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« Jonathan Chase, cédant à ses instincts animals, se transforma en lion de la savane afin de séduire la belle Brooke McKenzie, sensible au don magique de ce dernier, qui… »
Oops, bon revenons à nos moutons, non je ne vais pas vous parlez de cette bête série télé américaine des années 80 du nom de Manimal, mais du fameux groupe de métal Toulousais du même nom...
Or donc, nos ptits gars de Manimal (second combo de Julien, Vidda et Brice, les petits « autruche-coreux » de Psykup) nous avaient plutôt emballés en 2004 avec leur premier Opus "Eros & Thanatos", les voici qui récidivent avec ce second effort, appelé "Succube".
L’artwork tout d’abord, nous montrant des rangées de fauteuils dans une salle de cinéma, est en fait directement liée à chaque titre des chansons de ce skeud, ceux-ci étant autant de films existants (principalement entre les années 70 et 80), pas forcement connu du grand public certes, mais déjà plus des cinéphiles avertis (citons entre autre Le monstre est vivant, réalisé par Larry Cohen, After Hours du grand Martin Scorsese, ou encore Le choix des armes et Tous les matins du monde d’ Alain Corneau (dans lesquels l’acteur Gérard Depardieu était resplendissant de charisme, bien plus que dans ses rôles médiocres plus récent d’Obélix). Si les titres des chansons de "Succube" sont reliés à ces films, les paroles le sont aussi, mais d’une façon tout de même plus abstraite, même si des références aux films peuvent se glisser subtilement ci et là (dans le cas où vous connaissez bien les films sus-mentionné, ou que vous fassiez des recherches, sinon difficile à lire la subtilitée). L’autre thème abordé, c’est celui des relations à la fois douce et violente entre les hommes et les femmes, et tout ce qui peut en découler. Dans ce sens, utiliser sur le CD l’imagerie de la Succube par l’intermédiaire de la voix d’ Elodie Cassarino, sœur de Julien, est une idée Excellement bien trouvée de Manimal, la Succube étant un être démoniaque qui séduit les hommes afin que leurs âmes pourrissent par la suite en enfer.
Le côté assez farfelu du concept-album se retrouve également dans la musique en elle-même, ainsi que dans le chant. Tout comme l’album précédent, Manimal puise ses influences dans le death, le hardcore, et même parfois le funk (comme sur Psykup d’ailleurs). On a un mélange de passages avec un rythme tantôt saccadé, et tantôt des passages plus constant et rentre dedans très death dans les guitares et à la batterie, comme au début du premier morceau "Le monstre est vivant". Des mélodies plus douces viennent se greffer au tout, ainsi que des passages funk sur les bords, et petite touche finale, la voix de la succube "miss Elodie Cassarino" intervenant à la fin de « After Hours », « Le choix des armes », ainsi que « Buffet Froid ».
Psykup a un son barré bien propre à lui, Manimal en fait de même, à sa sauce. Le chant de Julien sur cette seconde galette est pour le moins impressionnant, je dirais même que les différents timbres qu’il arrive à prendre (du chant crié, un peu énervant à la longue peut être, au chant plus clair ou parler) est bien plus développé et varié qu'il ne l‘était sur "Eros & Thanatos". Le titre « Buffet Froid » nous donne l’occasion de l’entendre dans un registre vocal encore différent des autres pistes, celui-ci ressemblant même à des onomatopées à la fin de la chanson. Celle-ci est le parfait exemple de la part assez féminine présente sur le CD, appuyé matériellement d’une part par la voix de la succube donc, et d’autre part grâce à cette chanson écrite par Sandrine Calvet (aka Buffet Froid sur le webzine Metalorgie) . "Cadavres exquis" nous offre un condensé assez complet de bon nombre de timbres de voix de Julien. Imparable, le meilleur morceau du CD pour ma part !
Remarque judicieuse enfin : écoutez l‘album plusieurs fois pour apprécier son univers musical de façon clair. Admirez la technicité aux guitares de Vidda et Ludo sur "After Hours", ou encore la tonalité du chant partant dans tout les sens notament dans La "mélodie du bonheur" (et ces lyrics pour le moins burlesque... « -Rejoins-moi dans la guimauve -tu verras ce monde tout rose [...] Les bisounours s'enlacent, même si l'amour c'est sale »).
Tant de détails et d’explosivitée sonore qu'il m'est difficile de leur coller une étiquette musicale bien défini. Ils font du « Manimal metal », ne nous compliquons pas la tâche.
Mon premier est un homme qui gueule sa "souffrance", le rendant plus fragile peu à peu, mon second une Succube qui l’apaise de sa voix hypnotisante, avant de lui voler toute ses illusions, et mon tout est un second album de Manimal plus déroutant et un peu plus difficile d’accès que son prédécesseur, ce qui en fait tout son charme, grâce à sa musicalité moins basique. Une écoute plus intensif vous convaincra cependant de sa maturité et de ces compositions autrement superieur. Si vous avez aimez l’opus précédant, vous allez aimer celui là sans aucun doute. En revanche, si les chants aigus de Julien vous rebutez dans Psykup par exemple, il se peut que vous ayez un peu de mal à la tête à la longue.
1. Le monstre est vivant
2. After Hours
3. Straw dogs
4) La mélodie du bonheur
5) Le choix des armes
6) Night must fall
7) Angel heart
8) Cadavres exquis
9) Buffet froid
10) Tous les matins du monde