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Même après 12 ans d’existence, on ne peut pas dire qu’Eisregen ait fait une réelle percée de notoriété outre-Rhin. Cette formation allemande m’était en effet totalement inconnue avant que je ne reçoive leur nouvel album intitulé « BlutBahnen ». Mais qu’on le veuille ou non, quand on chante en allemand et que l’on est signé sur un label allemand, il y a de grandes chances que la cible première de nos albums soit la scène germanique. Ce qui est fort dommage quand on entend la qualité de leur dark/death !
L’entrée en matière n’est pas la meilleure qui soit puisque le groupe nous gratifie d’une magnifique introduction aux synthés Fisher-Price. Le genre d’intro qui se veut imposante mais qui, au final, fait très papier mâché. Quand on sait ce qui nous entend ensuite, ce serait dommage de ne pas continuer l’écoute de cette galette (d’autant plus que les claviers font du bon boulot et sonnent bien mieux sur le reste de l’album !).
Le dark metal d’Eisregen regroupe les caractéristiques typiques du genre avec une forte influence death metal, du chant clair et l’utilisation donc de claviers. Des influences black ou gothique viennent aussi s’intégrer aux compositions. Le chant, en allemand, couvre parfaitement tout l’album car au-delà de sa qualité, il est indéniablement original (même si la différence avec l’anglais est peu perceptible quand la voix se fait caverneuse ou rauque). M. Roth possède plusieurs cordes à son arc et son timbre « death » n’est pas sans rappeler celui de Jeff Walker de Carcass. Sur les chants clairs - je sais que la comparaison peut paraitre facile - on peut parfois percevoir une similitude avec la voix de Till Lindemann (Rammstein).
Musicalement parlant, les riffs et ambiances sortent des chemins battus en nous entraînant tantôt dans des tempos puissants, tantôt sur des balades lyriques. Les blasts ne sont pas là pour la recherche absolue de rapidité mais plutôt pour la recherche d’intensité et de profondeur. Les blasts s’intègrent bien et mettent clairement en valeur les riffs. Ainsi "17 Kerzen am Dom" devient inévitablement un tube, "Frischtot" fait très death anglais (à la croisée entre Carcass et Bolt Thrower), "Alphawolf" sonne très folk et "Schlachthaus-Blues" semble quant à elle influencée par Rammstein…
Les allemands nous proposent un album fort varié, où la patte du groupe est sensible au fil des morceaux. Même si Eisregen reste bien moins diversifié qu’As Light Dies, certains morceaux font sérieusement penser aux Espagnols : preuve d’une richesse évidente ! Les fans de death pur pourront être rebutés par les chants clairs, mais pour les autres, essayez de jeter une oreille d’urgence sur ce « BlutBahnen » au caractère bien trempé !
01. Auftakt: Eine kleine Schlachtmusik (01:37)
02. Eisenkreuzkrieger (04:20)
03. Im Dornenwall (04:36)
04. Ein Hauch von Räude (05:54)
05. 17 Kerzen am Dom (06:27)
06. Blutbahnen (05:24)
07. Alphawolf (04:28)
08. Frischtot (04:17)
09. Schlachthaus-Blues (06:21)
10. Zurück in die Kolonie (06:11)
11. Schneuz den Kasper! (05:31)