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mercredi 28 juin 2017

Download Festival 2017 - Jour 2

Download Festival - Brétigny-sur-Orge

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Schifeul : Après une première journée ponctuée par de bons concerts, mais aussi quelques déceptions, on s'attaque à la deuxième. Celle-ci s'annonce d'ailleurs comme la journée la plus intéressante du festival avec des groupes comme Code Orange, Slayer et surtout System Of A Down. Exit les bouchons, cette fois ça commence dès le camping, toujours sous une chaleur écrasante.



Hypno5e
Firefly Stage 
11:00 > 11:40

Schifeul : On commence le samedi devant la scène du camping et sous un soleil brûlant avec Hypno5e qui, malgré la chaleur, arrive à réunir un beau paquet de monde ! Pour ma part, si lors du Warm Up du Gohelle Fest le groupe ne m’avait absolument pas emballé, là, je rentre plus volontiers dans leur set. Bon, j’y ai pas vu grand chose non plus, je me suis posé sur ma chaise de camping nulle à l’ombre, derrière la régie histoire de pas crever dès le deuxième jour… Mais je me laisse emporter par leurs compos, les samples disséminés le long du concert aidant à créer une atmosphère immersive.


Smash Hit Combo
Firefly Stage 
11:00 > 11:40

Schifeul : Smash Hit Combo, le genre de groupe qui pourrait me plaire, mais dont j’ai toujours été rebuté par le chant rapé. L’occasion de mettre un peu la tête dedans et de voir ce que ça vaut réellement. Je me relève donc pour affronter le dur soleil et remarque que bé, ce n'est pas si mal en fait ! Les compos sont efficaces et le chant rapé, pas si omniprésent que ça, passe bien mieux en live. Les riffs typés néo metal font mouche et ça remue déja pas mal dans le public. Ce n'est toujours pas le Pérou, mais on passe un agréable moment.

Bon par contre la communication coince par moment, surtout le running gag du “ha, j’ai envie de dire ce soir, mais en fait, il est midi” et le “les jeux vidéo, c’était mieux avant !” Et là, non mon p’tit pote, je ne peux laisser proférer de pareil lieux communs ! Avant comme maintenant, y a du bien et du naze, des jeux qui se ressemblent tous ou qui sont là pour arnaquer les parents vache à lait en faisant de la merde sous grosse licence, y en a toujours eu. Puis vous avez fait un clip avec des persos de Mortal Kombat ? Osez dire que les jeux de cette licence qui sortent maintenant ne sont pas mieux que ceux des années 90, en se remettant bien sûr dans le contexte de l'époque.

On arrive à la fin du set avec Hostile et Smash Hit Combo en profite pour placer vite fait une Slipknot. Vous savez, c’est quand le frontman demande au public de s'asseoir afin de faire sauter tout le monde en même temps. D’ailleurs, ce sera le premier d’une petite série sur le Download, comme si, 15 ans après, tout le monde s’était décidé à le faire. Y avait un délai de prescription dessus ? Genre, c’était pareil pour les Wall of Death ?

Code Orange
Warbird Stage 
16:10 > 16:50

Lactance : Apparu récemment en première partie de Gojira, puis de System Of A Down, on peut dire que Code Orange a plutôt bien roulé sa bosse dans le milieu, sans parler de la petite signature chez Roadrunner Records qui doit faire plaiz'. Néanmoins, si j'ai une nouvelle fois apprécié l'énorme potentiel du dernier album (Forever), je me rappelle que les kids ne m'avaient pas laissé un souvenir impérissable au Hellfest 2015, alors que la sortie d'I Am King m'avait hypé plusieurs mois durant. Raison plus que suffisante pour prendre ma revanche cette année au Download.

Une fois que Code Orange prend possession de la scène, la température monte directement d'un cran avec le morceau éponyme de Forever, qui privilégie d'abord la pesanteur des riffs pour créer un gros climat de tension. Autrement plus vénères, Kill The Creator et My World sont délivrés juste après de leur cage pour créer du remue-ménage dans les premiers rangs, avec ce metallic hardcore au son rugueux et lourd, qui prend bien à la gorge et provoque plusieurs bastonnades en règle dans le pit. Sur le devant de la scène, les cinq membres ne sont pas non plus en reste. Regards en coin, attitude totalement hostile, low kicks à gauche, high kicks à droite : les Pennsylvaniens ne sont pas là pour jouer aux marioles et on s'en félicite. 

