Fall of Summer 2017 - Jour 1
Base de loisirs de Vaires-Torcy - Torcy
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Dolorès : Cette édition 2017 était déjà la quatrième du Fall of Summer ! On se retrouve encore une fois à Torcy avec un festival qui commence à se forger une très bonne réputation tant pour son site, son affiche, son professionnalisme et son organisation clairement au-dessus d’un bon nombre de festivals de l’Hexagone.
Malheureusement, le line-up a souffert d’annulations tardives, notamment les très attendus Saint Vitus et Doom qui seront finalement remplacés par Shining (de Norvège) et Hideous Divinity. Shawn me souffle dans l'oreillette que le festival a sans doute été ultra prévoyant ou réactif, car le merch officiel du festival et les livrets qui contenaient le running order étaient totalement à jour sur le line-up définitif (ce qui n'a malheureusement pas été le cas des gobelets, dont certains à l'effigie de Saint Vitus). Malgré cela, le festival stabilise son affiche avec une bonne partie assurée par des groupes Black, Death, Thrash, du culte au plus moderne, toujours quelques noms Heavy & Doom, et les groupes plus surprenants comme Coven ou Magma cette année.
N’étant pas présente l’an passé, j’ai cependant fait les éditions 2014 et 2015. Je remarque que les dispositions générales du site et du camping ont été gardées, et qu’elles fonctionnent très bien de cette manière. En réalité, le Fall of Summer est un festival extrêmement bien organisé. Quand on connaît toutes les galères que d’autres festivals proposent à leurs festivaliers, ici il y a peu à dire. Peu de retards (si ce n’est un léger sur l’ouverture du vendredi matin), une disposition du site qui est assez pratique, tant pour la circulation que pour les deux scènes qui se font face mais ne se gênent pas grâce à la colline centrale…
Le gros point noir du weekend aura été d’ordre météorologique, puisque le vendredi aura vu un bon déluge s’abattre, par fractions, puis non-stop jusqu’à dans la nuit. Autant dire que cela paralyse un bon nombre de festivaliers dans leur expérience de festival, tant pour vivre les shows que tout le reste de la vie quotidienne sur le site. Cela aura également pour conséquence une boue omniprésente sur le site et le camping le lendemain, qui a quand même causé quelques blessures chez certains tant le sol devenait dangereux à certains endroits. Certes, le festival n’est pas responsable de la pluie et du beau temps, mais il faudrait avouer que s’il y a un seul reproche à faire, c’est bien de ne pas avoir fait le nécessaire par anticipation. On ne demande pas un miracle, mais sachant que la pluie était annoncée depuis un bon moment, il aurait fallu prévoir des zones abritées pour les festivaliers, également des zones où on peut s’asseoir (car la colline prévue à cet effet devenait impraticable). Di Sab me souffle dans l'oreillette qu'il propose la mise en place d'un système de téléphérique pour accéder au sommet de la colline, "quitte à augmenter le prix du pass de 200€ cela va sans dire". Plus sérieusement, cela limite réellement les possibilités d'accès aux concerts. La paille amenée pour contrer la boue a été très tardive le samedi, et pas assez abondante. En effet, si des zones comme le Market, l’espace VIP ou le premier camping ont bénéficié de paille, ou de palettes pour permettre de passer au-dessus des flaques, le second camping (plus lointain et au chemin difficile et pentu) n’a pas eu un seul traitement de faveur. Pour l’anecdote, j’étais incapable d’aller jusqu’à ma tente sans me tenir à quelqu’un…
A part cela, clairement, le festival a peu à se reprocher. Côté restauration et boissons, les prix sont franchement corrects par rapport à d’autres festivals. Simplement, le système de jeton à 1,25€ n’a toujours rien de pratique pour personne, mais cela reste un détail. Côté boisson, les habituelles bières banales, bières locales/de meilleure qualité, vin, hypocras, hydromel, cidre et boissons soft laissent vraiment pas mal de choix, un gros point bonus. Côté restauration, on retrouve plusieurs stands variés dont les burgers, tartiflettes, sandwichs, crêpes, et le stand vegan victime de son succès. N’ayant mangé que sur ce dernier, je dois avouer que le repas à 6,25€ plein de légumes et d’épices, toujours très bon et consistant, cela fait plaisir. Comme moi, de nombreux non-vegan ont été conquis. Sincèrement, de nombreux festivals devraient prendre exemple sur cela, car manger sain en festival pour un prix correct est une priorité pour beaucoup de personnes. Dans le thème « besoins naturels », pas grand-chose à redire sur les WC (bien que le choix de toilettes non-sèches soit risqué), qui étaient très souvent propres, et en nombre suffisant.
