Xtreme Fest #4 - Jour 2
Cap Découverte - Albi / Carmaux
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Réveil la tête dans le cul. Il fait chaud, très chaud même. Le choix est alors cornélien : rester sur place et profiter des concerts ? Aller se baigner tout en sachant que le retour au camping provoquera autant de transpiration et de chaleur que le lac apportera de fraicheur ... Du coup on fait deux équipes : les baigneurs en mode #RegardeLesHommesBronzer et ceux qui restent pour les concerts ! En tout cas le dilemme sera révélateur de la théorie de la séparation des ambiances (voir l'intro du live-report du premier jour). C'est parti pour la seconde dose de Zguen !
X-OR
Zguen Stage
10:00 > 11:00
Prout : J'aime bien le punk quand c'est absurde. J'aime bien la chanson française des années 70 / 80 voire encore plus vieille. J'aime bien les trucs décalés, les trucs à la con faits n'importe comment, sans aucun respect pour rien. X-Or c'est un peu tout ça et c'est là juste pour mettre la bonne humeur dès le matin pendant le petit dej'. Néanmoins j'sais pas, ça colle mieux quand ils foutent du Judas Priest au lac que lorsqu'ils essayent de chanter des chansons à textes. Ca va bien dans l'idée du punk français, que j'aime pas, qu'on se le dise, du coup j'ai pas du tout été percuté par l'humour des deux compères, ni de leur prestation antiscénique. Pourtant j'aime la merde, mais là j'sais pas, c'est pas mon délire. Pourtant ils font des conneries au clavier pour enfant, des karaokés, ils sont mal accordés et chantent la merde sociale mais ça me touche pas. Tant pis c'est comme ça, on perd pas à chaque fois.
Dot
Zguen Stage
11:00 > 11:45
Prout : J'entrevois de loin ce duo batterie / guitare-chant assez Heavy Metal que représente Dot qui joue encore sans doute trop tôt pour le camping pas totalement réveillé. Musicalement c'est vraiment mais alors vraiment pas ma cam, bien trop traditionnel, avec des chants clairs, des refrains, un peu trop de statisme et un manque de charisme, de volonté énergique pour m'embarquer dans la zone d'un truc que j'aurais de toute façon du mal à aimer. Le groupe doit être assez jeune car on sent encore bien trop l'amateurisme pour rentrer dedans mais pas grave, c'est déjà vachement cool de jouer à l'Xtreme Fest et c'est bien cool de la part du fest de donner possibilités aux plus jeunes de venir défendre leur zic sur scène.
Dirty Wheels
Zguen Stage
12:30 > 13:15
Prout : On prend un niveau au dessus niveau patate avec les marseillais de Dirty Wheels qui présentent un style plus racolleur niveau populasse du fest vu qu'on tape directos dans le Hardcore / Crossover afin de réveiller les foules. Rien à dire, ça bouge déjà carrément plus sur scène et ce, malgré une foule encore bien clairsemée. C'est déjà plus ce genre de show que j'aime découvrir à l'Xtreme Fest, un truc plus cohésif, plus rentre dedans avec une bonne énergie. Je pense que c'est un groupe à surveiller de près niveau HxC français.
Andreas & Nicolas
Zguen Stage
14:15 > 15:15
Eve : Apres s'être gaiement éclaboussés les uns les autres (No homo) au lac du site, nous voilà en route pour continuer cette franche partie de rigolade devant Andreas et Nicolas. On voulait tellement pas les rater qu'on était en avance et qu'on a pu assister à leurs soundchecks qui annonçait déjà la couleur du "concert". Pourquoi les guillemets ? Parce que j'ai beaucoup plus vécu comme un two men show (je compte pas le singe batteur, je suis pas vegan) que comme un concert. Je savais déjà qu'ils étaient drôles mais je ne m'étais jamais amusée à écouter de manière plus poussée, car j'étais quasi certaine que la découverte devait se faire sur scène. Et je n'avais pas tort, j'ai passé la moitié du live à pleurer de rire comme une innocente. Par contre c'était bien que quand ils parlent de penis et de caca, au bout d'un moment c'était plus autant rigolo.