Pour autant, ça n'empêche pas Code Orange de se montrer parfois sous un jour plus doux, comme sur Bleeding The Blur, qui constitue sûrement le climax de ce set. Plus posée, avec ses influences alternatives qui empiètent sur le terrain de Adventures (le side-project mené par la guitariste Reba Meyers et deux autres membres de CO), le groupe tient le pari de ralentir le tempo et de s'essayer au chant clair, pour un résultat tout simplement bluffant. Encore une fois, le seul (tout) petit point noir de ce concert sera finalement ces petites coupures bruitistes entre chaque morceau qui, à mon sens, ont parfois tendance à couper les Américains dans leur élan. Mais je tatillonne.

Schifeul : Comme je le disais sur le report du jour 1, le Download, ce n'est pas que du mainstream. La preuve ici avec Code Orange qui va faire respecter les quotas de musique ultra vénère du fest. Perso, j’ai connu le groupe avec une vidéo qu’un de mes collocs cools m’a montré, où un gars tape un feat avant d’aller taper des gueule dans le pit. Parce que ouais, le groupe est connu pour avoir un public pas mal chaud.

Bon, rien de tout ça durant ce concert, juste un putain de concert avec des morceaux d’une efficacité rare, issus de leurs deux derniers album, dont Forever, sorti l’an dernier chez Roadrunner Records (ils signent encore du Metal eux ?). Sur scène, c’est l’ultra bagarre et ça devient difficile à suivre avec les trois chanteurs, dont un des deux guitaristes qui s’occupe aussi d’un synthé. Ça court partout, ça demande du circle pit à qui mieux mieux et ça envoie parpaing hardcore sur parpaing. Même pendant Bleeding In The Blur, normalement plus calme avec son chant féminin posé, la musique continue à puer la violence, jouée par des musiciens aux gueules ultra détère. Bonne grosse claque qui se trouve dans mon top 5 du fest.


Blues Pills
Main Stage 2
16:50 > 17:40


Lactance : Après avoir été témoin des plus grosses secousses enregistrées ce weekend sous la Warbird (qui a fait les frais de Code Orange), l'honnêteté m'oblige à vous dire que je comptais suivre le concert de Blues Pills d'une oreille plutôt distraite, en me trouvant une petite place assise légèrement en retrait. À vrai dire, je ne suis pas si inspiré que ça par la mode des groupes de rock revival à voix féminine, qui se comptent désormais par centaines de nos jours. Mais au bout de quelques minutes de jeu, force est de constater que le groupe m'a bel et bien décidé à me lever pour suivre plus en détails ce qui se passe sur scène.

Car si beaucoup de groupes vintage n'ont aucune difficulté à convaincre en studio, mais peinent à se distinguer en live, il ne fait aucun doute que Blues Pills n'appartient pas à cette catégorie. En moins d'une heure de jeu, les Suédois parviennent à scotcher beaucoup de monde sur place grâce à leur musique vintage aux frontières du rock psychédélique et du rock 70's, qui remontent doucement vers les origines (jamais lointaines) du blues. Le tout avec énergie, chaleur et passion. Le groupe peut également compter sur la présence de sa frontwoman, Elin Larsson, qui apparaît clairement comme sa pièce maîtresse. Pieds nus sur scène et contente de partager un moment avec nous, la chanteuse participe de très près à la réussite du show, avec sa voix ensorcelante et gracieuse qui cède souvent le pas à quelques sourires malicieux. 

Schifeul : Bon, les machins psyché/blues rock et co ce n'est vraiment pas mon truc, mais en fest, parfois, tu te fais embarquer à des trucs que tu ne voulais pas forcément voir. C’est le cas avec le concert de Blue Pills, dont j’assiste bien malgré moi. Et au final, bah, j’ai plutôt passé un agréable moment du haut de ma PMR! Bon, je ne suis toujours pas fan de ce type de musique et ce n'est pas maintenant que j’irai écouter un album de mon plein gré, mais il faut bien avouer que le concert passe plutôt bien et on se surprend à apprécier certains passages. Tout ça surtout grâce à une Elin Larsson de grande classe, parfaite dans son rôle de frontwam et impeccable au chaud. Puis c’est mignon de la voir faire des maracas qu’on n'entend pas.