J’ai également entendu pas mal de plaintes envers la musique qui passait au bar du camping le soir, après les concerts. Bon oui, ça passe des années 80 à la pop actuelle, avec du Folk pouet-pouet, du Babymetal, mais aussi du metal extrême. La musique dans ce genre de cas ne peut pas plaire à tout le monde. Je comprends les deux points de vue : on peut clairement faire une playlist festive sans que cela ressemble à ce qui est passé. D’un autre côté, si j’ai envie de faire la fête avec les copains, ce n’est pas en passant du metal extrême que je vais être heureuse, dans le genre personne ne s’entend, personne ne danse etc… Question de point de vue. Ça reste un after party situé à un endroit du festival, rien n’oblige personne à rester pile devant la sono.
Je le répète donc, si ce n’est le gros point noir météo, le festival avait tout pour séduire sur les autres plans. On passe maintenant aux groupes, avec les avis de la petite équipe Horns Up réunie sur place.
AU-DESSUS
BLACKWATERS STAGE
11:45 > 12:30
Dolorès : Après un petit quart d’heure de retard sur l’ouverture du festival et le début du concert d’Au Dessus, le public commence à s’amasser dans le sable pour les Lituaniens. Après un premier EP bien apprécié, le groupe venait de sortir un album (chez Les Acteurs de l’Ombre) encore timidement reconnu mais bien remarqué. Dans le genre Black moderne un peu Post sur les bords, les membres viennent montrer patte blanche en France, à Torcy, un vendredi midi venteux. Même si le côté « Black à capuche » commence à devenir fade et redondant, on découvre un petit quatuor plein de confiance et de professionnalisme sur la scène Blackwaters. Ayant adoré certains titres de End of Chapter, je dois avouer que j’étais bien satisfaite de voir cela prendre forme sur scène. Le souci est évidemment le vent qui s’abat sur la plage, supprimant toute l’intensité du son. Difficile de rentrer complètement dans l’univers d’Au Dessus, qui gagne pourtant à se faire connaître et qui en aura sûrement déçu plus d’un ce jour-là. Un live d’Au Dessus en dessous de mes espérances, donc. Pardon pour la blague.
Di Sab : Déjà que le site était top, le seul point noir de l’édition 2016 était la queue d’une heure pour rentrer sur le site originellement. Point corrigé qui me permet d’arriver pour le début d’Au Dessus, sous un ciel moins clément que celui qui surplombait le concert d’Hexecutor de l’édition précédente.
Mauvais présage pour la suite. Capuches, signature sur LADLO, nom français (ils sont lituaniens) : s'il y avait un bingo du post black, avec Au Dessus, tu remplis une ligne sans trop de difficultés. Fort d’un buzz grâce à des tournées françaises et un premier album qui a fait parler de lui car de bonne qualité et sorti chez un label qui a généralement le nez creux en matière de découverte, le groupe me fait sur scène le même effet qu’en studio : on est vraiment en face d’un groupe qui a grossi très très vite, en témoigne la taille du backdrop (immense pour un groupe qui n’a qu’un album). Le tout est bien amené, c’est mature pour un premier album, forcément vachement moderne : équilibre entre blast, chant black, petits arpèges et riffs mid tempo, on a du mal à ne pas penser au premier Regarde les Hommes Tomber. Forcément, sur scène, on est sur un show Mglesque : c’est froid, ça parle pas au public, c’est normal, faut aimer.
Au terme de ce concert, on ressort à la fois satisfait mais tout de même songeur à l’avenir de ce groupe, hyper conventionnel dans ce qu’ils font. Malgré leur talent, sauront-ils s’imposer durablement quand la hype dans laquelle ils baignent jusqu’au cou sera retombée ? Réponse au prochain épisode.
Setlist :
VIII
IX
VII
II
XI
XII
HIDEOUS DIVINITY
SANCTUARY STAGE
12:35 > 13:20
NECROWRETCH
BLACKWATERS STAGE
13:25 > 14:10
Sleap : Depuis leur date d’Avignon en juin dernier, je n’avais jamais eu autant hâte de revoir Necrowretch sur scène. Le groupe a tellement gagné en assurance ces dernières années que j’ai presque l’impression d’attendre l’une des têtes d’affiche. Comme nous allons le voir, le cadre open air est loin d’être adéquat pour un groupe tel que Necrowretch, mais cela ne va pas empêcher les Français de nous mettre une belle mandale en ce début de festival.
Comme la plupart de ses précédentes dates, le désormais quatuor déboule sur les trois premiers titres du nouvel album. Et cette triplette d’ouverture se révèle encore une fois dévastatrice malgré les problèmes de son. Car oui, le set d’aujourd’hui souffre de conditions sonores exécrables. Entre le vent en façade et les soucis de guitare de Kev, aucun morceau ne bénéficiera d’un son à peu près correct. Je plains ceux qui ne connaissent pas les morceaux…
Pour ma part, je parviens à faire abstraction de cet aspect et passe comme prévu un excellent concert. Côté scénique, Vlad et son batteur collent encore la chair de poule avec leurs yeux écarquillés, voire révulsés. Leur attitude complètement possédée sur scène colle parfaitement avec la musique jouée, c’est indéniable. Le groupe alterne entre les « tubes » tels que Black Death Communion ou Putrid Death Sorcery et les morceaux plus récents mais tout aussi mortels, comme le terrible Verses from the Depths joué en final.
