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Après deux démos pondues en 2003 et 2004, les nordiste de Wild Karnivor sont passés au stade supérieur, enregistrant l'été dernier leur premier EP, un quatre-titre intitulé Born to Be. Le quintet, qui fête ses six ans cette année, est parvenu à fusionner les influences diverses de ses membres respectifs dans une concoction death/thrash ou, comme ils le proclament eux-même, Thrash n' roll. Examinons de plus près le bebe de ces karnivores...
Born to Be débute avec Damnés, titre dont le premier riff, simple mais efficace, nous met tout de suite dans le bain (de sang). Jérôme s'impose d'entrée avec une voix death puissante, qui déjà donne des points au groupe. De plus, ce vocaliste grogneur, qui, ont le verra plus tard, exerce aussi des talents de guitariste, chante en francais, comme le titre de ce premier morceau le laisse deviner. Si la langue de Shakespeare fait souvent meilleure figure dans le rock, métal compris, Wild Karnivor persiste à garder sa langue maternelle et on ne peut que les applaudir car ça passe sans problème. Malgré sa courte durée, Damnés a le temps de transiter vers un breakdown bien entrainant qui nous donne l'occasion de porter une oreille plus attentive sur la double d'Eddy. On passe ensuite à Préjugés, titres un peu plus complexe ou s'exposent les talents de Thomas à la basse et ou l'on entrevoit des semblants de soli de la part des guitaristes, sans oublier une cloche à vache, qu'Eddy incorpore discrètement à certains moments. Pour les soli il m'a semble reconnaitre la Washburn signature Dimebag de Fred (un fan de Pantera peut-être?), mais il est difficile vraiment de savoir lequel des deux gratteux s'illustre et à quel moment sur le disque. Peu importe, ce titre, très bien construit et riche en changements de rythme nous donne avant tout envie de poursuivre l'écoute.
Et on n'est certainement recompensés avec Groovy Death, de loin le morceau le plus riche de Born to Be: Intro de guitare death sur laquelle vient se greffer une rythmique très funky avec la basse comme ligne directrice...du groovy death tout simplement! Rien n'est à jeter sur ce titre, du jeu de guitare complémentaire de Fred et Dany, aux roulements de batteries bien executés d'Eddy avec en proue, toujours, la voix féroce de Jérôme. Après une première transition au cours de laquelle le morceau est relancé par un riff à la Maiden qui n'est pas sans rappeler les anglais de Kingsize blues, autres thrasheux ayant sorti leur premier 4-titres cette année, Groovy Death prend une tournure accoustique. Cette partie du morceau, enmenée par la guitare sèche de Jérôme sur laquelle viennent se greffer ensuite les solos de tapping des deux guitaristes à plein-temps, est vraiment suprennante, tant par sa mélodie que par sa progression strucurée qui la ramène à un retour aux riffs du début. Ce titre m'a vraiment impressioné et démontre à lui tout seul le talent et la versatilité du groupe . Lies, dernier titre de l'album, n'est par contre pas aussi mémorable, mais on reste tout de même dans du brutal death très respectable. En plus des harmonics à la Dimebag de la part de Fred (j'ai bien reconnu la Washburn cette fois!), on a droit à une fausse fin pour repartir dans un riff lourd à souhait. Bref, avec un nom comme Wild Karnivor, on se doit logiquement de terminer sur un carnage.
En tant que non initié de ce groupe, j'ai été agréablement surpris par cet EP qui à presque aucun moment ne ma laissé sur ma faim. La qualité de la production et le mix général sont tout à fait acceptables et dieu sait qu'il est difficile pour des groupes de métal underground d'obtenir un son digne de leurs compos. Wild Karnivor a réussi son coup avec Born to Be tant au niveau du son qu'au niveau des morceaux qui temoignent d'un véritable travail et d'une maturité évidente. Très encourageant pour la suite.
1. Damnés
2. Préjugés
3. Groovy Death
4. Lies