U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Artworkdemerde : nom féminin, maladie infectieuse et épidémique caractérisée par un design médiocre (étymologie: du latin pochetta chium). Présent dans de nombreux pays, ce virus, souvent musical, touche principalement les groupes à petits budgets qui, par manque de vaccination, contractent le virus. Un symptôme souvent lié est « Jeveux-faireplaisir-à-monpote-graphiste ». Les conséquences sont dramatiques, entrainant souvent la mort de l'élément touché.
Après la sortie plutôt discrète de « BlutBahnen » sur Massacre Records, les allemands d’Eisregen n’auront pas trainé pour remettre une nouvelle galette dans les bacs. Un an et demi leur aura suffit pour donner une suite à leur précédent album. Avant même de savoir si les compositions valent le coup ou non, l’immonde pochette de « Knochenkult » a de quoi décourager. Avec un artwork digne d’une démo, la formation (pourtant signé sur un label allemand important) se met visiblement elle-même des bâtons dans les roues. Le chant allemand n'attire pas foule alors si Eisregen nous propose en plus une entrée en matière rebutante, qui va oser poser ces cages à miel sur cet opus ?
Et pourtant… Ce serait fort dommage de passer à côté de ce groupe ! Ayant auparavant fait ses preuves (entre autre avec « BlutBahnen »), la formule d’Eisregen a le mérite de proposer une musique originale et rafraichissant. Leurs influences, venant du black métal et du doom death, donnent cette délicieuse saveur aux compositions. Nous avions avant affaire à un dark métal ambitieux, les allemands nous réservent-ils toujours la même chose ?
Une intro de merde (dans le même genre que sur leur précédent effort), serait-ce un bon signe ?! Le constat ne tarde malheureusement pas à tomber. La machine de guerre « Knochenkult » est lancée alors que l’auditeur reste sur la ligne de départ ! Les compositions sont là… Super, mais rien ne se dégage vraiment ! Ce sont en fait simplement quelques éléments qui mettent toute la barque en péril. Des passages plats, des riffs banals, une voix manquante de groove ou des rythmes ennuyeux... Voilà ce qui minent tous les efforts des membres. Et ce n’est pas le début d'un titre tel que "Das Liebe Beil" qui sauvera Eisregen de la noyade. Ajoutez à cela des accélérations qui se terminent souvent en échec, force est de constater qu’ils sont bien meilleurs sur des titres où le tempo est plus lent.
Néanmoins la formation teutone en veut et tente quelques trucs avec des touches de piano bien placées qui rendent vraiment bien ! On regagne un peu de confiance à l’écoute de "Schwarzer Gigolo" et "19 Nägel für Sophie" où l’on retrouve la même ambiance et la même hargne dans la voix qu’auparavant. Et bizarrement, le rythme est plus calme !
Cela me fait un petit pincement au cœur de réentendre le son Eisregen qui m’avait réussi à me faire vibrer il y a un peu moins de deux ans. Mais sur ce nouvel album, il est certain que le niveau a baissé d’un cran. Ils n’arrivent pas à capter l'attention de l'auditeur ! En plus d’être moins efficace que « BlutBahnen », « Knochenkult » capote tout avec quelques passages plutôt décevants. A son écoute, on s’ennuie rapidement, les titres défilent sans que l’on s'en aperçoit. Je ne peux cacher ma déception. Je n’attendais pas énormément d’Eisregen, mais là, on ne peut qu'être déçu. Peut-être qu'un peu plus de préparation n'aurait pas fait de mal ?!
Cet album respire un manque d’efficacité certain.
1. Stahlschwarzschwanger
2. Treibjagd
3. Erscheine!
4. Das Liebe Beil
5. 19 Nägel für Sophie
6. Sei Fleisch Und Fleisch Sei Tot
7. Schwarzer Gigolo
8. Sssfleisches Nachtgebet
9. Das Letzte Haus Am Ende Der Einbahnstrae
10. Knochenkult