Encore une fois, il suffit d’écouter les trois tueries studio et d’assister à un de leurs concerts pour comprendre que Necrowretch n’ont plus rien à prouver. Il s’agit d’un des meilleurs groupes d’extrême français actuels, et même en festival open air, ils parviennent à convaincre les plus sceptiques. En espérant qu’ils n’aient pas de problèmes de son la prochaine fois…
Di Sab : Difficile de juger cette perf car depuis la régie, le son était trop tournant (la faute au vent) pour apprécier le show, surtout que quand on ne connait pas parfaitement comme moi, les problèmes de son accentuent la monotonie du propos (même si le fait de se retrouver face à un truc où tout est assez similaire n’est franchement pas une mauvaise chose en soit). C’est carrément dommage car Necrowretch donnaient vraiment d’eux-mêmes et étaient face à un public conséquent. Hâte de voir ceux que beaucoup considèrent comme le meilleur groupe de death français en club histoire d’enfin prendre une claque digne d’eux.
BROKEN HOPE
SANCTUARY STAGE
14:15 > 15:00
Sleap : Passée la première fois, j’avoue ne pas avoir été marqué plus que cela par les autres concerts de Broken Hope ces dernières années. Pourtant, il s’agit d’un des rares seconds couteaux du Death US à avoir effectué un comeback irréprochable (cf. leur excellent Omen of Disease paru en 2013). Et, ma foi, ce petit concert au Fall of Summer va me réconcilier avec le groupe en live.
Peut-être est-ce parce que je n’ai pas écouté leur musique depuis des lustres, mais cela me fait vraiment du bien de réentendre les divers morceaux de toute la carrière du groupe. Le bon Damian Leski, bien que toujours aussi timide entre les morceaux, est vraiment un monstre sur scène, dans tous les sens du terme. Et le nouveau guitariste est très marrant à regarder, avec ses grimaces et ses doigts pointés vers le ciel après ses soli. Et mention spéciale au t-shirt Battalion of Saints du batteur ! Côté setlist, la part belle est faite au tout dernier album, et je dois dire que les nombreux nouveaux titres joués me donnent l’eau à la bouche. Je vais me dépêcher d’aller écouter ça en rentrant ! Pour le reste, la fin de set se concentre essentiellement sur les premiers méfaits de Broken Hope avec entre autres les excellents Swamped in Gore, The Dead Half et Incinerated en final. J’aurais aimé réentendre Give me the Bottom Half – qui fait toujours un carton en live – et plus de titres de Loathing, mais ce n’est que du chipotage. Moi qui pensais être lassé de leur musique en live, je passe finalement un très bon moment devant les Américains.
GRAVE DIGGER
BLACKWATERS STAGE
15:05 > 15:55
Sleap : Cela fait quatre ans que je n’ai pas vu Grave Digger, et malgré une majorité d’albums qui ne me parlent absolument pas, je suis tout de même content de pouvoir réentendre quelques vieux titres sur scène. Malheureusement, je vais vite déchanter. Le créneau horaire et la courte durée de set, le chant de Boltendahl complètement à côté de la plaque, la setlist, certes variée, mais un peu trop « apéro métale » à mon gout, le tout agrémenté de « wooooooh » et autres « clap your hands » pendant des plombes… Bref, je ne reste pas bien longtemps devant la Blackwater Stage.
Setlist :
Healed By Metal
Lawbreaker
Witch Hunter
Ballad of a Hangman
Hallelujah
Excalibur
Season of the Witch
Highland Farewell
Rebellion (The Clans Are Marching)
Heavy Metal Breakdown
CATTLE DECAPITATION
SANCTUARY STAGE
16:00 > 16:50
SORTILEGE TRIBUTE
BLACKWATERS STAGE
16:55 > 17:45
Dolorès : Le kitsch, la camaraderie, les envolées lyriques en français : c’est bien ce qui attend le public du Fall of Summer pour ce tribute to Sortilège. On nous annonçait un super line-up qui reprend les meilleurs du Heavy / Hard Rock français, avec le chanteur de Hürlement au micro notamment, Farid (ex-Trust) à la batterie, ainsi que des membres de Presence, Nightmare et ADX.
