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C'est en fouillant quelques archives que je suis tombé sur le dernier album en date de Kalmah. Bon on ne peut pas dire que je sois un spécialiste du groupe, mais dans mon souvenir leurs précédentes réalisations (dont Swamplord et The Black Waltz se détachaient plus particulièrement) m'avaient laissé un souvenir agréable. C'est donc sans aucun à-priori que je me suis plongé dans leur cinquième album, dont le titre nous laisse présager un thème revendicatif, même si à l'heure actuelle je ne sais toujours pas en quoi consiste cette révolution promise par Kalmah ! En tous cas ils peuvent revendiquer la stabilité de leur lineup, puisqu'ils reconduisent les mêmes membres pour cet opus. Ils ont du être aussi satisfaits du son puisque le studio est aussi le même. D'ailleurs celui-ci est entièrement satisfaisant, il sert parfaitement le propos du groupe et est suffisamment équilibré pour que l'on entende tous les instruments. Et on ne voudrait pas en louper une seconde !
En effet on commence sans fioritures, sans intro, directement par l'éponyme, qui met la barre assez haute: en gros le groupe cherche d'entrée de jeu à nous rentrer dedans : blasts, riffs, claviers à gogo et chœurs. Le ton est donné, et en fait tout l'album va se dérouler de la même manière: l'énergie dépensée par Kalmah n'a presque aucune limite, ils jouent une musique qui dégage une pêche incroyable. Ils atteignent ce statut en utilisant plusieurs moyens: à commencer par le tempo, qui est élevé sur la quasi totalité des titres, sauf sur Ready for Salvation qui est au milieu de l'album comme un oasis de repos au sein de cette océan tourmenté. Je n'ose imaginer la débauche d'énergie sur scène et encore mieux l'état dans lequel ils finissent leurs tournées. Mais Kalmah c'est une machine bien huilée qui ne tardera pas à acquérir le statut de monument historique. Je m'explique : leur style nous rappelle les désormais classiques Children of Bodom, ainsi que toute la floppée de groupes qui est née de leur avènement. Alors depuis de l'eau a coulé sous les ponts et la plupart de ces groupes de métal mélodico-brutal à claviers ont disparu ou ce sont reconvertis vers des styles qui correspondent plus aux envies des musiciens. Donc dans cette optique, Kalmah fait partie des monuments qui restent fidèles au genre en respectant les conventions et en ne le faisant quasiment pas bouger d'un pouce. Et devant de tels cas, je me trouve partagé en deux : je suis plutôt enthousiaste d'écouter un groupe qui nous propose une musique qui ne se prend pas la tête, directe, mélodique et qui met la patate. Mais d'un autre côté, si c'est pour entendre pour la millième fois la même chose, autant déterrer mes vieux albums, ça fera le même effet.
Car si on peut reprocher quelque chose au Finlandais c'est de ne prendre aucun risque. Les chansons sont assez conventionnées et se dégagent deux tendances: très heavy avec des riffs très lourds qui sont appuyés par des nappes de claviers ou très rapide avec des chevauchées de double ou des blasts là encore appuyés par du clavier. Ces deux modes sont interchangeables et il faut gratter pour trouver quelques touches qui nous sortent de cette routine: un peu de melodeath par ci comme dans Toward, ou des notes qui pourraient rentrer dans la case épique dans Dead Man's Shadow. En fait on se trouve dans le cas d'un groupe qui souffre du syndrome Iron Maiden : ils ont trouvé leur style, leur façon de composer, les musiciens sont super talentueux et la musique hyper accrocheuse, donc ils se confortent à chaque album dans un style qu'ils maîtrisent.
Mais que les choses soient claires, il est impossible de mettre une mauvaise note à For the Revolution tellement les chansons sont bien construites, les idées bien enchaînées et les musiciens doués. Les soli sont démentiels et le batteur se défoule de manière communicative. Quant au chanteur, il a soit un timbre bien profond ou bien criard selon le moment, en gros il s'adapte aux deux faces développées par le groupe. Alors le tableau est plutôt laudatif, sauf que vous avez bien compris que c'est pas original pour deux sous. Alors je vous laisse avec cette conclusion pourrie: dilemme cher lecteur, quand tu nous tiens...
1. For the Revolution (5:07)
2. Dead Man's Shadow (5:01)
3. Holy Symphony of War (4:45)
4. Wings of Blackening (5:01)
5. Ready for Salvation (4:27)
6. Towards the Sky (5:09)
7. Outremer (4:40)
8. Coward (5:08)
9. Like a Slave (4:41)