Touché Amoré
Warbird Stage
17:50 > 18:40

Lactance : Ancien fer de lance de l'écurie Deathwish Records, Touché Amoré comptait parmi les petites originalités à l'affiche de ce weekend. Au milieu de certaines formations comme Kontrust, Green Day ou encore Blink 182, il est vrai que la présence du combo avait légèrement de quoi surprendre, tant pour les fans inconditionnels du groupe réunis aujourd'hui, que pour les festivaliers lambda non-initiés. 

Venu défendre son dernier album Stage Four paru l'année dernière, Touché Amoré ne s'y trompe pourtant pas en nous embarquant dans son univers à fleur de peau, à mi-chemin entre le post-hardcore, le post-rock et le screamo. Parfois doux et mélancolique, d'autres fois plus survolté et libéré, le quintet convoque toute une palette d’émotions avec une intensité et une pudeur à couper le souffle. À la fois modeste et généreux avec le public, je tombe également sous le charme de la performance délivrée par Jeremy Bolm, doué d'une magnifique voix éraillée et d'une rare sensibilité derrière son micro (à travers ses intonations et ses gestes). D'autant plus que chaque instrument possède un son exemplaire, clair et saisissant, qui se marie parfaitement avec ses lignes vocales tout au long du set. 

Même si je ne connais pas toute la discographie du groupe par coeur, je remarque enfin que ce sont souvent les morceaux du dernier album qui font le plus l'unanimité. Comme en témoigne l'ovation juste après Benediction qui, quelques minutes auparavant, semblait plonger chaque spectateur dans un état de plénitude absolue. Un grand merci pour ce concert exceptionnel, qui trouve très facilement sa place parmi le top 3 des meilleurs concerts du Download 2017. Rien que ça.


Paradise Lost
Main Stage 2
18:40 > 19:50

Lactance : Alors qu'on entame déjà le début de soirée, Paradise Lost se tient prêt à débarquer d'un moment à l'autre sur la Main Stage 2. Contrairement à la dernière édition du Fall Of Summer, où l'album Gothic avait été mis à l'honneur, les Britanniques expriment cette fois le besoin de piocher dans toute leur discographie, en nous concoctant ainsi une setlist best of plus belle que nature. De Pity The Sadness, aux refrains mélancoliques de The Enemy, en passant par Beneath Broken Earth (marqué par des ralentissements plus doom), le combo originaire de Halifax ne laisse rien à désirer pour amadouer ses fans.

Par malchance, ce concert est aussi l'occasion de perdre un peu plus foi en l'humanité, puisqu'on a droit au menu fretin en matière de fans de metal : des spectateurs qui tentent, sans le moindre scrupule, de lancer des circle-pits sur du Paradise Lost. Un gros moment de solitude pour Mackintosh (déjà pas très serein, comme en témoigne sa nouvelle coupe de cheveux désormais teints en blanc) et pour Nick Holmes, qui nous permettra de mieux vivre ce moment douloureux grâce à son humour britannique légendaire (plus efficace dans Paradise Lost, qu'en plein milieu d'un set de Bloodbath, précision faite). Hormis cet incident, les Anglais auront rempli leur mission avec leur classe et leur élégance habituelles.  

Aqme
Warbird Stage
18:40 > 19:50

Schifeul : Petit dilemme de la journée, soit je vais voir Paradise Lost, que j’avais vu l’an dernier au Fall Of Summer et dont le show ne m’avait pas convaincu, mais qui reste socialement acceptable. Ou alors je vais voir Aqme, que j’ai vu tout juste une semaine avant au Loos Yourself et je me grille. Bah comme ce concert était une petite tuerie, c’est tout naturellement que je me dirige vers la Warbird .

Parce que oui, pour revenir à ce petit concert de Loos, faut savoir que "Si" N'Existe Pas est un des titres qui m’a bercé à l’adolescence, mais j’ai jamais était fan du groupe, j’ai bien fait quelques écoutes de Polaroids & Pornographie ainsi que La Fin des Temps, mais rien de plus. Jusqu'à la sortie de Dévisager Dieu qui m’a un peu retourné. Donc si j'étais juste content de vivre en live ce morceau de jeunesse, je me suis pris une grosse claque live et je suis bien content de reprendre du rab au Download, car en live, Aqme bute méchant.