Autant annoncer la couleur direct : la présence additionnelle des trois membres originels annoncée avec fierté lors de l’annonce du tribute, n’a finalement pas brillé par son éclat. Les trois musiciens n’ont joué que le dernier titre, c’est-à-dire Marchand d’Hommes, et cela semblait être une corvée pour eux. En réalité, les titres fédérateurs comme La Hargne des Tordus, Chasse Le Dragon, ou Mourir Pour Une Princesse n'ont pas été joués… Le bruit court que les musiciens ne se souviendraient pas de ces titres et ont donc choisi de ne pas les jouer. Quid des musiciens rapportés pour l’occasion alors ? On aura toutefois eu droit à des titres cultes, de Quand Un Aveugle Rêve à Métamorphose, Sortilège, ou bien Messager.
Bon, il faut avouer qu’Alexis au chant se débrouille franchement bien. Loin de massacrer les hymnes de Zouille, il faut avouer que la tâche n’est franchement pas facile et que quelques passages peu justes ou difficiles à passer ont rythmé la performance. Mais, avouons-le, dans l’ensemble l’hommage était vraiment bien rendu. C’est le sourire aux lèvres qu’il propose humblement son interprétation. Peu de choses à redire également sur les musiciens qui ont franchement assuré, et un gros merci au public qui a rendu cet instant karaoké mémorable (et à mes voisins qui ne chantaient pas faux pour une fois). Si ce n’est l’absence des titres qu’on attendait tous, en restant clairement sur une note amère et triste en fin de set, c’était tout de même une très bonne performance de la part de tous les musiciens sur scène.
Di Sab : Après Massacra l’année dernière, autre tribute pour un groupe qui génère encore en France une fascination et une dévotion incroyable. Ce moment a, en amont divisé l’opinion entre ceux qui voulaient entendre live les titres du Sortilège et les sceptiques quant à la pertinence du projet, à qualité du line up, ou à la capacité d’Alexis d’Hürlement de réussir à être à la hauteur du mythique Zouille.
C’est donc curieux que je débarque pour voir ce que ça va donner et, comme souvent, la réalité se situe au milieu des deux camps. De très bonnes choses ressortent : Alexis fait honneur à celui qu’il remplace et surtout, on sent un réel plaisir d’être là pour « rendre hommage à un des plus grands groupes qui ait existé », nous fait part plusieurs fois de son admiration pour Sortilège et leur héritage, bref, homme du concert. A l’inverse, Yves Campion a une attitude qu’on pourrait qualifier de poussive, à vouloir un peu trop ambiancer le public via son unique personne (et vas-y que je monte sur le petit piédestal de la batterie et que je me retiens de sauter pour être pile dans le temps, et vas y les Horns Up, allez, mains en l’air tout le monde avec toi, à deux doigts de hurler scream for me Torcy, vous voyez du genre plutôt lourd) , comportement d’ailleurs assez étrange quand tu es là originellement pour rendre hommage plutôt que faire ta propre promotion et qui contraste beaucoup avec le reste du groupe, très humble et concentré et qui abat d’ailleurs un taf assez monstrueux. Nicklaus d’ADX sort de purs soli, Farid a un sourire absolument permanent, bref, excellent.
Là où le bât a peut-être blessé c’est au niveau de la setlist, avec les deux tubes Mourir pour une princesse et Chasse le Dragon absents ce qui, forcément, a un peu entaché l’aspect karaoké que devait avoir originellement le set. Un choix de setlist assez osé donc, beaucoup de Power Ballad, dont Quand un aveugle rêve à tomber par terre. Je n’ai pas compris non plus pourquoi les 3 membres originaux de Sortilège ne sont venus jouer qu’un seul titre (la tuerie totale qu’est Marchand d’Hommes) alors qu’ils semblaient si contents d’être là (gros smile systématique sur le côté de la scène, ils se ramènent faire les chœurs sur Messager), bref, ça doit être une affaire de contrat, mais c’est tout de même dommage. Enfin, c’est validé de mon côté même si ça aurait pu être encore plus la fête.
Hugo : Dans la collection de vinyles de mon père je trouvais alors, plus petit, un vinyle d'un groupe appelé Sortilège, entre ceux de Maiden et Saxon. Métamorphose résonna alors dans mes oreilles. Mais c'est vraiment avec le récent engouement de l'internet "métole" pour Larmes de Héros que je me mis à apprécier le groupe. Beaucoup d'appréhensions pour ce concert, que j'attendais donc de pied ferme, dont une grande partie furent vite effacées.
