Notre sélection du Ragnard Rock Fest 2016
dimanche 10 juillet 2016Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
... et si on parlait musique ? Car oui, c'est bien ce qui nous intéresse chez Horns Up ! L'édition 2016 du Ragnard Rock Fest approche à grand pas et nous vous proposons aujourd'hui notre sélection des groupes présents qui ne sont pas forcément les têtes d'affiche des deux scènes principales et de la Heim Stage.
Présentations par S. Dolorès et Nostalmaniac.
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ALLOBROGIA
(Thor Stage)
S. : Voilà une formation promise à un bel avenir. Allobrogia a été créé il y a quatre ans et a déjà sorti un EP et deux albums, dont le dernier "Sonnocingos" est à découvrir absolument. Une musique païenne inspirée et combattive, dans la veine de leurs voisins d’Himinbjorg (on y trouve d’ailleurs un membre commun), avec quelques influences plus Black Metal traditionnel tel que Mgla ou Gorgoroth. Comme son nom le laisse penser, Allobrogia chante ses terres, avec la particularité de proposer des textes entièrement en arpitan, une ancienne langue locale. Venez les soutenir le samedi à 15 heures !
EREB ALTOR
(Odin Stage)
S. : La mort de Quorthon en aura fait couler des larmes, la scène Viking perdait là son mentor, qui a inspiré de nombreux groupes. Parmi eux, figure celui que je considère comme LE plus digne des héritiers, j’ai nommé Ereb Altor. Depuis son premier album en 2008, ce projet ne cesse de me surprendre, par sa musique épique, nordique, teintée de Doom et de Black, avec une voix claire des plus magnifiques qui soit. Leurs compositions ne laissent pas insensible, il suffit d’écouter des morceaux comme « By honour », « Balder’s fall » ou « Our legacy » pour vous en convaincre. Un souffle du Nord d’une grande pureté. De la bravoure, de la vaillance, Ereb Altor est grand, très grand.
FAUN
(Odin Stage)
Dolorès : Le festival a frappé bien fort en nous ramenant une tête d'affiche de cette envergure. On ne présente plus les Allemands de Faun, sans doute l'un des groupes les plus connus de pagan folk / medieval, en ayant l'originalité de proposer quelques consonances électroniques légères pour rythmer et accompagner ses mélodies traditionnelles Le groupe a pris une autre direction depuis le départ de leur chanteuse emblématique Lisa Pawelke, ainsi que leur signature chez Universal, mais cela reste un projet culte et sans doute une expérience unique en live.
FORTERESSE
(Thor Stage)
Nostalmaniac : Remplacement de dernière minute (Tengger Cavalry étant contraint d'annuler pour des raisons privées), Forteresse est bien loin d'être un piètre lot de consolation. Au contraire, on peut féliciter l'organisation pour cette bonne surprise. Le moment est même idéalement choisi car les Québécois viennent de sortir un nouvel album, « Thèmes Pour La Rébellion », qui fait l'unanimité au sein de notre rédaction (vous pouvez lire notre chronique ici). Les compositions, profondément ancrées dans leur terreau natal, sont épiques et évocatrices, parfois plus mélancoliques. De retour en France (leur dernier passage remonte à 2012), le combo portera haut l'étendard du "Métal noir québécois" le samedi 23 juillet sur la Thor Stage à 18h00 tapante ... Et là ce sera un peu la terreur qui va se répandre !
GAAHL’S WYRD
(Thor Stage)
S. : Il faut croire que l’air du Revermont a plu à Gaahl l’année dernière. Après avoir conclu de fort belle manière la première journée de la première édition avec God Seed, l’homme au regard hypnotique sera de retour pour cette cuvée 2016, accompagné de ses acolytes, avec son tout nouveau projet qui porte son nom : Gaahl's Wyrd. Les Scandinaves se sont produits pour la première fois au Blekk Metal Fest en novembre dernier, avec une setlist uniquement bâtie autour des titres de ses précédents projets (Trelldom, God Seed, Gorgoroth). On peut toutefois raisonnablement s’attendre à de nouvelles compositions. Verdict dimanche soir.
