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Voila un groupe faisant débat. Il y a deux écoles :
- Ceux trouvant que la branlette de manche pour de la branlette de manche n’a aucun intérêt et qu’il faut un minimum d’émotions et de feelings pour donner un bon groupe.
- Ceux trouvant que la qualité principale d’un groupe de Metal, c’est avant tout la vitesse, une guitare qui crache et un refrain fédérateur.
Je me retrouve davantage dans la première catégorie et pourtant j’ai adoré le précédent album de Dragonforce, Inhuman Rampage. La faute justement au gros feeling entre les musiciens et à sa dose de second degré assumé jusqu’en live par le groupe.
Avec cet Ultra Beatdown, le groupe a gardé ses bases supersoniques. La musique va à mac 2 pendant plus d’une heure. Toujours ces mêmes riffs entraînants et entêtants (« Heroes Of Our Time » ), des claviers pompeux à souhait, des blasts pour intensifier encore un peu plus le tout, des refrains dans la coutume heavy (comprendre enivrants tel « The Warrior Inside » ). Tous les plus gros clichés sont une nouvelle fois de sortie. Pourtant, non, vous n’êtes pas en face d’un Inhuman Rampage bis. Dragonforce a su évoluer un minimum pour ne pas voir sa renommée acquise avec la sortie de Guitar Hero 3 baisser à vu de nez.
Alors suivez les guides pour savoir comment s’y prendre pour continuer à composer quand un tel coup de pub vous tombe dessus.
Déjà Dragonforce devient plus sérieux. Comme s’il devait prouver quelque chose au monde, le groupe arrête avec ses délires je-fous-tout-et-n’importe-quoi-dans-ma-musique tels les effets tout droit sortis de jeux vidéos ou encore les passages de basse funky (basse ici assurée par le Français Fred Leclercq, Maladaptive, ex-Heavenly) en total décalage pour ne vous citez que quelques éléments présents sur Inhuman Rampage. Sur Ultra Beatdown, tout est plus pro et par la même occasion plus accrocheur puisque la musique s’égare moins en route et pourtant l’album est plus varié et vous allez comprendre pourquoi.
En effet, le deuxième conseil donné par les « Anglais », c’est de montrer qu’ils sont capables de composer différemment en incorporant des breaks (de claviers souvent) tout doux ou des soli pépères où le shred est momentanément laissé de coté (« Reasons To Live »). Toutefois, le groupe n’a pas perdu son sens de l’humour dans le livret entre les photos et quelques phrases bien drôles (« Sam doesnt want to thank anyone because it’s gay »). Les délires sont également présents dans les chansons bonus dont une au titre évocateur « Strike Of The Ninja » et une deuxième (« Scars Of Yesterday » ) très surprenante, reprenant les effets Jeux vidéos, des claviers plus mises en avant que sur le reste de l’album et des guitares qui sonnent plus rentre dedans. C’est donc à juste titre qu’on ne la retrouve que dans les bonus.
Enfin, Dragonforce a eu la grande idée de ne pas mettre de Power ballade à la « Trail Of Broken Hearts » pour nous mettre presque que de la bombe, sachant que « A Flame For Freedom » est des plus dispensables (comme par hasard, c‘est la chanson la moins rapide de l’album.) Les amateurs de ces chansons à « émotion » ne seront pas déçus pour autant avec une fin d’album où les breaks avec comme seul instrument la seule voix de ZP sont légions (pas le chanteur et encore moins le groupe)
Du coté des points négatifs, c’est que le groupe a beau changé sa manière de composer, le style se mord souvent la queue et quand Dragonforce sort un nouvel album, le problème qui se pose c’est que l’on chante les refrains des albums antérieurs sur les nouvelles compositions. De plus, on notera que l’introduction de « The Fire Still Burns » fait étrangement pensé à celle de « Wishmaster » de Nightwish et avec, en plus, une manière de chanter de ZP sur les couplets rappelant nettement « Through The Fire And Flames » . Enfin, certaines parties n’ont aucune liaison entre elles (le pont d'« Inside The Winter Storm »)
Donc forcément, quand on reprend les bases et qu’on les améliore, on obtient un album meilleur que son prédécesseur et pourtant tout n’est pas rose, mais avec un style aussi limité que celui là, Dragonforce s’en sort plutôt pas mal, voire même bien. A voir si le groupe s’en sortira toujours de cette manière. C’est tout le mal que je leur souhaite.
Pour l’édition fourreau, vous retrouverez sur le dvd le making of de l’album et moins original, le making of de la nouvelle guitare de Herman dans lesquels l’humour sera au rendez vous à défaut de l’originalité.
1. Heroes Of Our Time
2. The Fire Still Burns
3. Reasons To Live
4. Heartbreak Armageddon
5. THe Last Journey Home
6. A Flame For Freedom
7. Inside The Winter Storm
8. The Warrior Inside