Prout : Franchement je me suis régalé sur ce show de Andreas & Nicolas. Honteusement ou non je dois admettre que je ne les avais vu qu'une seule fois dans ma vie, au Gomorah’s Delirium Night à Bordeaux en 2009 si je dis pas de la merde, et c'était déjà assez rigolo, mais j'avais pas envie d'abuser avec l'humour du duo / trio, Ultra Vomit faisant déjà la part belle d'un set de plus en plus ordonné de la même manière. Il faut éviter d'abuser de ce que l'on aime, si on veut continuer à l'aimer toujours autant, c'est ma philosophie (même si je l'applique difficilement). Bref, cette fois ci on s'est de nouveau bien marré, ça a été la bonne camaderie, la méga déconne, la franche rigolade, la grosse poilade (et je donne un pouce bleu à celui qui trouvera d'où vient cette référence). J'ai vraiment la flemme de décrire toutes les conneries du groupe mais le public a répondu largement présent au show détonnant du combo et si je devais avoir qu'une seule réserve, c'est que je préfère les musiques pédophiles et qui parlent de caca plus que celles sur les animaux et qu'ils ont pas joué "Montrez moi vos miches madame" à mon grand damne. Mais franchement, vu comment on s'est marré, ça va, j'accepte.
Romain : C’est pas bien réveillé, encore saoul de la veille, mais déjà bibine en main que je me rends vers la scène du camping pour entamer ma journée avec Andréas Et Nicolas. On commence sans prise de tête donc. Le set est plutôt dur à retranscrire, puisqu’on pourrait aussi bien qualifier la performance de concert que de spectacle comique. Je vais pas lister les blagues, d’abord parce que ce serait trop long, ensuite parce que ça spoilerait tout, et enfin parce que ça n’aurait pas trop de sens… L’humour d’Andréas et Nicolas vole souvent pas très haut, c’est très con, mais c’est rafraîchissant. On garde le sourire tout du long, on se marre aux dialogues débiles entre les différents morceaux, on chante des refrains crétins… Musicalement, ça sonne comme… De la musique pour enfant ? En plus rock ? C’est là peut-être l’un des côtés les plus cool du duo, créant des mélodies enfantines et par-dessus te parlant de sexe, de SIDA, d’animaux écrasés sur l’autoroute ou encore de Will Smith. Vocalement, le tout est bien harmonisé et bien chanté. L’équation passe bien, tout le monde a l’air de bonne humeur, public comme musiciens ! Mention spéciale au Singe Batteur qui devait littéralement dégouliner de sueur sous son costume.
Shawn : On a beau dire, quand on a vu Andreas et Nicolas plusieurs fois (pas loin des 7 ou 8 fois pour moi), leur humour a quand même tendance à s’essouffler. Alors loin de moi l’idée d’affirmer que leur humour ne fonctionne pas, mais à force de voir et revoir les mêmes moments scéniques, les mêmes gimmicks et punchlines, on y perd de l’intérêt. Au-delà de ça, A&N, c’est effectivement la garantie de passer un moment à la cool, en totale déconne et déconnecté du monde. Le groupe embarque son public dans un Éjignat sonore, peuplé de singes facteurs, de chiens dans des costumes de singes, de chats robotisés, … Scéniquement, le duo (trio en vérité avec leur singe batteur) en met plein la vue : Andreas Martin prend son rôle très à cœur et joue avec l’utilisation d’accessoires (ours en peluche, téléphone, déguisement, etc.). C’est drôle, on se laisse séduire facilement et on apprécie le moment. En revanche, à la longue le groupe se répète un peu au point de vue des transitions, des punchlines et des moments marquants dans le set. Qu’importe, leur humour et leur bonne humeur était absolument parfaite pour mettre dans l’ambiance du festival : c’est bien ça qui compte ! Et tant qu’on y est, on sait en off que Ultra Vomit reviendra sur scène au printemps 2017 !