Alors que le public est présent en masse devant la scène, c’est appuyé contre les barrières qui entourent la régie que je vis le concert de cette tournée servant surtout à fêter les 15 ans de Sombres Efforts. Les ayant jamais vus avant ce mois-ci, je n'ai pas vraiment d'éléments de comparaison entre Thomas et Vincent, mais ce que je peux dire, c’est que ce dernier, en plus d’assurer vocalement, sait tenir une foule à l’aide de moult invectives dont certaines ont fait mouche et m’ont bien fait marrer. Les morceaux défilent et si par moment y a un côté un peu trop mielleux qui ressort, en général, on ne se fait pas chier une seconde. Vincent n’oublie pas que leur nouvel album arrive en septembre et nous en sort un extrait avec Tant d'Années.

Alors que l’on approche de la fin du set, on a une nouvelle fois droit à une Slipknot sur Ce que Nous Sommes avant d'enchaîner sur un "Si" N'Existe Pas parfait. Vous savez, y a des chansons, vous les avez kiffées, laissées de côté et plus de 10 ans après quand vous retombez dessus, les paroles reviennent toute seules. Bah là, c’est le cas et je me retrouve à la reprendre (mal) avec la totalité du public. Un dernier titre et Aqme quitte la scène, montrant qu’il non seulement toujours le groupe le plus intéressant de toute cette partie de la scène française, mais aussi d’une redoutable efficacité live.


Five Finger Death Punch
Main Stage 1
19:30>20:30

Schifeul :Bon, être coincé sur cette PMR me permettre au moins de voir ce que ça donne 5 Finger Death Punch, typiquement le genre de groupe qui m’intéresse pas, par son coté “metal facile pour Américain” qu’on peut ranger avec les Hellyeah et autre Godsmack. Bon déjà ce qui m’étonne, c’est la grosse affluence pour le groupe, je ne savais pas qu’ils étaient tant suivis en France. Sinon bah show à l’Américain, c’est carré et ça porte des poignets mousse Monster aux biceps. Ca vanne à tour de bras et ça demande la bagarre dans le pit avec quelque circle pit. De mon côté, la mayonnaise ne prend pas du tout et leur set se révélera vite assez pénible. Puis c’est quoi ce bassiste tout degueux avec des dread de barbe ? À quel moment tu te dis que ce truc est une bonne idée ?

Slayer
Main Stage 2
20:35 > 21:50

Lactance : I-n-e-s-p-é-r-é ! Depuis quelques années maintenant, vous savez comme moi que Slayer a la fâcheuse tendance à enchaîner les dates et les tournées dans un battage de couilles que je n'hésiterai pas à qualifier du plus total. Mais ce soir, sur les planches de la Main Stage 2, les Américains sont bel et bien sortis de leur léthargie habituelle pour réveiller la bête qui sommeille en eux.

Premièrement le groupe a fait son ménage de printemps dans la setlist, en virant les pistes les plus anecdotiques extraites du dernier album, se concentrant de fait sur ce qui compte le plus : les tubes et encore les tubes. Hormis Repentless sorti du chapeau au tout début du set, c'est donc du tout cuit pour la légende vivante du Thrash. En principe. Car on a beau être malin chez Slayer (en faisant pleuvoir les gros classiques, sans pour autant quitter le mode pilotage automatique), la setlist ne fait malheureusement pas tout. Même s’il n’y a pas de mal à prendre son pied sur Fight Till Death, Born Of Fire ou encore sur un petit Captor Of Sin de derrière les fagots.

Mais j’ai surtout l'agréable surprise de constater que les quatre membres se donnent plus à fond que d'habitude et semblent carrément apprécier le moment présent. Aussi improbable que cela puisse paraître, Tom Araya affiche un gros sourire les ¾ du show, se déplace sur les deux côtés de la scène (sans aucun forcing) et s'arrache sur l'intro d'Angel Of Death sans qu'on lui ait demandé. Souvent connu pour faire le strict minimum dans son coin, Kery King paraît également de bonne humeur pour une fois, épaulé par un Gary Holt qui déchire évidemment tout du côté de gauche de la scène. Dieu sait si j'aime énormément ses prouesses techniques sur Divine Intervention, mais le feeling passe beaucoup moins par contre avec Bostaph, plus transparent que ses trois acolytes et toujours trop lisse derrière ses fûts (contrairement à son prédécesseur, qui nous donnera rendez-vous dès demain avec Suicidal Tendencies). Bluffant, le mot est sûrement trop fort pour qualifier ce live, mais je dois dire que ça faisait longtemps que je n'avais pas apprécié autant un set de Slayer. Comme quoi, quand on veut, on peut.

