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Quand notre bon vieux Hardcore rencontre le terrain du mélodique, on y gagne quoi ?
On remporte une belle surprise du nom de Comeback kid, groupe canadien originaire de Winnipeg, et doux comme le bûcheron sortie tout droit de ses bois.
Nos 5 enfants enragés nous dévoilent leur premier album Turn around sur fond de coups de massues et coups de poings habillement placés. Au regard de la pochette ensanglantée, on se dit qu’il est encore temps de rebrousser chemin. Trop tard, l’album est brut, féroce et la déflagration sonore s’invite volontiers sur un album très prometteur pour un jeune quintet.
Les fans de Hardcore et plus particulièrement de Figure Four (où officiait les deux guitaristes en place) ne seront pas déboussolés, tant l’on retrouve nombre de similitudes dans les arrangements.
Mais Comeback Kid, c’est avant tout une philosophie et une volonté, celle d’Andrew Neufeld de faire évoluer le Hardcore. Celui-ci passe derrière le manche en 2002, s’entourant de comparses vigoureux et robustes. Et force est de constater que l’évolution proposée pour ce premier album s’apparente davantage à une révolution servie sur un plateau d’argent.
À travers les 28 minutes de folie furieuse, nous assistons à une vision moderne de notre cher et tendre hardcore, où riffs rugueux et rentre-dedans s’accompagne d’une voix atypique, claire et puissante du chanteur.
« What have you gone » nous est balancé en chœur par le groupe sur le titre « All in year », pour mieux parfaire une entrée en matière tonitruante. La rythmique est lourde et saisissante dans ce titre d’ouverture.
Pas le temps de se relever que l’on frappe déjà à la porte pour nous servir un « Give and Take » d’anthologie à toute vitesse. Une des pistes les plus mélodique du groupe dans cet album, accompagnée par des titres comme « Step Ahead », « Something less » ou encore l’excellent « Always » qui confère au groupe ce brin d’excentricité et de folie. Le groupe ose, s’aventure et part hors des sentiers battus avec des paroles positives, tantôt puissantes, tantôt hurlés. Le coté résolument novateur est mis en avant ici, par le jeu des 2 guitaristes et le travail propre et épuré de John Paul Peters aux manettes.
Bien sûr, le vieil adage « Chasser le naturel, il revient au galop » est plus que d’actualité ici, et l’on aurait aimé que le groupe se détache davantage des clichés du genre sur certains morceaux, afin de marier de façon cohérente tous les titres. On ne se plaint pas, on encaisse, car lorsque l’on se retrouve face à un « Changing Face » ou un « Never Fade » et sa basse retentissante, on se dit que finalement les saccadés métalliques nous vont très bien. On n’irait pas chercher des noises à ces messieurs !
Après notre (trop) court voyage sur les territoires de Comeback Kid, on commence d’abord par reprendre notre souffle et on finit par admettre que le groupe, gagnant en notoriété sur notre continent, en a vraiment dans le pantalon. Petit auditeur que l’on est, se voit récompensé par des titres bourrés d’énergie. Une fougue que l’on a hâte de voir défendu sur scène. Il paraît que c’est là qu’ils sont les meilleurs !
1. All In A Year
2. Give And Take
3. Die Tonight
4. Changing Face
5. Playing The Part
6. Always
7. Step Ahead
8. Operative word
9. Biting Tongue
10. Something Less
11. Never Fade
12. Without A Word
13. Lorelei