Kings of Nothing
EMP Stage
16:30 > 17:00
In Other Climes
EMP Stage
17:30 > 18:00
Shawn : Quel micmac ! In Other Climes, c’est 12 ans de metal hardcore made in Cote d’Azur ! Auteurs de trois albums (dont l’excellent « Empty Bottle & Wasted Nights » en 2012), le groupe est actuellement en tournée pour soutenir leur dernier opus Leftover sorti en février 2015. Après plusieurs tournée (encore ce mois-ci en Republique Tchèque au Death Coffee Party), qui les ont mené jusqu’au Japon, le groupe s’est construit une solide base scénique. Tous ceux qui ont déjà vu le clip de leur titre « This Is Your Time » savent très bien ce que le groupe a dans le ventre (le visionnage de ce clip est d’ailleurs chaudement recommandé !). Et sur scène, leur réputation n’est pas surfaite. Le groupe frappe très fort, les musiciens donnent tout, Michael (chant), arpente la scène en long et en large. Dans la fosse, le public rejoint le mouvement : circle pits et autres sont de sortiee ! Les niçois dédieront par ailleurs leur dernier titre à Mika Bleu (Season of Mist) décédé le week-end précédent et enterré le jour même. Nobles pensées. Pour ma part : In Other Climes aura été la révélation du festival, qui rejoint les prestations du top 3 avec Alea Jacta Est et ROTNS.
Deep In Hate
X Stage
18:00 > 18:45
Ludwig : Déjà, je commence mal en loupant les 15 minutes ouvrant le set. Curieux de voir Deep In Hate que j'ai toujours croisé sans voir, je m'avance et me fraye un passage jusqu'à la barrière, m'attendant à un peu de brutalité et de sauvagerie partagées entre la scène et la fosse. Cruelle déception, le groupe est déjà mou, essoufflé, aucune atmosphère ne se dégage de leur performance, leur musique est plate, dépourvue d'émotions et pas franchement enthousiasmante. La voix est surmixée... on se fait chier quoi ! Ca tape vraiment trop la pose sur scène, le pied sur le retour, les cheveux dans le ventilo, ça ferait un excellent shoot photo, mais pour un concert c'est franchement naze. La scène hexagonale est décidément en train de se remplir de poser de cette espece. La formation est pourtant pleine de potentiel, et de talent, on ne peut pas le nier, mais à part se montrer et faire les cake, leur jeu de scène est plat. Le groupe semble avoir fait le choix de vouloir plaire au plus de monde possible plutôt que d'exploiter au mieux leurs capacités et de trouver une source d'inspiration qui rendrait leur musique vivante. Dommage.
Setlist Deep In Hate :
Genesis Of Void
The Cattle Procession
The Divide
Altars Of Lies
Lobotomizing the Masses
The Unhearded Prayers
New Republic
Wingless Gods
Beyond
The Decline !
EMP Stage
18:45 > 19:30
7 Weeks
X Stage
19:30 > 20:15
Prout : Oulalala c'est pas ma cam, oula non du tout. 7 Weeks c'est vraiment pas le truc qu'il me fallait en remontant du bain. C'est bien trop Rock pour un gars aussi intolérant que moi, autrement dit beaucoup trop mou, avec chant clair et tout, tout ce que j'aime dans la musique. Beaucoup trop statique aussi, c'était loin de sauter partout et de me donner la patate. Tant mieux franchement si ça se passe bien pour eux et qu'ils avancent bien dans le sillage musical français mais je préfère passer mon chemin direct.
