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Il y a encore quelques semaines, ce collectif parisien, répondant au nom de Red Mourning, ne m’évoquait rien. Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir vu plusieurs fois des flyers ou des topics sur le groupe, mais les forums se retrouvent tellement inondés de pubs que la plupart passent à la trappe.
Quelle connerie j’ai fait là… J’ai bien failli zapper nos franciliens, qui sortent aujourd’hui leur premier album intitulé « Time To Go ».
Pour revenir sur l’histoire du groupe, Red Mourning a vu le jour en 2003 grâce à la rencontre de quatre passionnés de musique. Avec la rage au ventre et l’envie de faire bouger la capitale. Les parisiens sortent alors une démo 3 titres en 2003 et un maxi 6 titres en 2006.
C’est en avril dernier que le groupe sort son premier album, une bombe produite par l’incontournable Francis Caste, qui devrait propulser Red Mourning sur les devants de la scène.
Pour faire court, on pourrait qualifier la musique des parisiens de power métal aux accents southern, mais qualifier le groupe de clone de Pantera serait réducteur vis-à-vis de leur musique.
Même si un parallèle sera effectué entre Pantera et Red Mourning au long de cette chronique, ne partez pas avec l’idée d’un groupe vu et revu essayant de copier les maîtres du genre.
Certes l’influence des texans se fait ressentir (surtout les deux derniers albums « The Great Southern Trendkill » ou encore « Reinventing The Steel »), mais les parisiens vont bien plus loin, en incorporant des éléments qui amènent une fraîcheur non négligeable à ce style qui a tendance à stagner. Les influences diverses et variées du quatuor font la force de leur musique variant entre la brutalité du death métal, l’énergie du hardcore ou encore la transpiration et la chaleur du blues.
Plutôt intéressant comme recette non ?
Lorsque j’ai entamé ma première écoute de cette galette, je suis resté tout simplement sur le cul. Autant dire que « Come To Bury » met les points sur les « i » et montre de quoi le groupe est capable. Mais vient ensuite le second titre « The Exit » qui m’a tout bonnement surpris et conforté dans l’idée que cet album allait être vraiment bon. De la brutalité, du groove, un chant vraiment proche de Phil Anselmo à en croire que le bougre est en featuring sur l’album, et surtout cette touche de blues apportée aussi bien par l’harmonica que par le chant clair de Hoog.
Plus l’album avance plus nous allons de surprises en surprises, aucun morceau ne se ressemble, et les parties bluesy/stoner des morceaux sont tout simplement excellente, bien senties et surtout bien amenées. Celles-ci contrastent parfaitement avec la brutalité des morceaux.
Je dois vous avouer que je n’attendais pas un album aussi bon d’un groupe français. On a l’impression que les membres ont grandis dans le sud des Etats-Unis durant toute leur vie, laissant leur musique s’imprégner de tout ce côté poisseux que dégage le blues.
Intéressons nous d’ailleurs aux quatre membres du groupe, qui délivrent une performance excellente, des morceaux remplis de feeling et extrêmement bien joués. Je dois dire que je suis impressionné surtout lorsque que la fiche promo nous apprend que tous les quatre sont autodidactes.
Hoog, comme je le disais plus haut, a un timbre de voix particulièrement proche de celui de Phil Anselmo aussi bien au niveau du chant hurlé que clair. Mais l’homme se charge aussi de souffler dans l’harmonica avec brio et pousser l’influence blues encore plus loin en jouant une partie de piano honky-tonk sur « Child Of The Storm », surprenant mais encore une fois très bon ! Et les autres ne sont pas en reste, que cela soit Aurélien avec un jeu de batterie vraiment excellent et riche (bien vu la Cow-Bell !) ou encore un Romaric qui a une rythmique hallucinante rappelant parfois Dimebag Darrell (« Eternal As It Was », « The Exit ») ainsi que Sebastien à la basse qui n’hésite pas à groover et donner une présence imposante sur les morceaux.
Côté production, nous retrouvons encore une fois l’homme à tout faire, Francis Caste, qui a donné une très bonne production à cet album même si parfois les grattes manquent un peu d’accroche, le tout forme quelque chose de puissant. A croire que cet album a été enregistré en prise live tellement le son y est naturel, puissant et peu retouché.
Un album qui suante le blues par tous les pores, couplé à une brutalité frénétique qui devrait prendre toute son ampleur en live. Ce premier souffle poussé par les parisiens pourrait bien faire d’eux une des coqueluches du public français, en tout cas, je suis conquis et n’hésite pas à dire cette sortie est mon coup de cœur français de l’année 2008. Surprenant, puissant et original, ce « Time To Go » annonce de bien belles choses dans les années à venir. Un groupe qui devrait monter en flèche, du moins c’est tout le mal que je leur souhaite !
Rendez-vous au Hellfest !
1. Come To Bury
2. The Exit
3. Closer Yet
4. A Hundred Years
5. Rolling Thunder
6. Blue And Grey
7. Live In A Box
8. Burden Blues
9. Before The Censors
10. Time To Go
11. Children Of The Storm
12. Eternal As It Was