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Parce que Gojira est un groupe à part et qui m'a réellement marqué, cette chronique risque bien d'être l'une des plus difficile que j'aurais eu a écrire ! Bien loin d'être un ersatz de Morbid Angel ou Meshuggah comme aiment le dire des détracteurs, Gojira a su se forger son univers et s'imposer. Seule une bonne mauvaise foi pourrait me contredire là-dessus, car mis à part nos considérations personnelles vis-à-vis de Gojira, nous sommes bien obligés d'avouer que les 4 français ont bien mené leur barque et qu'ils ont été à la sortie de From Mars to Sirius, comme un certain Metallica pour son Master of Puppets, à son apogée.
Difficile alors de suivre cet album majeur qu'est From Mars To Sirius, et c'est sans aucun doute à cause de cette baffe prise il y a trois ans que The Way of All Flesh est une semi-déception. On sais que le groupe a dû composer cet album dans l'urgence, et c'est aussi pour ça que ce 4e opus nous a semblé bien fade au premier abord. Dans tous les cas, ils n'ont pas choisi la facilité et sont restés fidèles à eux même. The Way of All Flesh possède son propre univers comme chaque album du groupe, et apporte encore une couleur différente. On retrouve le coté très terrien de The Link et une lourdeur plus proche de Terra Incognita, sans pour autant qu'on ait envie de les comparer.
Certains trouvent que Gojira stagne, je ne suis pas d'accord. Gojira semble avoir trouvé son truc (d'où les fortes similitude avec From Mars to Sirius, ou alors est-ce seulement dû au manque de temps), mais ils n'oublient pas d'insérer de nouveaux éléments à leur musique. A Sight to Behold et ses éléments électro en est une preuve, la présence du vocoder sur ce même titre et sur le morceau éponyme en est une autre. On retrouve à l'inverse des parties habituelles pour Gojira, comme l'interlude The Silver Cord ou les riffs qui ont fait la réputation du groupe sur Toxic Garbage Island et All The Tears. Là ou Gojira m'a énervé, c'est sur Wolf Down The Earth, un mélange bâtard de From The Sky et de Death of Me, dispensable car « déjà entendu » malgré sa qualité musicale indéniable.
On ne se prend donc pas de baffe sur The Way of All Flesh ? Heureusement si ! Toxic Garbage Island en est une première. Rythmique de tueur, riffs for headbangers, tout en gardant cette ambiance très classieuse qui entoure l'album. The Art of Dying quant à lui est la pièce maîtresse de cet album, une intro rappelant le début de The Link précède une grosse rythmique Meshugghienne écrasante, la deuxième partie arrivant à 4'14 me fout des frissons à chaque écoute et me reste dans la tête toute la journée. La dernière partie consiste en une boucle a laquelle Gojira nous a habitué, mais qui fait toujours son petit effet ! THE baffe de l'album, assurément.
L'album dans sa globalité est un album qui s'apprécie sur la longueur et comme un tout. La première écoute est difficile, car dans l'ombre de son grand frère. Petit à petit, TWOAF se démarque de FMTS et on finit par l'apprécier à sa juste valeur. Comme Vacuity qui me paraissait bien fade lorsqu'elle était apparue, alors qu'aujourd'hui ce titre se fond parfaitement au reste. The Way of All Flesh est probablement l'opus le moins inspiré de Gojira, il n'en reste pas moins qu'un excellent album ! Pris à part de leur discographie, cet opus aurait sûrement mis un coup de pied au cul à beaucoup de monde. Gojira reste tout de même un groupe très personnel, ou chacun voit quelque chose de différent et tout le monde y trouve son compte (autant les fans, que les détracteurs).
1. Oroborus
2. Toxic Garbage Island
3. A Sight To Behold
4. Yama's Messengers
5. The Silver Cord
6. Adoration For None
7. All The Tears
8. The Art Of Dying
9. Esoteric Surgery
10. Vacuity
11. Wolf Down The Earth
12. The Way Of All Flesh