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Album

03 avril 2018 - Dolorès

Primordial

Exile Amongst The Ruins

LabelMetal Blade Records
styleMetal tragique blackisant
formatAlbum
paysIrlande
sortiemars 2018
La note de
Dolorès
9/10


Dolorès

Non.

Entre savoir, mélodies et cendres, Primordial s’est toujours fait le conteur des ravages passés et des espoirs à venir. L’histoire n’est faite que de cycles. Ce qui fut sera à nouveau. A intervalle assez régulier, chaque nouvel album du groupe irlandais vient ponctuer un renouveau, une nouvelle inspiration, un élan inédit. Repartir sur de bonnes bases. Ne garder que le meilleur.

Voilà qu’Exile Amongst The Ruins vient prendre la suite, quatre ans après le dernier opus de Primordial. Comme d’habitude, tant le titre que la pochette en ont fait saliver plus d’un, retranscrivant à merveille l’aura si spécifique du groupe. On a déjà ce goût si agréable de poussière en bouche.

Et le fan ne sera pas déçu, lorsqu’il lancera l’album, de tomber sur « Nail Their Tongues » qui ouvre en force. Comme le groupe sait si bien le faire, on retrouve un refrain entêtant, qualité qui sera présente sur les huit titres de l’album. Mais ce qu’on retrouve surtout, c’est une facette un peu oubliée de Primordial, une seconde partie de morceau qui s’étend tranquillement en Black Epique des plus menaçants. Ils sont bien de retour, et aucun souci à se faire, ils ont la rage. Si certains pensaient alors que les Irlandais s’étaient assagis avec l’album précédent, un peu moins extrême, loin de là.

Ce qui m’a frappée, c’est à quel point l’album est direct, ravageur et sincère, dès la première écoute. Where Greater Men Have Fallen avait mis du temps à me convaincre, car si les morceaux étaient de qualité, ils s’enchaînaient sans former un ensemble très homogène, chacun s’étirant dans sa propre direction sans sonner très convaincu et convaincant. Exile Amongst The Ruins reprend ce schéma de titres-tubes évoluant chacun dans leur bulle, mais formant néanmoins un tout cohérent. De même, chaque titre écouté ne m’a pas paru prendre son temps pour convaincre : un gros coup de cœur dès les premières écoutes !

« To Hell or the Hangman » restera bien sûr en tête comme le tube de l’album, avec son déjà fameux « Send me to hell » qui fonctionnera à coup sûr en live. Et pourtant, c’est bien l’un des titres les plus répétitifs, mais ce tempo soutenu prenant peu à peu une forme de marche martiale vengeresse est poignante a de quoi retourner.

Bien plus noirs, « Upon Our Spiritual Deathbed » et « Last Call » m’ont marquée. Le premier, car il me rappelle beaucoup certaines compositions de Redemption At The Puritan’s Hand (sans doute ce côté progressif et retenu), le second car c’est une merveille, dramatique à souhait, qui clôture parfaitement l’opus.

« Stolen Years », en revanche, était un pari risqué car en plus d’être le morceau véritablement à part de l’album, il a été le premier dévoilé de l’album lors de la période de promotion. Il défend une esthétique beaucoup plus moderne, un regard actuel sur le monde mais tout à fait nostalgique et qui retranscrit ce que Primordial a toujours fait de mieux… De l’émotion à l’état pur. J’ai rarement entendu Alan avoir un grain de voix si personnel, tout cela s’étirant sur un seul riff, mais quel riff !

Chaque morceau rentre très rapidement en tête, tant dans son intention que son chant et ses textes. Comme d’habitude, Primordial frappe fort par sa composition simple mais efficace, mais surtout à travers le chant d’Alan Averill toujours plus sincère et perçant d’année en année. Cela m’a réellement marquée : cette maîtrise vocale acquise depuis longtemps bien sûr, mais toujours aussi émouvante et forte, et encore plus précise qu’avant.

Finalement, l’album est assez long, avec plus d’une heure pour 8 titres. Il surpasse largement le précédent album que j’avais trouvé très légèrement en dessous du reste de la discographie du groupe. Les compositions sont massives et portent l’identité du groupe, le son est parfait, les ambiances poignantes et l’ensemble tragique à souhait. Qu’espérer de plus de Primordial ?

We are the ghosts among the ruins
Without history, without nation
And without names


1. Nail Their Tongues
2. To Hell or The Hangman
3. Where Lie the Gods
4. Exile Amongst the Ruins
5. Upon Our Spiritual Deathbed
6. Stolen Years
7. Sunken Lungs
8. Last Call

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