GRAVELAND
(Odin Stage)
Nostalmaniac : Pionnier du Black Metal en Pologne, aux côtés de Behemoth et Xantotol , le projet mené par l'inamovible Rob Darken depuis 1992 est devenu un nom incontournable et respecté du genre. Des albums comme « Carpathian Wolves » (1994) et « Thousand Swords » (1995) sont des classiques intemporels qui ont forgé la réputation du groupe. L'influence clairement scandinave des débuts (notamment avec les démos/EP « In the Glare of Burning Churches » (1993) et « The Celtic Winter » (1994) - autre pièce maîtresse de leur discographie) laissera place par la suite à des inspirations plus folk et épiques (Quorthon et un certain « Hammerheart » ne sont jamais loin...) tout en conservant un côté sombre, menaçant et ... sulfureux. Si les albums post-2000 ont du mal à retenir mon attention, il faut bien reconnaître que Graveland a su créer son propre son, sa propre identité. À titre personnel, un album comme « Carpathian Wolves » m'a beaucoup marqué plus jeune avec son ambiance aussi lugubre que majestueuse, inspirée par le personnage de Dracula et les contes et légendes de loups-garous. Darken pouvant désormais compter sur un lineup live pour donner vie à un riche répertoire, il faut s'attendre à un moment historique le samedi 23 juillet. Entendrons-nous l'appel de la forêt noire et mille epées dans une nuit de pleine lune ? Réponse à 21h00 sur la Odin Stage !
HIMINBJORG
(Warm-up)
S. : Ah Himinbjorg ! Voilà une formation qui fait résolument partie des murs de la scène Black Metal française, avec pas moins de vingt ans d’existence et sept albums studio au compteur. Le projet rhônalpin a traversé les années sans perdre en intégrité et en conviction, en produisant une musique définitivement païenne dans les discours et dans les actes. Du line-up de départ, il ne reste aujourd’hui que la tête-pensante Zahaah, rejoint il y a déjà un petit moment par le batteur Kahos, et consolidé depuis peu par les arrivées de Sven et Avgruun aux guitares. Le dernier album Wyrd a été salué par de nombreux connaisseurs. Mais c’est avant tout en live que le groupe convainc le plus, tant il se dégage de la puissance et de la rage, au travers de leurs mélodies guerrières et revanchardes. Déjà présents à la première édition, la horde revient fouler les terres du Revermont une nouvelle fois dans le cadre du warm-up, aux côtés de Obsession, Helroth et les grands Nokturnal Mortum.
KHORS
(Thor Stage)
Nostalmaniac : Premier nom de cette nouvelle édition, Khors est assurément devenu l'un des fers de lance de la scène Black Metal ukrainienne. Son Black froid et brut empreint de mysticisme a su s'enrichir à travers les années. J'en veux pour meilleur exemple leur dernier opus, « Night Falls Onto The Fronts Of Ours » (2015), avec ses mélodies épiques, son atmosphère mélancolique renforcée par des claviers intelligemment distillés et ses passages plus sombres et complexes. Depuis 2005, le combo de Kharkiv s'est également rôdé à la scène et se déplacera pour la première fois en France dans quelques semaines pour un show qui s'annonce intense. Rendez-vous est pris devant la Thor Stage le samedi 23 juillet à 19h55.
NAER MATARON
(Thor Stage)
Nostalmaniac : Si je vous parle de Black Metal grec, Naer Mataron ne sera certainement pas le premier nom qui vous vient à l'esprit. Et pourtant... À l'ombre des Rotting Christ, Necromantia et Varathron, le combo d'Athènes mérite bien son nom au panthéon du Black hellénique pour sa persévérance et sa productivité. Après un premier album « Up from the Ashes » (1998) bon, accrocheur mais encore "naïf", les Grecs proposent quelque chose de plus sérieux avec l'excellent « Skotos Aenaon » (2000), plus incisif et haineux avec une inspiration très scandinave. Écoutez donc "Iketis" et "Winterwar Memorial". Par la suite, Naer Mataron va étoffer son paysage sonore, et même signer chez le label français Season of Mist en 2008 pour la sortie du très bon « Praetorians » (avec Vicotnik de Dødheimsgard au chant), sûrement leur album le plus abouti à ce jour. Paru en 2013 « Και ο λόγος σάρξ εγένετο » est leur dernier opus en date. Un retour aux sources convaincant qui renvoie aux heures les plus sombres de la scène hellénique. Plutôt rare en live, surtout dans nos contrées, Naer Mataron est attendu le vendredi 22 juillet sur la Thor Stage à 16h20.