Effectivement, et on s'y attendait, Alexis s'avère être un vocaliste tout à fait remarquable à la joie communicative, heureux d'être là. Comme beaucoup d'autres d'ailleurs, bien qu'une partie tire un peu la tronche ou se mette en avant de manière un peu ridicule, alors que le frontman était lui un peu plus timide. Mais le tout est super efficace, sans l'ombre d'un doute, et nous offre donc un véritable moment de karaoké. Cependant, le concert se finit rapidement et occulte de nombreux titres pourtant indispensables... Si à titre personnel j'aurais adoré un "La Montagne Qui Saigne" (Sortilège commençait d'ailleurs ses derniers concerts sur ce titre), que dire si ce n'est qu'il manque tous les tubes ? Triste constat, surtout quand ceux-ci sont remplacés par les excellent mais plus dispensables, à mon sens, "Progéniture" ou "Gladiateur" par exemple. On assista donc au concert le sourire aux lèvres, hurlant (plus ou moins justement) les paroles, mais déçus par les choix de titres. Avec le recul, peut-être que le concert aurait aussi dû être plus répété ? Histoire de revoir notamment l'implication des membres du tribute, complètement inégale. Mais bon, je ne perds pas espoir pour pouvoir entendre un jour les meilleurs titres du groupe légendaire en concert !
Setlist :
D'ailleurs
Progéniture
Métamorphose
Quand un aveugle rêve
Messager (w/ Gil Di Bravo)
Gladiateur
Sortilège
Délire d'un Fou
Marchand d'hommes (W/ Bob Snake, Didier 'Lapin' Lapp and Didier 'Dem' Demajean)
MERCILESS
SANCTUARY STAGE
17:50 > 18:40
Sleap : C’est parti pour l’enchaînement le plus improbable du week-end. Et cela commence avec l’une de mes plus grosses attentes du festival. Merciless se sont en effet reformés l’an dernier pour une poignée de dates à travers l’Europe avant de splitter définitivement fin 2017. Je suis donc extrêmement heureux d’assister à l’un de leurs shows d’adieu – le premier et dernier en France, donc.
Et la boucherie commence sur le titre éponyme de leur énorme deuxième album, The Treasures Within. Quoi de mieux comme entrée en matière ! Le son est au poil et les titres sont parfaitement restitués par les trois membres originaux et leurs deux confrères. Le chant de Rogga a tout de même légèrement changé depuis 30 ans, mais il a conservé toute sa hargne, c’est l’essentiel. Plus du tout habitués au live, les musiciens sont assez réservés entre les morceaux, mais ont l’air néanmoins assez contents de jouer en France. Côté public, ce n’est pas autant la bagarre que ce à quoi je m’attendais. Peut-être est-ce dû au mauvais temps, mais mis à part quelques irréductibles, le pit ne figure pas parmi les plus peuplés du week-end. Cela ne m’empêche heureusement pas d’apprécier le show des Suédois. Les quatre albums du groupe sont représentés, avec évidemment un gros accent sur le premier – pas moins de quatre titres, dont un énorme Pure Hate en final. Nous avons également droit aux trois premiers morceaux d’Unbound ainsi qu’à Lifeflame et à l’ultime Branded by Sunlight issus de Treaures Within. Ce dernier titre s’impose d’ailleurs comme le point d’orgue du set, me concernant. Un set finalement ni trop court ni trop long, mais aussi intense que je l’espérais. J’avoue que les deux derniers titres d’Awakening n’auraient pas été de trop, mais je pinaille. Il s’agit pour l’instant de mon concert de la journée !
MAGMA
BLACKWATERS STAGE
18:45 > 19:55
Dolorès : Magma, avant que je commence à m’y intéresser, cela avait toujours été un groupe un peu loufoque des années 70 que mon père écoutait dans sa jeunesse et qui ne m’inspirait pas grand-chose. En grandissant, je me suis rendue compte qu’au-delà des prouesses techniques de toute la bande de Christian Vander, le concept et la passion proposés par Magma étaient complètement uniques. Cependant, les écoutes partielles en tapant maladroitement « Magma full album » sur Youtube ne m’avaient pas convaincue.
Ce vendredi, on me dit qu’il faut pas que je loupe ça, moi qui adore les choses étranges que les 70s ont porté, d’Ange à Goblin. Et c’est malgré le déluge qui s’abat que je reste plantée là, les pieds dans le sable, sur au moins une bonne moitié du set de Magma, complètement hypnotisée. Qu’est-ce que c’est que cet OVNI dans une langue mystérieuse, porté par des voix d’une grande maîtrise, et des musiciens à fond la caisse, entre xylophone psychédélique, boucles jazz et élans bien « metal » du côté guitare-basse-batterie ?
C’est bien à cause de l’attraction incroyable entre ce qui se passe sur scène et le public en transe que j’aurai passé les heures suivantes à tenter de me sécher et réchauffer en vain, sans pouvoir aller voir d’autre concert à cause de la pluie battante. Mais ça valait clairement le coup.
Sleap : Passer d’un concert de Merciless à un show de Magma, c’est un peu comme enchaîner un match PSG – OM avec une conférence de Michel Foucault. Mais pour peu qu’on apprécie les deux groupes, le choc est très vite atténué.
