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Du haut de ses trois pommes, Minus n’a jamais eu à pâlir de sa petite taille, ni même de sa subite exposition à la face cachée du monde sur l’album Jesus Christ Bobby.
Imposante carrure sonore, ossature replète d’un Inuit bricoleur de son, le nouvel iceberg des Islandais déboule en France sous les scintillantes étoiles du grand nord, après un an passé sans grande promotion sous les latitudes froides du pays.
Les nombreuses tournées effectuées avec la fratrie Queens of The Stone Age ou autres Foo Fighters, ainsi qu’une philosophie constructive de battant, auront notamment eu raison du petit groupe Icelandais que ses voisins Anglais et Européens jalousent secrètement.
Une fois de plus Minus s’emploie à redessiner les contours du Rock n’roll et à faire du style, une fine marmelade sonore intense et prodigué tout feu tout flamme sur un The Great Northern Whalekill furibond et exalté.
Référence évidente au The Great Southern Trendkill du grand Pantera accompagnée de ses sonorités maculées, mais également titre d’album acerbe lancé en direction des chasseurs de baleine, le nouveau pamphlet du groupe n’en demeure pas moins un exercice cinglant et vibrant. Moins de folie qu’auparavant certes, moins de batifolages sonores aussi, mais toujours une gifle tempérée et un vibrant recueil de titres stoner, enragés et doucement magnifiés par les accords gras du compétent Bjarni. À l’image d’une pochette d’un goût douteux et présenté entre deux épais bourrelets suintants, la formation évolue sans pudeur et balance dans la grande lignée de son opus précédent Haldor Laxness, conceptuel au possible, une multitude de riffs grassouillets. L’ouverture « Cat’s Eyes » et sa suite logique « » pose d’ailleurs les bases d’une musique décadente, entraînante et flirtant toujours avec la sainte odeur du pôle Nord.
Même si l’on ne retrouve finalement que très peu l’esprit déraisonnable de leur tous débuts (responsabilités musicales oblige), l’auditeur se trouve rassasié par la singulière apparition des titres « Kiss Yourself » et l’allumé « Rit It Up », hasardement pompé sur leurs confrères de Disfear.
Parallèle musicale anecdotique, car la formation sait aussi se démarquer par une débauche d’énergie fulgurante quand vient l’heure de « Rythm Cure », voir même lancer des appels à la paix entre les peuples sur l’excellent « Futurist » et sa fin bouillonnante, à rapprocher d’un Dub Trio en manque de sensations fortes. La voix goguenarde de Krummi y fait d’ailleurs fureur et porte délicieusement les couleurs sombres d’une rythmique visqueuse et turbulente.
Deux titres certifiés, bien explicites de l’ambiance un peu folle de l’album, malgré une certaine uniformisation des titres. « Shoot The Moon » et son tempo surélevé, la patte vengeresse de « Week end Lover » ou même le reposant « Throwaway Angel » demeurent des bons titres, mais ont du mal à faire surface dans l’ambiance agitée des titres. Sous la face cachée de l’Iceberg se trouve finalement à la longue une légère monotonie sur des guitares persistantes, mais néanmoins efficaces en surface.
Taillé dans la glace ce quatrième album de demeure une nouvelle fois un excellent exemple du fort potentiel de la formation. Fin limier du Power trip rock, il démontre avec quelques doses d’adrénaline bien placées dans ce The Great Northern Whalekill, que le le rock n’est pas qu’une affaire d’anglo-saxon. Changements de rythmes et déstructuration à la Biffy Clyro, riffs cinglants dignes des Queens of The stone Age, le groupe réchauffe les âmes même dans leur plus simple apparat.
Un formidable argument commercial pour venir découvrir l’Islande, mais également une virée foutraque dans l’univers électrique du groupe.
1. Cat's Eye
2. Black and Bruised
3. Shoot the Moon
4. Kiss Yourself
5. Throwaway Angel
6. Not Afraid
7. Rit It Up
8. Rhythm Cure
9. Futurist
10. Shadow Heart
11. Weekend Lovers
