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15 ans déja qu'Hypnosis a vu le jour. Respectant un carnet de route plutôt bien tenu depuis 1999 et ayant signé il y a peu un deal avec Great Dane Records, le groupe aquitain nous propose en cette année 2008, leur cinquième album : The Synthetic Light Of Hope.
La pochette de l'album, oeuvre de Black-Art, augure là d'un album qui traverse les époques. Elle est réussie et permet au logo du groupe de bien s'intégrer. De plus, le dessin semble illustrer ce que le titre de l'album veut démontrer : l'espoir évoque une perspective, ce qui rejoint la notion du temps qui passe à attendre la réalisation de nos rêves (l'horloge centrale). Les couleurs, à dominante rouge et noir, et les incrustations apportent un aspect illusoire à cet espoir : "The Synthetic Light".
Il est 10h10 sur la pochette. Voyons si The Symbolic Light Of Hope va recueillir un 10/10...
La musique d'Hypnosis laisse d'abord se propager un death très sombre, couvert par une nappe industrielle quasi omniprésente. Les compos sont directes et ainsi associées à des samples qui font leur effet.
De nombreux arrangements ont été judicieusement placés, apportant un peu plus d'assise à l'album. De l'assise justement, on en a bien besoin en l'écoutant ! Pour ma part, j'ai, à de multiples reprises, eu l'impression d'être aspiré dans un vortex malsain infini (aucun rapport avec le Vortex studio, propriété Hypnosienne, dans lequel a travaillé le groupe. C'est vraiment ce que je ressens). Les 40 minutes du disque passent relativement vite, avec d'un morceau à l'autre, un paysage différent, aux couleurs et aux messages décidemment très obscurs.
Le début de l'album part cash, avec le morceau "Blood Tears", qui a un caractère tribal très fort, ponctué par des touches death primitives et "death Gojiresque". Ce morceau est très efficace, et en impose tout de suite : il y a de la puissance.
Ce qui impressionne particulièrement, outre le caractère révolté de la musique, c'est la voix de Pierre : imaginez un mix entre Seth (Septic Flesh), Joseph Duplantier (Gojira) et un peu de Devin Townsend (SYL, Devin Townsend Band) ! (un peu car le Devin a de multiples cordes vocales à son arc...).
The Synthetic Light Of Hope, outre la massive présence des ingrédients cités précédemment, regorge d'expérimentations :
Tout d'abord, il y a l'arythmie sur "Into The Waters", emmenée par des guitares cybernétiques. Ensuite, le thrash et le black sont bien présents eux aussi. Ils se traduisent par des blasts effreinés, des riffs tranchants ou très rapides, le tout introduit dans les morceaux d'une manière très orchestrée.
Puis, la présence de Cindy à la guitare se voit bonifiée par son chant. A plusieurs moments du disque, elle apporte un chant féminin planant au-dessus de toute cette musique obnibulante.
Enfin, nous avons la surprise d'écouter un passage progressif durant "The Synthetic Light Of Hope", tout en acoustique, façon Opeth. Ce court instant d'évasion est bien appréciable.
La construction de l'album renforce sa cohérence, avec une bonne répartition des morceaux brutaux avec ceux lancinants. Il y a même, en plein milieu du CD un titre de transition : "Wasted Land", qui vient à point nommé.
La production de cet album est l'oeuvre d'Hypnosis lui-même. Elle est plutôt réussie, en présentant d'une manière claire toutes les facettes musicales du groupe, tout en étant énergique. Cependant, j'aurais aimé pouvoir un peu plus distinguer la basse de Patrice Abila. Les guitares sont bien en avant, ce qui amplifie sur nous leur effet dévastateur (il y a des breaks death qui sont de véritables appels au headbang). La voix a particulièrement été soignée, avec des doublages (souvent le classique doublage voix death rauque, voix death aigüe) quand il le fallait, un bon dosage entre chants extrêmes et planants.
Ma partie préférée est l'intro de "My Deepest Solitude", avec une orchestration et un duo guitare / basse+batterie très prenant.
Concernant les prestations individuelles des membres d'Hypnosis, elles sont très bonnes, voir excellentes. On sent là un album murement réfléchi, où chacun a eu son mot à dire, pour en tirer le meilleur. Outre les musiciens permanents, le batteur cession, Alex Urena (Necrosis) a été parfaitement à la hauteur, entre parties déchaînées, arythmie et passages planants. J'ai même eu de temps en temps comme une impression de rapprochement avec les parties de batterie des albums de Strapping Young Lad.
The Synthetic Light Of Hope est un très bon album, qui plus est atemporel (je ne pense pas que le poids des années changera beaucoup ma vision du disque). C'est sans doutes l'un des meilleurs de cette année sortant de notre chère contrée. Néanmoins, je mettrais une réserve, un peu comme pour Orakle (vous vous rappelez, l'atmosphérique sur scène et en CD). Là, c'est toute la partie samplée qui me fait peur. Elle est impressionnante, et je me demande comment Hypnosis arrive à la porter en live. Le groupe a 15 ans, nulle doute que ça doit décoiffer et que c'est tout sauf un bruit d'aspirateur comme un certain groupe de provence au batteur très extraverti... Hypnosis, à écouter sur CD, et à apprécier en concert, d'autant qu'ils partent en tournée européenne très très prochainement.
1. Blood Tears
2. The Day We Failed
3. Into Trouble Waters
4. The Synthetic Light Of Hope
5. Wasted Land
6. An Ordinary Day
7. My Deepest Solitude
8. Dead Is The Sun
9. Kill Me When I Dream