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La Pologne regorge de groupes talentueux en matière de death metal. Que ce soit les monstres tels que Vader, Behemoth et Decapitated ou les outsiders tels que Hate, Trauma ou (en l’occurrence) Crionics, ce n‘est pas la qualité qui manque dans ces contrées.
N’en étant pas à leur premier essai, le groupe sort avec son « Neuthrone » son troisième album et le premier sur Candlelight Records. Un opus qui, à un détail près, aurait pu d’ailleurs faire exploser leur renommé. Ce détail : la date de sortie de cet album !
Facilement amadouable, leur death metal moderne pourrait s’apparenter à un mix entre le death brutal et sans concession de Behemoth et la puissance d’un Strapping Young Lad ou d’un Dimmu Borgir. Les guitares qui vous tranchent les appareils auditifs en deux dès la première écoute, la voix indéniablement typée Nergal et une batterie qui blaste sec tout au long de l’album, Crionics nous rappelle en de nombreux points la musique de Behemoth. Les influences polonaises communes, leur brutal death teinté de black et le look DBZ n’aidant évidemment pas… A l’instar de son collège de Behemoth, le batteur nous assène d’une prestation époustouflante ; même s’il va un peu moins vite (ce qui est tout à fait compréhensible quand on connaît l'autre bête), les blasts et la double sont présents sur tous les morceaux et ce dernier jauge bien les rythmiques féroces à celles en mid tempo. Le groupe nous achève aussi à plusieurs reprises du « truc qui marche à tous les coups » : le tempo des guitares ralenti, le chant devient plus lent et profond et derrière, une double pédale fulgurante vient faire son apparition. Efficacité infaillible ! "Black Warriors", une bonus track, nous rélève un autre aspect du groupe avec une mélodie guerrière à la Amon Amarth.
Mais derrière ce death metal viril et bien influencé, on sent un potentiel palpable. Un petit plus qui vient de Vac-V (samples et claviers). Rappelant évidemment SYL, il donne puissance et intensité aux titres. Cependant, dommage que les samples sonnent un peu toujours pareil pour l’oreille non avertie. Mais le bougre se rattrape en créant ambiance et caractère à cet album. "Frozen Hope" a d’ailleurs un soupçon de Fear Factory et ce qui n’est pas pour me déplaire...
« Neuthrone » avait donc de sérieuses cartes en main pour nous démontrer par A + B que même si la ressemblance avec Behemoth était flagrante, la qualité de l’album dépassait la ressemblance entre les deux groupes (tant que c‘est bien fait !). Mais voilà, quand la date de sortie coïncide à quelques jours près à la sortie de « The Apostasy » de - justement - Behemoth, on ne peut qu’être déçu d’entendre ses deux bombes en même temps et légitimement, Behemoth reprendra les droits qui sont siens. Si l’album était sorti il y a un an ou deux, je suis sûr que le résultat aurait été bien différent !
01. Introduction
02. New Pantheon
03. Arrival 2033
04. NeuThronAeon
05. Superiors
06. Hell Earth
07. Humanmeat Cargo
08. Outer Empire
09. Frozen Hope
10. When the Sun Goes Out
11. Black Warriors (Bonus Track)