Shawn : L’histoire de 7 Weeks et moi, c’est « je t’aime, moi non plus ». Alors que j’adorais les débuts du groupe, flirtant avec le gros stoner, les sons saturés, chauds, ronds, les limougeauds semblent de plus en plus prendre un virage musical. Cette impression date un peu mais avait pu se re-confirmer au RockMetalCamp dernier où j’avais trouvé la formation sur la réserve, moins folle qu’à une époque. En effet, leur stoner rock s’est assagit, avec l’ajout de l’utilisation du clavier, d’ambiances plus introspectives, et globalement d’une ambiance bien plus sombre. Pour autant, 7 Weeks a aussi une histoire particulière avec le festival. En effet, à l’Xtreme Fest dernier, les limousins, pourtant prévus à l’affiche, n’avaient pas pu se produire, la faute à la météo (une pluie diluvienne s’était abattue sur le festival à quelques minutes de leur concert prévu sur la scène extérieure). Le groupe est donc de retour, et même si leur prestation sera plaisante, je ne m’y retrouve pas. Dommage car quelques titres (Acid Rain notamment) méritent le détour !
Setlist 7 Weeks ;
Bones & Flowers
Broken Voices
Kamikazes
Diary Day 7
Four Again
Carnivora
Acid Rain
King In The Mud
600 Miles
Alea Jacta Est
EMP Stage
20:15 > 21:00
Eve : On était bien posé au VIP, une 8.6 à la main, et puis quand on s'est dirigés vers la sortie pour aller voir Alea Jacta Est, on nous glisse dans l'oreillette que c'est annulé à cause de la pluie. Information tout à fait erronée, et en plus il paraît que c'était trop bien. Les boules.
Ludwig : Premier groupe de l'édition à se manger sur la gueule le traditionnel orage tarnais, on se demande ce qui se passe, ça joue, ça annule, ça décale ? Mais on reste tous devant la scène extérieure, la fosse est remplie, compacte, et lorsqu'Alea entre en scène sous une pluie battante, c'est un accueil détonant qui leur est réservé par le public de l'Xtreme Fest. Les "locaux qui percent" arrivent en terrain conquis et semblent vouloir gratifier leur fanbase d'un show d'exception. On voit des poings qui se serrent, des manches qui se retroussent, et dès le premier appel de guitare tout devient chaotique. Les toulousains d'Alea Jacta Est sont pro, on le voit à leur attitude scénique, conviviale mais agressive, et à la qualité de leur son. Tout est en place, le.chanteur sillonne inlassablement la scène, encourageant ses ouailles à se coller des gros marrons. Ça joue tellement bien, tellement vite et tellement sauvage que le set passe à une vitesse folle : très vite on en atteint la conclusion, et chacun reprend son souffle et réalise qu'il va désormais devoir subir Le Bal des Enragés. Tristesse...
Prout : Putain comme je suis déçu. J'ai tellement entendu parler du groupe, je les ai tellement vu passer devant mes yeux un milliard de fois sur Internet que je me suis dit que j'allais prendre ma bonne vieille claque dans la gueule, et si j'admets que les premières minutes m'ont entrainé vers la scène, le show m'a très vite fait l'effet d'un vieux pétard mouillé. Pour le groupe il bouge bien son cul là, le public il est bien chaud, t'as juste la pluie qui casse les couilles mais ça va encore, t'as envie de taper... Et en fait non. C'est pas du tout au niveau du set ou de la qualité de jeu que ça pèche me concernant, mais vraiment au niveau des compo. Je les ai trouvées trop bon enfant pour moi, ne respirant pas assez la violence ni la haine. Pas convaincu non plus par le chanteur, bref j'y croyais pas. Dommage, c'est comme ça, et a priori c'est pas partagé par tout le monde, donc ça reste cool pour les locaux auxquels je souhaite quand même toujours une bonne avancée dans la scène.