En revanche, beaucoup d’éléments vont venir entacher la prestation des Français aujourd’hui. En effet, la pluie se remet à tomber dès le début du set, et qui plus est, accompagnée de vent. Ça n’aurait pas été un problème pour moi si cela n’avait pas altéré le son. Mais, en façade, les conditions sonores vont très vite devenir assez médiocres à cause de ça… Beaucoup de parties instrumentales se masquent les unes les autres, et le vibraphoniste est même obligé d’essuyer, voire de changer ses baguettes tous les quarts d’heure. Et je ne parle pas des divers techniciens qui affluent de part et d’autres tout au long du show pour tenter de corriger ces différents soucis. L’autre problème majeur de ce concert est le public. Nous ne sommes pourtant pas beaucoup de fans massés devant la Blackwaters Stage par ce temps de chien. Mais les libérateurs d’apéro sont malheureusement de sortie, qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige… Et ce, même dans un festival comme le Fall of Summer. Nous passons donc les trois quarts du concert à côté d’un groupe de guignols qui n’ont manifestement rien de mieux à faire que de hurler, raconter des blagues, se déshabiller, et même pogoter… Pendant Magma, oui oui, vous avez bien lu… Ce sont définitivement les pires conditions possibles pour assister à un show du légendaire groupe français. Mais malgré ces divers points noirs, je parviens tout de même à apprécier le concert. En effet, la setlist, bien que très classique, a tout pour me plaire. Cela commence sur le magnifique Theusz Hamtaahk – titre/album de 35 minutes jamais enregistré en studio, mais qui figure parmi les incontournables du groupe en live. Et la seconde moitié de set est réservé au monument Mekanïk Destruktïw Kommandöh, interprété évidemment dans son intégralité. Malgré le froid, les musiciens donnent encore une fois le meilleur d’eux-mêmes, Christian Vander en tête.
C’est donc, pour les raisons évoquées plus haut, le pire show de Magma auquel j’aie pu assister, mais il s’agit finalement de mon meilleur concert de cette première journée. Il n’y a vraiment qu’un groupe comme Magma pour parvenir à me faire oublier tout le reste…
Hugo : Magma, c'est un peu un voyage dans un autre monde bizarre que l'on arrive pas trop à comprendre, mais qui est définitivement attirant. On pouvait craindre la présence du groupe dans un festival open air et orienté Metal, qui plus est avec de telles conditions météorologiques. Que nenni cependant, surtout qu'il semble que parmi cette foule clairsemée se cache de vrais fans du combo français, qui saura au travers de son set imposer le respect. Magma, finalement, ce fut un peu la preuve que technicité ne rime pas avec ennui. Bien au contraire. Le groupe est impressionnant de perfectionnisme, même pour le commun des mortels. Des jeux ultra visuels de chacun des musiciens à la théâtralité de la musique du groupe, tous les éléments étaient réunis pour rendre le concert captivant. Christian Vander s'impose véritablement en maître lorsqu'il prend le micro sur Mekanïk Destruktïw Kommandöh, suivi ensuite par sa femme et sa voix tout bonnement incroyable. À vrai dire, j'ai rarement été aussi hypnotisé par des performances vocales. On est véritablement ailleurs, tant les français savent nous emmener dans leurs univers en prenant soin de ne mettre aucune note à côté. Sonnez les trompettes, baissez le pont-levis, Magma vous accueille avec plaisir dans son château fantaisiste et déjanté !
Di Sab : C’est à partir du concert de Magma que tout a basculé en termes de météo. Bien que nous ayons essuyé quelques averses éparses avant, là ça devient la merde de manière absolument constante, ruinant le site comme il faut (pas mal de photos sur les réseaux sociaux). Néanmoins, le parapluie de Shawn nous a permis de rester mobilisé pour ce qui était la curiosité du festival. Malgré la venue de Goblin l’édition précédente qui montre que le Fall Of Summer n’en est pas à son coup d’essai en termes de prog rock, faire venir Magma, véritable OVNI de la scène française pouvait sembler risqué.
Devant la Blackwaters Stage, nous ne sommes (vraiment) pas nombreux et on ne saura jamais si c’est la faute au temps ou à la particularité du groupe. Bien moins accessible que leurs contemporains de Gong ou d’Ange, Magma prendra une heure dix pour jouer 2 pièces pendant que Bongripper part se rhabiller. Au programme Theusz Hamtaakh et Mekanïk Destruktïw Kommandöh, dans le premier cas un kaléïodscope d’émotions, des silences qui accentuent le fait que tu es littéralement en train de te faire retourner la tête. Il te faut apprendre à désapprendre, chaque temps mort te donne tout de même l’occasion de te demander ce qu’il t’attend sans que tu ne tombes jamais juste, c’est incroyable.