Schifeul : N’étant plus dans une optique de promotion d’album, Slayer va balancer une set-list ne comportant que des tubes ! Bon, bien sûr, ils ouvrent sur Repentless, histoire de dire “oui, on a un dernier album”. Puis directement après la machine à claque s’emballe avec un bon gros Disciple histoire que ça commence à se mettre sur la gueule sérieusement ! Mandatory Suicide, War Ensemble, Dead Skin Mask, Seasons in the Abyss ça déroule avec une excellente maîtrise, tellement que même Hate Worldwide, l’autre titre qui a moins de 15 ans, passe carrément bien dans cette avalanche !

Enfin, heureusement qu’on a droit à une sorte de best-of live joué avec comme il se doit, car bah Slayer assis, ça a clairement moins de saveur et là le pit me manque pas mal. En dernier coup de reins, le groupe nous balance d'affilée 4 de ses meilleurs titres pour finir de péter des nez puis s’en va. Bon concert, mais assez frustrant pour moi. D’ailleurs comme dirait mon kiné, qui fait partie du festivalier Download moyen, du genre à venir voir SOAD en ne connaissant que ça “Bah, je les ai vus arriver, avec leur barbe blanche, me suis demandé qu’est ce que c’était que ça... Puis je m’en suis pris plein la gueule !”.


System Of A Down
Main Stage 1
21:55 > 23:25

Lactance : Après des années et des années d’attente, me voilà enfin sur le point de voir System Of A Down en chair et en os. Un rêve de gosse qui fait rudement plaisir, d'autant plus que le groupe apparaît pour la première fois en France dans un festival "purement" metal (nous promettant ainsi une bien belle soirée en perspective).

Encore quelques minutes à patienter puis retentit l'intro de Soldier Side, qui marque l'entrée discrète du groupe sur scène. Mais une fois que Daron Malakian s'attaque à Suite Pee et ses fameuses harmoniques glissées, ça devient très rapidement l'hystérie générale. Des premiers rangs jusqu’à la régie, les spectacteurs exultent en jumpant partout et en retournant littéralement le parterre de la Main Stage 1. Une ambiance de folie comme j’en ai rarement vu dans ma vie, même devant des concerts de cette taille. 

Si Linkin Park a préféré dévoiler ses morceaux iconiques en fin de set hier soir, System ne mange pas de ce pain-là par contre. Une doublette Prison Song / Violent Pornography par ci, une triplette Needles / Deer Dance / Radio/Video par là. Autant dire que les Californiens arrivent sans difficulté à nous faire oublier l'incident de la veille, avec une setlist aux petits oignons, quasi parfaite d'un bout à l'autre du concert.

Lorsqu’on embraye sur des pistes plus calmes comme Aerials ou bien Lonely Day, SOAD dépasse par ailleurs toutes nos espérances, derrière ce magnifique écran présent en arrière-fond (découpé à la manière d'un miroir brisé et qui change de configuration à intervalle régulier). Arrivés à point nommé pour permettre au groupe (et à la foule) de souffler un peu, les rares moments d'accalmie provoquent effectivement leur petit effet, en incitant tout le monde à s'époumonner comme jamais sur les refrains. De quoi procurer de gros frissons dans le dos, comme vous pouvez sûrement l'imaginer. 

Néanmoins, comme je le craignais après avoir vu quelques images du Rock Am Ring, la voix de Serj Tankian n'est pas toujours excellente. Le chanteur choisissant souvent de monter vers les aigus (les yeux fermés et l'index pointé vers le ciel), plutôt que de jouer le jeu en articulant toutes ses phrases. Un peu relou à force, notamment quand on commence à tirer vers la fin du concert... En parallèle, j’ai parfois le sentiment que le groupe pèche à effacer les égos et les individualités de chacun, afin de s'imposer comme un groupe à part entière sur scène. Simple coup de vieux ou bien toujours cette petite animosité entre les membres ? Perso, je pense avoir la réponse. Mais, quoi qu'il en soit, les quatre membres font tout de même un taf monstrueux, surtout en ce qui concerne Shavo Odadjian (qui bouge sur scène non stop), en ambiançant le public pendant une heure et demie de show. 

