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M’éloignant sérieusement depuis quelques mois des groupes dits uniquement « efficaces », je suis désormais en quête de groupes ayant des structures plus recherchées, des compositions originales et un son qui leur est propre. Inévitablement, j’accroche de plus en plus aux groupes instrumentaux tels que Don Caballero, Mogwai ou Pelican. Pas forcément attractifs aux premiers abords, ce genre de formations doit justement avoir un talent supérieur à la moyenne pour pouvoir faire passer la pilule de l’absence de chant dans ses morceaux. Pelican, dont les capacités ne sont plus à prouver, nous propose ici son troisième album aux compositions qui ont sensiblement évoluées au fil des années.
"Bliss in Concrete", titre ouvrant cet opus, est dans la droite lignée de ce que faisait Pelican par le passé, à savoir un drone doom massif et légèrement mélodique. Les fans de la première ne seront en aucun cas désorientés par cette piste, ce qui risque de ne être le cas du reste de l'album.
Là où Pelican va en surprendre plus d’un, c’est bien avec le déroutant morceau titre « City of Echoes », nettement influencé par Don Caballero et son math-rock. Habituellement lourd à souhait, la mélodie est ici prédominante et magnifique. Ce titre, qui est à mes yeux l’un des (ou le) meilleurs, pourra en décevoir plus d’un. Désormais des mélodies intimistes mais prononcées viennent pointer le bout de leur nez là où on ne les attend pas forcément et dont - je vous avoue - que les effets sont meurtriers tellement ils sont joussifs ("Spaceship Broken-Parts Needed", "Lost in the Headlights") et plus particulièrement sur l’orgasmique "Far From Fields" ! Malgré des titres aux riffs écrasants ("Dead Between The Walls") et une basse pachydermique, l’album est dominé par un son plus clair, plus mélodique mais toujours autant sensationnel (entendez par là une musique, en plus d'être excellente, qui fait énormément appel aux sens !).
N’en déplaisent à certains, Pelican a évolué vers un son plus post-core voire post-rock. Si certains titres restent ultra lourd et ne trompent pas sur les racines du groupe, les américains se sont inconstablement adoucis. A l‘instar de "Win With Hands", intégralement joué en acoustique, la formation amorce l’évolution qu’elle avait déjà commencée au fur et à mesure des albums tout en ayant le son lourd et angoissant des débuts.
En un mot : Pelican, c’est beau ! Le seul défaut de ce « City of Echoes », c’est une fois qu'il se termine…
1. Bliss in Concrete 05:29
2. City of Echoes 07:05
3. Spaceship Broken-Parts Needed 06:03
4. Win With Hands 03:56
5. Dead Between The Walls 05:05
6. Lost in the Headlights 04:09
7. Far From Fields 05:17
8. A Delicate Sense of Balance 05:24