NOKTURNAL MORTUM
(Warm-up)
S. : Ils en ont fait du chemin ces Ukrainiens, depuis leurs premières démos en 1995 ! La bande à Varggoth fait indiscutablement partie des piliers de la scène est-européenne, avec à leurs débuts des albums devenus des classiques (To the gates of blasphemous fire, Nechrist…), un Black Sympho dans le sillage d’un Emperor, au parfum slave, en plus brut. Depuis plusieurs réalisations, les natifs de Kharkiv ont enrichi leurs compositions, gagnant en maturité, en magnificence, dont le point d’orgue est matérialisé par le fabuleux « The voice of steel », chef d’œuvre incontesté. L’année dernière, le quatuor avait fait la sensation du Ragnard Rock, puisqu’il se produisait pour la première fois en France. Pour cette nouvelle édition, nos amis de l’Est réitèrent l’opération en réservant un show unique. Quelles seront les surprises ? Réponse au warm-up jeudi 21 juillet.
SELVANS
(Thor Stage)
Nostalmaniac : Originaire des Abruzzes en Italie, Selvans est une des bonnes découvertes de l'année dernière avec leur premier long format « Lupercalia » paru chez Avantgarde Music. Un album pour qui j'ai eu un coup de foudre dès la première écoute. Les loups italiens, friands de longs morceaux, pratiquent un Black Metal à la fois atmosphérique et symphonique, mais aussi folklorique et authentiquement enraciné. Vous l'aurez compris, une formation prometteuse qu'il me tarde de voir le dimanche 24 juillet dès 16h20 sur la Thor Stage.
HEIM STAGE
DAEMONIA NYMPHE
Dolorès : A voir absolument, les créatures de Daemonia Nymphe, venues de Grèce, présenter leur musique folklorique teintée d'onirisme, de mythologie, d'imaginaire et de merveilles. Leurs prestations sont fameuses pour leur mise en scène, relevant davantage du spectacle que du simple concert. Le groupe présentera son nouvel album Macbeth, sorti en mai dernier, mais on l'espère également ses titres les plus intenses des opus précédents, plus inspirés par la Grèce antique.
THE MOON AND THE NIGHTSPIRIT
Dolorès : N'ayant pas été présente l'an dernier, j'étais incroyablement déçue de louper l'un des plus grands groupes de la scène pagan folk, les Hongrois de The Moon and the Nightspirit. Ils sont de retour, et c'est l'une de mes plus grosses attentes. Authentique et envoûtante, leur musique s'articule autour de la valorisation d'instruments et de structures rythmiques traditionnelles, portant le chant pur et éclatant d'Ágnes Tóth. Bien que loin de la sphère Metal, leur dernier album a été signé chez Prophecy !
LES COMPAGNONS DU GRAS JAMBON
Dolorès : Rien d'étonnant à retrouver cette petite troupe du côté du village viking sur la Heim Stage, car c'est plutôt en fête médiévale qu'en festival de musiques extrêmes qu'on croise habituellement le chemin des Compagnons du Gras Jambon. Entre la poésie des langues mortes et la grivoiserie populaire à l'ancienne, chants, mélodies et danse sont proposés dans un contact constant avec le public, plus côté spectacle humoristique de rue que performance sérieuse de scène.
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Pour rappel, le Ragnard Rock Festival 2016 se déroulera du 21 au 24 juillet prochain, à Simandre-sur-Suran (Ain).