Comme hier, pas de rappel pour conclure les hostilités. C'est donc Cigaro, Toxicity et Sugar qui offrent une dernière chance aux festivaliers de lâcher prise et de se défouler encore quelques instants. Une fin riche en sensations fortes en tout cas, qui concluera un set varié de haute volée. 

Schifeul : Voici un des principaux arguments du Download, la présence de System Of a Down ! Dommage d’ailleurs de ne pas les voir non plus au Hellfest, mais bon, Live Nation est passé là et a du shunter le fest clissonais. Enfin bref, autre groupe de ma jeunesse, j’ai surtout écouté l’album Toxicity dont je suis un gros fan, je n’avais jamais eu l’occasion de les voir et j’étais plutôt hypé. Même si dans ma tête, je me demande si cette reformation n’est pas uniquement motivée par la thune…

Dès le départ, on sent qu’un truc cloche, déjà Daron n’a pas bougé d’un pouce du concert, il s'est posé derrière son micro et basta ! Ptet par peur de pas faire tomber son chapeau ou alors il ne s'est pas mis la tête à l’envers avant de monter, on ne sait pas. Bon, l’avantage, c’est que c’était plutôt carré de son côté, mais ça casse le perso quand on se rappelle à quel point le ptit bonhomme bougeait partout. Bon Serge fait preuve d’un peu plus de bonne volonté même si son chant laisse parfois à désirer. Reste que la plupart du temps, il se contente tout de même de chanter en agitant le doigt au-dessus de lui, le faisant plus ressembler à un animateur de Bar Mitzvah qu’un mec qui conclut un fest devant trouze milliers de personnes. Heureusement, Shavo remonte un peu tout le niveau, courant partout et haranguant la foule de ses gestes lorsqu’il ne s’occupe pas des growls. Ha oui et l’écran sur scène fait de belles projections.

Bon, j’ai l’air un peu dur comme ça, mais le truc quand t’as un machin pété, c’est que tu dois rester assis. Du coup, la seule chose que tu peux faire, c’est de rester dans ta frustration à regarder ce qui se passe sur scène sans la possibilité de t’ambiancer dans le pit. Sûrement que si j'avais eu la possibilité d'aller secouer des mecs ça aurait changé ma vision du concert… Après y en a qui ont kiffé même sur la PMR hein, quand je vois ceux qui chantent, tapent dans leur main… Sautent et dansent ?? Ok c’est blindé partout devant la scène, mais allez vous-en que je reste dans ma morosité.

Plus sérieusement, le concert est plutôt triste à regarder. Ok Daron et Serge ne peuvent pas se saquer, mais ils peuvent faire semblant au moins… Bon après tout n’est pas noir, quand tu te reformes pour la thune, tu joues comme si c’était l'usine et là, ça charbonne comme des Chinois : 30 morceaux joué ce soir ! Bon certains sont juste des petites intros, mais on peut saluer la performance, assez dur de se plaindre de l’absence de tel ou tel truc tellement on en prend plein la tronche. Surtout que les gaillards vont balancer 8 titres de Toxicity, ce qui me met pas mal en joie et cette set-list sera vraiment le gros point positif du concert, malgré quelques erreurs (Lost In Hollywood juste après Chop Suey, sérieusement ?). D’ailleurs, je fais un peu le blasé depuis le début, mais sur les Chop Suey, Radio/Video, Prison Song et autres B.Y.O.B, j’ai quand même bien remué sur ma foutue chaise !

Le concert se termine sur une triplette Cigaro / Toxicity / Sugar du plus bel effet avant que le groupe ne quitte la scène après ce concert plutôt froid (tu mets Shavo de côté, la seule interaction avec le public fut un petit mot de Serge avant l’ultime titre). Content d’avoir pu enfin voir ce groupe en live, mais cela reste à la limite de la mascarade. Concert sauvé par une set list ras la gueule qui balance des morceaux vraiment cools.

 

Lactance : Comme prévu, c'est donc le samedi qui remporte pour l'instant la palme de la meilleure journée du festival. Avec sa météo on ne peut plus clémente (mais gare aux coups de soleil !), sa tête d'affiche particulièrement attendue et son ambiance plus festive que la veille, on peut effectivement souligner le franc succès remporté aujourd'hui par l'orga. Suite et fin dans le prochain épisode.