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La Nouvelle-Zélande, ça vous inspire quoi ? Sûrement pas le death metal, je suppose… Pourtant c’est bien de ce magnifique pays que sont originaires les membres d’Ulcerate. Comme quoi le death metal n’a pas de frontières !
Mais derrière ce charmant nom se trouve la nouvelle sortie de Neurotic Records. Même si ce label n’a pour l'instant qu’un catalogue réduit, il est composé de groupes remarquables (on leur doit entre autres Spawn of Possession, Prostitute Disfigurement et Psycroptic). Vous vous doutez donc bien que leurs sorties sont à surveiller de très près, cachant souvent un potentiel non négligeable. Pour ne pas changer ses habitudes, leur nouveau rejeton nous propose un album de brutal death lourd et intense. Qui plus est, quand on sait que « Of Fracture and Failure » n’est que leur premier album, on est en droit d’espérer quelque chose de très prometteur pour la suite…
Avec « Of Fracture and Failure », Ulcerate signe ici un album de très bonne facture. Les compositions sont indéniablement influencées par l’un des maîtres actuels du brutal death US, Hate Eternal. Que ce soit dans la structure des riffs ou derrière les fûts, la formation d’Erik Rutan a marqué à coup sûr les néo-zélandais ! Les riffs dégagent la même froideur et la même puissance que ceux HE, certains semblent même venir des mains de l’ex-Morbid Angel ("The Mask of the Satyr"). La technicité est aussi de mise chez Ulcerate. Les morceaux sont certes techniques, mais c’est avant tout à cause de la production titanesque que cette technicité se voit exacerbée. Les titres sont durs à analyser dès les premières écoutes de par un aspect massif indomptable que l’auditeur se prend de plein fouet. La batterie, logée à la même enseigne qu’Hate Eternal, est monumentale. Elle atteint des pointes de vitesse impensables et se voit en plus très diversifiée grâce à une alternance bien modérée entre les passages véloces et les plus lents… Cryptopsy n’est pas non plus innocent de la musique du groupe. "To Fell Goliath" ou "Ad Nauseam" nous rappellent effectivement le son des Québécois. Mais la particularité des deux groupes vient surtout de l’intensité de leur musique. Cet album est, à l’instar d’un Cryptopsy, ultra dense et complexe. L’approche se fait difficilement étant donné la violence qui y règne et l’on met plusieurs écoutes avant d’amadouer la bête.
On regrettera cependant le manque de soli de la part des guitaristes mais aussi de riffs « ultimes ». En effet, à la différence d’Hate Eternal, Ulcerate ne propose pas de réels hits qui se démarquent du lot. Pourtant, la qualité de production aura pu être un parfait support pour le son massif du groupe. Le chant de Ben Read apporte quant à lui une complexité supplémentaire à l’ensemble à cause de ses chants hurlés, plus durs à assimiler qu’une bonne voix bien graisseuse. Mais pour pallier à cette brutalité, les membres ont su intégrer quelques passages aériens qui (il faut le dire) font du bien aux cages à miel.
Les néo-zélandais n’ont pas réussi à autant nous bluffer que les vieux loups du circuit tels que leurs deux principales influences citées ci-dessus mais « Of Fracture and Failure » est indéniablement un album mûr et d’une qualité certaine. Néanmoins il lui manque encore un petit quelque chose qui aurait fait toute la différence. Même si Ulcerate existe depuis 6 ans, cet album est leur premier et je suis sûr qu’il réussira à combler cette faiblesse qui lui fait défaut dans un futur proche…
1. Praise and negation
2. Ad Nauseam
3. The mask of the Satyr
4. Becoming the Lycanthrope
5. To fell Goliath
6. Martyr of the Soil
7. Failure
8. The coming of Genocide
9. Defaeco