La deuxième partie du concert est une immense montée avec un final atomique. Le travail sur les voix est incroyable, celui sur la batterie tenue par Christian Vander l’est encore plus, à la fois extrêmement chaotique et groovy, cette réunion de ces deux paradoxes me scotche. Dans la fosse à côté de moi ça chante en kobaïen, un type connaît absolument tout par cœur c’était vraiment trop drôle à voir. Autre très bon point du concert, comme s’il n’y en avait pas assez : entre les deux morceaux, le groupe est étonnamment détendu et communicatif, comme si c’était normal et pas si contraignant de venir de passer 36 minutes à chanter dans une langue inventée et de changer de rythme systématiquement. Concert hyper immersif, plus facile de rentrer dans la musique du groupe que sur CD, un bon moyen de découvrir cet univers tellement à part, tellement loin et hors de tout.
SHINING (Nor)
SANCTUARY STAGE
20:00 > 20:55
Di Sab : N’ayant pas trop suivi les Norvégiens après le très bon Blackjazz, j’aurais pensé qu’on aurait pu avoir un fil rouge avec Magma (autre que la pluie) et continuer sur quelque chose de déstructuré. Mais manifestement Shining a opéré un virage à 90°, se linéarise de plus en plus et propose maintenant une espèce de rock tellement catchy traversé tout de même par des lignes de saxophone rappelant leurs débuts. N’en ayant résolument rien à foutre d’être dans un festival à l’affiche un peu old school et par extension d’un peu tout, Shining va enchaîner des tubes, jouer des chansons pas encore enregistrées, des trucs sortis 2 jours avant le concert, va demander au Fall of Summer de chanter pour célébrer l’anniversaire du bassiste et du fils du chanteur. Et tout marche par magie, la pluie est moins froide, les capes de pluie se déhanchent comme elle peuvent, faisant ressembler le pit à une espèce de sabbat de barbapapas noir. Le nouveau Shining évoque pas mal de trucs : la façon de construire ses chansons nous ramène à ce qu’a fait de mieux Queen of the Stone Age, les petits samples d’un morceau sont absolument les mêmes que celui de Dracula de Rob Zombie. Néanmoins, que ce soit le son, le jeu de lumière, l’alternance entre passages plus calmes et explosions épiphaniques, ce qui nous vient le plus à l’esprit à l’écoute du nouveau Shining, c’est bien Refused. L’aspect tout pour le hit du set durera une bonne demi-heure avant que le groupe revienne vers ses vieux amours et propose deux titres à dominante free jazz avant de se retirer sur la synthèse de ces deux aspect qu’est The Madness and the Damage Done. Dommage de ne pas avoir interprété leur excellente cover de 21th Century schizoid Man mais c’est vraiment histoire de chipoter. Remplaçant improbable de Saint Vitus, Shining sort un show aussi osé que réussi et réussit à fédérer sous un temps qui lui était défavorable. Vrais grands, je reviens vers vous avec plaisir.
Hugo : La soirée semble à moitié fichue à cause de la météo déplorable lorsque Shining prend place sur la Sanctuary Stage. Aussi, et si je connaissais essentiellement le groupe grâce à son album Blackjazz sorti en 2010, l'idée d'être un peu plus trempé ne me ravissait pas, surtout après le concert magistral que l'on venait de vivre. Quelle erreur de ma part, surtout lorsque je me fis happer par Shining. On se dit qu'on va rester un morceau, puis deux, puis... tout le concert, car c'est véritablement génial. Flashs blancs, claviers entêtants, et musique épileptique, marquèrent un concert qui passa à vitesse grand V. Ultra professionnels et généreux à la fois, je n'attendais pas grand chose des Norvégiens, mais ils livrèrent là un concert mémorable qui fait définitivement du bien au milieu de cette soirée. Le groupe semble avoir fait un tour des morceaux les plus récents de sa discographie, mais se permit de jouer aussi d'anciens titres de sa période plus "jazz", tous aussi intenses. Non, vraiment, on ne peut qu'applaudir l'équipe du festival de savoir nous proposer de tels moments d'évasion en dehors des groupes Metal plus "traditionnels" !
GAAHLS WYRD
BLACKWATERS STAGE
21:00 > 21:55
BLASPHEMY
SANCTUARY STAGE
22:00 > 22:55
Setlist :
War Command
Blasphemous Attack
Gods of War
Darkness Prevails
Desecration
Nocturnal Slayer
Emperor of the Black Abyss
Hording of Evil Vengeance
Goddess of Perversity
Weltering in Blood
Blasphemy
Fallen Angel of Doom
The Desolate One
Demoniac
Atomic Nuclear Desolation
Empty Chalice
Ritual
ANNIHILATOR
BLACKWATERS STAGE
23:00 > 00:00
Setlist :
Suicide Society
King of the Kill
No Way Out
Set the World on Fire
Second to None
W.T.Y.D.
