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Revenu à la terre ferme après leurs égarements acoustico-mélodramatique dirigées de la main ferme de Corey Taylor et leurs démêlés d’avec Trustkill Records, Walls Of Jericho repart pieds et poings libérés sur un album que l’on jugerait à la première écoute efficace et foncièrement sincère. Pas d’artifices, ni de poudre aux yeux pour une prestation carrée et un 5è album clairsemé d’une rage sans précédent. Le mur des lamentations a cessé de geindre et à couper court à tous ses pleurs après le cas Redemption. Expérience peu convaincante compte tenu de l’ascension prégnante du combo de Detroit. Bien sûr, il ne s’agit pas encore de la furie soulevée dans les salles de répétitions de New York, mais Walls Of Jericho tient bon la barre et s’en tient désormais à un style, légèrement formaté, mais délicieux et jubilatoire.
Uppercuts et crochets du droit, Walls Of Jericho ne cesse de multiplier les K.O. sur les tous premiers morceaux de ce nouvel album, virulent et démolissant 40 ans de rêve américain et de songes économique. Candace, plus poissonnière que marchande de rêves, finit par se retrouver une nouvelle fois au centre de toutes les attentions, agrémentant sans relâche les morceaux de sa voix élimée. Débutant par un « The New Ministry » énigmatique et thermoformé par deux guitaristes en jambe, le groupe embraye de fort belle manière son jogging souterrain, pour rejoindre dans sa lancée la dynamo « II The Prey » et finir sa course dans le titre éponyme, davantage focalisé sur les bases solides du hardcore. Un « The American Dream » plus retord et plus percutant lorsque résonnent les toms de l’ami Dustin Shoenhofer, derrière des Fuck The American Dream percutants mais malgré tout lassants.
Couplé deux par deux, chansons et diatribes musicales se suivent, finissent par se ressembler, mais se fondent parfaitement bien dans un ensemble homogène et cohérent. Une véritable souricière entraînante, dixit le potentiel single « Fending Frenzy », arme de destruction massive adressée à tous les amateurs de Hardcore saupoudré de mélodies dans l’air du temps.
Sur une échelle évolutive, Walls Of Jericho n’a pas changé d’un iota sa manière de travailler et d’aborder les compositions. « Famous Last Words » et « Discovery Of Jones allant d’ailleurs chasser sur les terres d’Unearth en invoquant quelques demi-mesures de The Haunted sous relents beat-down. With Devils Amongst Us avait déjà l’étoffe d’un grand, The American Dream ne fait que renforcer ce sentiment, parcourant l’échine de l’auditeur avec une production propre et un gros travail de fond sur les guitares. Inutile de souligner que celles-ci demeurent largement mises en avant et confèrent à cet album davantage de puissances et de variations que sur les précédents opus (solis, parcours du manche en glissade, palm mutes …).
Pas vraiment là pour raconter des histoires et faire des ronds de jambes, la formation ne s’arrête jamais, privilégiant la dureté et l’efficacité à de grands tests sonores libérés de sentiments. Même si le tempo est ralenti sur les derniers titres (« Standing On Papers Stills » ; « III Shock Of Century »), la formation évolue dans un Thashcore pur jus avec pour pulpe, de bien belles cordes aussi bien adaptées pour le stoner que pour un thrash dissonant.
Finissant par une touche de finesse dans un monde de brut par le biais du larmoyant « The Slaughter Begins », ballade idéaliste et voyage intemporel dans une Amérique dévastée par les précédents ouragans, Walls Of Jericho ponctue de fort belle manière son nouvel album, régulier et harmonieux. Et même si sur le long terme, The American Dream n’aborde pas la même fraîcheur et l’insouciance des débuts de la muraille de Detroit, inutile de vous dire que notre matricule reste toujours mis à rude épreuve.
Résolument plus mature et par la même occasion moins spontané, Walls Of Jericho réussit un bon tour de force. Coulé dans le béton armé, The American Dream reste un album construit et extrêmement bien abouti conformément à l’évolution du groupe vers des terrains plus variés et plus cultivés. Rien de comparable à With Devils Amongst Us, pourchassant à cette époque de biens francs desseins avec une fraîcheur déconcertante. Si les intentions d’auteurs restent toujours les mêmes, ce nouvel album ne fait que pérenniser la volonté progressiste du groupe et notre enrichissement musical. Un opus rigoureux et consistant en soi, pour un résultat fondant en bouche.
01. The New Ministry
02. II The Prey
03. The American Dream
04. Feeding Frenzy
05. I The Hunter
06. Famous Last Words
07. A Long Walk Home
08. III Shock Of The Century
09. Discovery Of Jones
10. Standing On Paper Stilts
11. Night Of A Thousand Torches
12. The Slaughter Begins