Shawn : Ayant vu le groupe pas loin d’une 15aine de fois, je suis presque tenté de dire « Bah c’était comme d’hab : la branlée », mais au fond ça serait réducteur. Alea Jacta Est, c’est les immanquables de l’étape, les patrons incontestés de la scène HxC toulousaine, le genre de groupe que tu peux mettre en première partie d’une tête d’affiche pérave, et qui attire quand même du monde ! La formation, qui fêtera en octobre ses 10 ans (et qui fera pour l’occasion une grosse fiesta au Métronum), s’était produit en juin dernier au Hellfest. Nul besoin de dire que niveau scénique, le groupe a fait ses armes. Bref, comme d’hab les p’tits gars ont envoyé la purée, et le public lui a mangé dans la main. Public qui, comme souvent, se lâche complètement (session de pompes et autres échauffement que le sergent Hartman aurait apprécié). Setlist parfaite avec les gros parpaings qui font mal : Bullets Are Loud, Napalm For Everyone, Today You Die, … Et quand en plus le groupe se produit sous la flotte, et un ciel ultra noir, tu te dis que même les éléments sont vénères et veulent participer. Et depuis la fosse photo, le tout est encore plus ouf : c’est l’apocalypse devant (le groupe), c’est le bordel derrière (le public) et c’est le foutoir au-dessus (pluie). Et toi t’es comme un con en plein milieu de ce no-man’s-land à te manger des obus dans la face … Bref, comme d’hab : c’était la branlée !
Setlist Alea Jacta Est :
From Silence I Rise
Bullets Are Loud
2 Words 1 Finger
Decem
You Make Me Stronger
Row
Today You Die
Napalm For Everyone
Not A Machine
No Sooner Born Than Dead
Harder Than Nails
Kiss Defeat Goodbye
Le Bal des Enragés
X Stage
21:00 > 22:30
Prout : Un allstar band avec deux batteurs, dix milles gratteux, 3 milliards de chanteurs qui font des reprises cultes avec le sourire, ça ne devrait que me plaire. Pourtant Le Bal des Enragés m'a fait totalement l'effet inverse. Si j'ai adoré le côté on tourne entre les copains pour faire un set dynamique et cohésif, tout m'a trop vite paru comme la blague pour retoucher son intermittence. Outre l'introduction totalement ridicule, le groupe, quoi la troupe, jouait quand même bien ses tubes. Bon, faut dire qu'ils ont pas choisi les plus durs à interpréter non plus. Le public également semblait bien répondre présent au rendez-vous, c'était la pause fête entre deux bons groupes quoi. Personnellement je me suis quand même endormi, et pas au sens figuré, je me suis vraiment endormi sur la fin. Tant pis, je partais déjà pas vainqueur, j'ai limite été étonné en bien.
Romain : Le Bal Des Enragés, ou le supergroupe de tous les copains de la scène Metal/Punk française qui se réunissent à 45 sur scène pour reprendre des classiques… Punk et Metal, logiquement. Si pendant le début du set, le groupe parvient à m’emporter, me faire chanter et même partir donner quelques coups de coudes dans le pit grâce à ses covers de Rage Against The Machine, de Nirvana ou des Dead Kennedys, très vite, je ne parviens plus à rester dans l’ambiance du concert. La faute peut-être à des choix de morceaux me touchant moins ? Ou tout simplement au fait que j’ai finalement l’impression d’assister à un simple groupe de reprises et rien de plus ? Le genre de groupe que tu croises à la fête de la musique ou dans un village pendant tes vacances dans une station balnéaire. J’exagère peut-être un peu, mais toujours est-il que les morceaux défilent, que j’espère pouvoir retrouver mon enthousiasme avec le « morceau suivant ». Mais ce fameux morceau suivant ne viendra pas. Je quitte donc l’X Stage avec un sentiment plutôt mitigé. Au final c’est pas plus mal, ça va me permettre de me choper une bonne place pour Conan.
