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Autant le dire tout de suite, en matière de metal bourguignon, il n'y a rien... Absolument rien. A part quelques rares groupes comme Astaarth, duo dijonnais dont les deux membres sont également à l'origine de Baphomet's Throne. Et même si le nom ne sonne pas très « paygane », « warrior », Astaarth est un groupe de paygane black metal, folkorique, symphonique, incontestablement régionaliste et influencé par des groupes tels que Nokturnal Mortum et Arkona. Pour l’enregistrement du premier album, Gloria Burgondia, le groupe a d’ailleurs eu recours à six différentes personnes, lesquelles animent cet album à l’aide de divers instruments folk tels que du banjo, de la flûte, du violon, de l'accordéon, de la vièle, du tambour, de la guitare, de la cornemuse, et même des cuillères...
Comme je le fais parfois lorsqu'un album retient mon attention, je vais lire quelques chroniques pour voir ce que pensent les gens de cet album... Et je dois dire que j’ai vraiment été surprise de constater à quel point ce Gloria Burgondia a été démoli. Certes, cet album a ses défauts. Les Dijonnais se sont lancés dans un black metal très folklorique, patriotique, défenseur de Vercingétorix - comme le montre le très beau livret - et donc, de la langue française. Et c’est un peu incohérent de voir que les paroles, qui frôlent d’ailleurs souvent le ridicule, aient été écrites dans la langue de Shakespear. C’est le cas par exemple de « Our Beloves Country », à la fin duquel le duo chante le refrain de la chanson typique de la région, la Bourguignonne (« Joyeux enfant de la Bourgogne... »). Outre ce défaut, les meilleurs passages de Gloria Burgondia font presque tous référence à un certain Nechrist (Nokturnal Mortum) - rien que l'intro, avec les cors - et dans ce sens, sonnent plus slave que bourguignon. Pourtant, à l’écoute de certains des passages bien folk de l’album, on se croirait parfois presque dans une foire médiévale, le gosier rincé à l'hypocras. Mais il y a toujours un élément qui rappellera les Ukrainiens ou d’autres groupes de pagan slave… Et bien que Nokturnal Mortum soit un groupe que j'affectionne tout particulièrement, ç’aurait peut-être été plus cohérent de se concentrer sur les instruments typiques de la région, à savoir : musette, accordéon, violon, vielle. De plus, bien que cet avis soit très subjectif - comme toutes les chroniques, quoi -, le timbre ultra aigu de Lord Moloch laisse à désirer. Et pour terminer avec les failles de cet album, ses morceaux donnent tous cette impression de passer du coq à l'âne, d'enchaîner des passages qui, bien que souvent bons, n'ont pas grand rapport entre eux. C'est d’ailleurs le cas du morceau le mieux balancé de cet album selon moi « Acknowledge and Mysteries », où le duo enchaîne plusieurs passages, dont des passages folkloriques vraiment surpuissants et tout à leur honneur. Mais les passages de black sympho viennent malheureusement un peu fausser l'ambiance.
Maintenant que je viens d'énumérer tous les défauts de Gloria Burgondia, je peux enfin terminer ce que j’avais commencé à dire bien plus haut. Certes, cet album a quelques défauts, toujours est-il qu’il ne mérite absolument pas les critiques incendiaires des webzines allemands – puisqu’il est sorti chez un label allemand... Forcément, j'imagine que, comme en France, lorsqu’un chroniqueur fout une sale note à un disque, la plupart des autres se sentent obligés d'en faire autant pour garder cette image fiable et sévère. Tout ça pour dire que, malgré tout, le premier album des Bourguignons comprend de nombreux passages folkloriques puissants et intenses. D’autre part, je rappelle que le groupe a fait appel à six différentes personnes, de surcroît qualifiées en matière de musique folk - il n'y a qu’à écouter « The Victorious March » - et que cet album a de toute évidence été très travaillé.
J'ai vu des notes qui sont allées jusqu'à 0/10 et je pense que c'est injuste et même faux. Rien que pour son artwork, Gloria Burgondia mérite des points... En conclusion, j'ai décidé de mettre 7/10 à cet album qui, déjà franchement bien, aurait sans conteste pu être mieux encore. Le groupe développe ici un concept régionaliste peu commun – qui n’a d’ailleurs été développé que par deux groupes de black français à ma connaissance - et a du potentiel. On l'a bien vu avec Baphomet's Throne... Je ne pense pas avoir des goûts si à chier que ça et je pense que cet album n'est pas seulement réservé aux Bourguignons.
1. Our Beloved Country
2. Vae Victis
3. Gloria Burgundia
4. The Victorious March
5. Acknowledge and Mysteries
6. When the Golden Freece Blazed
7. Call of my Ancestors
