent le sourire aux lèvres, mais il manque un petit quelque chose pour faire la différence…
En outre, l’identité de Julien est tellement forte que cela ne nous empêchera pas de penser (automatiquement) à Benighted. Cela peut paraître osé (et cruel) mais on a plus l’impression que ce sont Recueil Morbide les guests du projet solo death de Julien et non l’inverse. En prenant un membre comme celui-ci, RM a joué avec le feu et cela se ressent. Quoiqu’il en soit, malgré un artwork un peu trop dénudé, « A Neverending Fight » reste un album de qualité qui ravira les fans de Recueil Morbide, le chant et l’instrumental donnant vraiment une dimension différente (et plus ambitieuse) au groupe.
1. Domination
2. My worst defeat
3. Massive destruction
4. A neverending fight
5. Premortem ritual
6. A faceless terror
7. Insects
8. Skin on the bone
9. Open the scars