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Un an après leur premier EP très prometteur Born to Be , les français de Wild Karnivor sont de retour en force avec un album complet, Embryon qui nous prouve que les carnivores n’ont pas chômé pendant l’année 2006. On retrouve les mêmes ingrédients death /thrash, la même empreinte que sur Born to Be, mais le groupe a indéniablement enclenché la vitesse supérieure sur cet album. La structure des compos, la qualité technique et celle de l’enregistrement ont toutes pris des vitamines et le résultat surpasse tous nos espoirs.
Embryon commence en douceur sur un intro au clavier qui rappelle étrangement la B.O d’Orange mécanique. Tel Alex, le protagoniste du film et ses « droogs », les quatre membres de Wild Karnivor nous mettent dans le bain avant « l’ultra violence ». Le premier titre, du même nom que l’album démarre ensuite sans attendre dans un style death mettant en avant la rythmique hyper efficace du groupe. Cinq minute sans relâche de très bon augure pour la suite. Suit "Aliénation Mentale" avec une intro à la Schuldiner qui fait place, là encore, à des riffs très death, solidement épaulés du chant rauque et caverneux de Jérôme et des legatos de Fred. Que du lourd jusque là.
Après un petit interlude acoustique, petit jeu auquel aiment se livrer les Karnivors tout au long de l’album, on assiste au brillant "Lobotomisé". Ce titre illustre à merveille la qualité technique de chacun des membres du groupe : Eddy se démène comme un beau diable derrière ses fûts, Fred nous pond un solo chiadé et parfaitement maîtrisé et la ligne de basse de Thomas, qui n’hésite pas à recourir au slap, enrichi considérablement les riffs. Parfaitement structuré, d’une richesse extraordinaire et doté d’un refrain des plus accrocheurs, ce titre est le plus long d’Embyon et sans doute le plus réussi. De quoi y consacrer un paragraphe entier…
On pourrait s’éterniser sur chacun des titres d’Embryon mais il faut malheureusement faire un choix. Parmi les autres points forts de cet album, on retiendra le titre "Contexte", qui alterne riffs brutal/death, passages thrash à la The Haunted, et passages semi-accoustique pendant lesquels Jérôme démontre qu’il maîtrise aussi la 6-cordes. Le riff panteresque qui clôt le morceau est la cerise sur le gâteau. Wild Karnivor continue de nous surprendre en glissant un solo de saxo dans "Dictateur", titre en constante évolution où là encore, la section rythmique couvre un maximum de terrain. On reste dubitatif quand au jeu polyvalent d’Eddy (s’il ne vous avait pas convaincu auparavant) en écoutant "Cobayes", autre titre très varié et mélodique où l’association double-pédale/guitare acoustique fonctionne à merveille. En guise de bonus, Wild Karnivor a ajouté "Groovy Death", titre phare de son précédent EP à l’album.
Enregistré au Walnut Groove Studio à Amiens et masterisé par Axel de Carnival in Coal, Embryon bénéficie d’un qualité de son supérieure à son prédécesseur. Cet album est un véritable accomplissement pour Wild Karnivor. Le quatuor n’hésite jamais à élargir sa palette musicale et semble toujours en quête d’originalité sans que l’efficacité des morceaux en pâtisse. Le groupe prouve qu’il peut passer du très lourd au mélodique, alterner le calme et la tempête sans heurt dans la compo, une technique qu’il maîtrise parfaitement sur ce premier LP. Bref, les morceaux sont travaillés, toujours accrocheurs et plein de gouache. Au-delà du talent individuel de ses membres, on sent que ce groupe a une âme, qu’il joue avec ses trippes. C’est peut-être ça qui fait que l’on peut réécouter Embryon sans jamais se lasser.
1)Intro
2) Embryon
3) Alienation mentale
4) ?
5) Lobotomisé
6) vue du ciel
7) Contexte
8) Harcelement
9) haine
10) Dicatateur
11) Cobayes
12) Mutilation
13) Groovy death