Shawn : Le fameux groupe surprise qui a été annoncé en dernier. Sur le papier, pourtant ça a l’air cool : un all-star band de copains, tous reconnus dans la scène sur leurs groupes respectifs (Lofofora, Punish Yourself, Loudblast, Tagada Jones, …) qui se regroupent pour faire des reprises cultes. Et même si la première fois que j’ai vu le groupe à Toulouse, la sauce avait pris, avec du recul, on s’emmerde sec. Les musiciens prennent un véritable plaisir à se produire sans pression mais ce côté gentil rebel pro-Charlie a tendance à m’exaspérer. Marrant d’ailleurs de constater le prosélytisme politique de ces groupes, exaspérant à la longue … quand de l’autre coté au Ragnard Rock Fest (tant décrié par son affiche), aucune formation n’a parlé politique. Deux poids, deux mesures en somme. Bref, outre le côté politiquement pénible, rien à dire, tout ce petit monde est en place et les reprises sont pertinentes. Dommage donc de pourrir la musique par quantité de message conformisme. Déception du festival.
Setlist LBDE :
If the Kids Are United (Sham 69 cover)
Are You Gonna Be My Girl (Jet cover)
California Über Alles (Dead Kennedys cover)
Nazi Punks Fuck Off (Dead Kennedys cover)
Smells Like Teen Spirit (Nirvana cover)
Song 2 (Blur cover)
Sabotage (Beastie Boys cover)
Killing in the Name (Rage Against the Machine cover)
The Beautiful People (Marilyn Manson cover)
Enter Sandman (Metallica cover)
New Noise (Refused cover)
I Wanna Be Your Dog (The Stooges cover)
I Am a Revenant (The Distillers cover)
Wake the Dead (Comeback Kid cover)
Cayenne (Parabellum cover)
Tostaky (le continent) (Noir Désir cover)
La Bière (Les Garçons Bouchers cover)
Fire (The Jimi Hendrix Experience cover)
Scratch the Surface (Sick Of It All cover)
Refuse/Resist (Sepultura cover)
Antisocial (Trust cover)
Vive le feu (Bérurier Noir cover)
Conan
EMP Stage
22:30 > 23:30
Eve : Alors pour me faire apprécier du doom, il faut y aller... Et ils y sont allés. C'est avec une immense surprise que je me surprend à serrer les poings et hocher la tête . Les musiciens sont tous bons, ils jouent bien, ils sont carrés et le chanteur touche le public et lui bouge son petit boule. J'apprécie énormément le show, c'est d'ailleurs le spectacle que j'ai eu le plus de plaisir à voir du fest' (si on exclut Prout qui casse son pare bise en twerkant). Au vu du public, je pense que j'aurai doublement apprécié si j'avais consommé des substances de type Marijanga, mais contrairement aux autres groupes pour fumeur de joints, ils ne sont pas discriminatoires et n'endorment pas les buveurs de bière.
Ludwig : Je vais voir Conan en digerant un space cake beaucoup trop chargé. Le début du set coïncide admirablement avec la montée, tout se ralentit autour de moi et le son lourd, gras, massif et lent de Conan m'envahit, le riffing doomisant et les vocaux déchirés du groupe semblent laisser tout le public pantois, ne s'attendant certainement pas à un Doom teinté de Stoner aussi puissant et prenant. es riffs sont accrocheurs, à la limite du Rock'n'Roll, la voix est chevrotante et caverneuse, mais le plus surprenant reste le jeu de batterie, des enchaînements et des descentes énervés, seuls moments où le batteur peut enfin s'agiter un peu, ce dernier profite de chaque break pour nous envoyer des perles de sauvagerie, contrastant avec le reste de la formation au jeu de scène bien plus aérien et torturé. Une grosse baffe.