Twisted Lobotomy
Alison Hell
Phantasmagoria
Human Insecticide
PRIMORDIAL
SANCTUARY STAGE
00:05 > 01:00
Dolorès : Malgré le temps, je réussis tout de même à aller voir Primordial. Impossible de louper les Irlandais. Bien que la liste soit toujours très difficile à dresser, ils font sans doute partie de mes groupes favoris. Après deux expériences en salle assez parfaites, le test de l’open air semblait voué à l’échec… Que nenni. Le show aura été magistral, avec une setlist qui reste un bon concentré du meilleur de Primordial, même si les contraintes de temps ont laissé passer certains tubes : pas de Bloodied Yet Unbowed, de Death Of The Gods, ou de Wield Lightning To Split the Sun (dans ce qu’ils jouaient encore récemment en tout cas). Clairement, c’est un concentré des 4 derniers albums avec les titres les plus marquants de chacun qui sera joué pour un peu moins d’une heure de set.
Les Irlandais se donnent à fond, Alan est en forme et joue autant avec sa voix qu’avec le public. Je commence à m’habituer au fait qu’il réadapte certains titres pour le live, car la plupart des morceaux qui tirent constamment sur les aigus ne lui permettent sans doute pas d’avoir une endurance parfaite sur scène. Un mal pour un bien, cela lui permet de montrer sa facilité à se réapproprier ses propres mélodies, tout en réussissant à garder un dynamisme et rendre cela fascinant, ajoutant çà et là quelques mots supplémentaires. Comme d’habitude, il joue également avec le public, en s’improvisant chef d’orchestre sur As Rome Burns, demandant à peu près ce qu’il veut au public qui répond immédiatement, le faisant chanter sur le dernier refrain d’Empire Falls (Where is the fighting man? Am I he? You would trade every truth, for hollow victories...).
On regrette l’instant passé bien trop vite, mais toujours enivrant, à faire hérisser les poils pendant une heure. Primordial, il serait temps de sortir un nouvel album, non ? Loin de moi l’idée de m’ennuyer avec cette setlist, mais on attend un nouveau chef-d’œuvre à apprécier en live…
Hugo: Bien décidé à voir Primordial depuis les premiers rangs, je loupe les deux concerts précédents pour me reposer, me changer et ainsi arriver sec sur le site le temps d'un show (et seulement le temps d'un show). Je n'ai pas la prétention d'être le plus gros fan des Irlandais, mais je porte vraiment leur musique dans mon coeur depuis quelques années maintenant, ce qui fait que ce concert est véritablement l'une des raisons de ma présence à Torcy. Il est introduit par "Dark Horse On The Wind" que je reconnais directement, titre incroyable issu d'une compilation qui l'est tout autant. Et dès cet instant, nous aurons le droit à un enchaînement de classiques aux petits oignons, tout juste ce qu'il nous faut en festival. Quel plaisir que de pouvoir se déchirer la voix sur tous ces refrains si raffinés et frissonnants ! Le frontman, au charisme incroyable, ne cessera d'haranguer et provoquer la foule.
On a comme l'impression d'être embarqués sur une galère prise en pleine tempête avec cette pluie diluvienne, qui transforma la fosse photographe, rapidement désertée par la plupart des gens, en une véritable mer agitée. "The Coffin Ships" résonne, les frissons nous envahissent, et Alan Averill devient le capitaine du navire qui finira par chanter aux côtés du public sur "Empire Falls".
Je m'attendais à être servi avec Primordial, et je ne fus pas déçu un seul instant. Un concert magistral dont on ressort comme victorieux, le sourire aux lèvres. Et bien évidemment je ne peux qu'être d'accord avec Dolorès : vivement le prochain disque (qui semble être en route) !
Setlist :
Intro
Where Greater Men Have Fallen
No Grave Deep Enough
Babel's Tower
As Rome Burns
Gods to the Godless
The Coffin Ships
Empire Falls
Dolorès : Ce premier jour de l'édition 2017 du Fall of Summer aura donc été marqué par la météo. Cela explique le manque de textes pour une partie des groupes présents à l'affiche de ce vendredi : moi comme d'autres n'avons pas pu assister à certains shows, avec beaucoup de frustration par ailleurs. Cela n'a pas empêché les groupes de donner le meilleur d'eux-mêmes, malgré la foule qui s'est amincie au fil des heures, sans doute honorés de voir finalement les derniers résistants tenir pour l'amour de la musique, comme on dit. Le second jour sera, heureusement, plus clément, et permettra à l'équipe de voir les tant attendus Count Raven, Azarath, Demolition Hammer, ou encore Coven...
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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Crédits photos : Baptistin Pradeau / Equipe Horns Up