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Positionné sans concessions dans les premières places des billdboards internationaux dès sa sortie, le nouvel album de Tool vient couronné une fois de plus un groupe au sommet de son art. Petit retour inévitable, sur le nouveau bébé de la formation la plus inspiré du moment.
Un aller simple pour le septième ciel que ce 10000 Days sous couvert d’une (trop) longue attente de 5 années, propice à toutes les rumeurs et prédictions sur la formation.
Non ! La bande à Maynard n’est pas morte et son silence radio ne semblait être qu’un subterfuge pour mieux revenir asséner son talent et nous envoyer à la figure 75 min d’un univers progressif habillement mené.
C’est une toute nouvelle sphère expérimentale qui se met en place devant nos yeux, illustré par un artwork à la limite du psychédélique et du concept artistique. Le mariage des formes et des couleurs s’opère admirablement bien.
Mais ce sont bien les nouvelles tribulations sonores qui nous intéressent de très près, et ce, afin de voir ce que le groupe est en mesure de nous faire écouter après une demi décennie passé à expérimenter et à peaufiner un album plus qu’attendu.
Après l’excellent Lateralus, difficile alors d’imaginer mieux ! Et pourtant le groupe réitère sa performance grâce à un album conceptuel rondement mené.
Le premier titre du groupe, servi en guise d’offrande est tout logiquement une bombe à retardement : « Vicarious », ce premier single ouvre les hostilités, avec un voyage sonore de 7 min, alternant plans calmes et passages ultra-travaillés.
Amis bassistes réjouissez-vous puisque qu’une fois de plus le cher instrument de Justin Chancellor est à l’honneur dans ce Cd. Omniprésente et ronflante, la basse pose l’ossature de chaque morceau tout en abattant une chape de plomb sur nos épaules, comme en atteste le détonnant « Jambi ». Un titre élaboré sur une rythmique récurrente, entêtante, et dans laquelle M. J. Keenan s’impose une fois de plus comme un chanteur hors normes.
Au cours du survol de l’album, la nouvelle facette de Tool n’a finalement pas viré de cap. Plus en profondeur, on remarquera l’alternance de morceaux plus bruts qu’à l’accoutumée, nourris aux contretemps et aux sonorités envoûtantes. (« The Pot ») et des titres plus difficiles d’approche et d’accroche, disséminé au cœur de l’objet de convoitise.
Une moindre accessibilité pour des morceaux comme « Wings For Marie » ou « 10000 Days », deux chansons indissociables, et deux exemples de l’ambiance tribale dissipée dans tout l’album. Ici, la synergie et la richesse des instruments éparpillée nous attire, nous touche, pour finalement mieux nous faire crouler sous des harmonies à fleurs de peau et une rage contenue. Adam Jones nous gratifie même de quelques solos robotiques et cela de manière peu habituelle chez Tool.
Le reste de l’album est quand à lui, une recette de sonorités brutes mariées d’ambiances débordantes d’émotions et de sensibilité.
À l’apogée de son style, Tool nous ressert des parties progressives entrecoupées d’un basse-batterie détonant. La marche écrasante version militaire de « Rosetta Stoned » ou le placide « Intension » sont les témoins de cet l’aspect lunatique. Une capacité à s’affranchir de morceaux dures et apocalyptiques, et de morceaux plus intimiste et expérimentaux, tout en gardant en tête l’atmosphère pleine et envoûtante ayant forgé leur succès.
Un 11 titres également marqué d’une certaine noirceur, mais qui n’oublie pas de délivrer des messages d’optimisme tant sur les paroles que sur le très conceptuel « Lost Keys », florilège de voix captées autour d’arpèges de guitares étonnamment simplistes.
Un léger point noir : « Lipan conjuring » et « Viginti Tres », deux aventures sonores ne demeurant pas indispensable pour nos oreilles et faisant office de digestif dans l’intégralité de l’opus.
10000 Days, l’un des tout meilleurs albums de l’année 2006 n’a pas fini de nous révéler ses innombrables secrets et couronne le retour d’une formation discrète et ingénieuse dans un registre conduit de main de maître.
1. Vicarious
2. Jambi
3. Wings for Marie, Pt. 1
4. 10,000 Days (Wings, Pt. 2)
5. The Pot
6. Lipan Conjuring
7. Lost Keys (Blame Hofmann)
8. Rosetta Stoned
9. Intension
10. Right in Two
11. Viginti Tres