Romain : S’il y a bien UN groupe que je voulais voir durant cette quatrième édition de l’Xtreme Fest, il s’agit bien de Conan. Il faut le dire, le trio de « Caveman Battle Doom » est plutôt en marge du reste de la prog du festival, mais j’adore le Doom, donc je vais pas me plaindre. Me voilà donc au premier rang, joint paré à l’allumage, comptant les minutes avant le début du set. La nuit tombe, le cadre est idéal. C’est la troisième fois que je vois Conan en live. Les deux concerts précédents me firent chacun l’effet d’un marteau dans la gueule à chaque note. Cette fois-ci, c’est un bulldozer que je me mange dans la tronche. J’ai droit à la meilleure prestation du groupe. Le son est dantesque, chaque note écrasant les nuques et pulvérisant les tympans par leur puissance et leur lourdeur ; c’est gras, sale, pesant, et l’impeccable qualité du son y est pour beaucoup. Tout les éléments que l’on demande à un bon groupe de Stoner Doom sont réunis ! Tout petit bémol à relever toutefois, Renata Castagna du groupe Samothrace, remplaçant temporairement Chris Fielding à la basse, n’est pas équipée de micro ; du coup Jon Davis est seul à assurer les parties chantées. C’est dommage, surtout après avoir entendu les performances vocales de la musicienne en live quelques mois plus tôt. Malgré mon enthousiasme, on ne peut dire que le trio anglais a su rameuter les foules, le public n’étant pas bien compact devant l’EMP Stage malgré l’heure bien avancée. La faute au style de musique, sûrement. Quelques dizaines de personnes ont tout de même trouvé le moyen de pitter durant les passages les plus rapides et bourrins ; c’est pas très Doom, mais on est à l’Xtreme Fest donc pourquoi pas. En tout cas après ça, dur de redescendre et de retourner écouter des groupes qui jouent plus rapidement. Pour moi, la soirée est finie, tant il me paraît difficile d’apprécier un show après ce que je viens de voir tant la barre a été placé haut. C’est seulement la pluie diluvienne de fin de soirée qui parviendra à me tirer de mon état léthargique.
Shawn : Ludwig ayant mangé tout le space cake sans penser aux copains, il ne restait que mes oreilles pour pleurer (quoi, c’est pas ça qu’on dit ?). Parce que niveau faire saigner tes oreilles pour la gloire du dieu Doom, Conan est passé maitre en la matière. Sur la route tout l’été pour défendre son massif nouvel album Revengeance, véritable concentré de lourdeur, Conan nous fait donc l’honneur de sa présence. Une présence assez surprenante puisque le doom n’a jamais été un genre très mis en valeur à l’Xtreme Fest. Grande joie donc de constater l’ouverture musicale de l’évènement ! Amputé de son bassiste habituel Chris Fielding, les anglais se présenteront accompagnés de Renata Castagna (au nom de famille bien évocateur #Lopez #JEnVeutDjo) au poste de bassiste. Un peu timide sur scène, mais nul doute qu’au sortir de cette tournée estivale, la bassiste (par ailleurs guitariste dans Samothrace) aura level up son skill ! Pour le reste, Conan nous fait du Conan : riffs pachydermiques, voix cosmique fondue dans le mix, rythmes de batterie lents mais ultra percutant (bien dans le fond du temps). Cependant, même si musicalement le groupe a fait son office avec style, au niveau du public, rares sont ceux qui ont accroché au groupe. Difficile de le leur reprocher tant le genre est particulier. Doom on, regarde, c’est Jon !
Ministry
X Stage
23:30 > 00:30
Setlist Ministry :
Hail to His Majesty (Peasants)
Punch in the Face
PermaWar
Rio Grande Blood
Señor Peligro
LiesLiesLies
Waiting
N.W.O.
Just One Fix
The Missing
Diety
Thieves
Stigmata
Lofofora
EMP Stage
00:30 > 01:30
On aura bien eu notre pluie diluvienne. La même que l'an dernier. La même que celle qui avait poussé 7 Weeks a annuler son set. Le public se presse dans la salle, mais le réconfort est de courte durée. La sécurité doit évacuer le site, et les festivaliers se retrouvent sous la pluie à aborder l'humide retour au camping. 15 minutes qui paraissent bien longues. Et comme m'a confiée une amie le dernier jour : "Baaah ... j'étais trempée jusqu'au string quoi !".
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Crédits :
Textes par l'équipe Horns Up.
Photos par Baptistin Pradeau, équipe Horns Up.
Photo de Ministry par Julien Chazeaubénit, pour Metalorgie.