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C’est fin janvier 2006 que Parween sort (enfin) son premier album, éponyme, après avoir repoussé la date plusieurs fois (il était initialement prévu en octobre). Né de la séparation d’Incipit et de Stroll, les franciliens font partie de cette nouvelle scène française screamo/post hardcore qui bouge de plus en plus.
Avant d’écouter cet album, j’avais déjà vu Parween une fois en concert, et j’avais été totalement conquis par leur prestation, qui autant scéniquement que musicalement, était proche de Envy. C’est donc en toute logique que je m’attends avec ce premier opus, éponyme, à un son très teinté screamo comme le font si bien les japonais. Et ma surprise est grande quand je découvre la première chanson de ce disque « Benoise Et Le Viol d’Iphigénie » qui malgré son peu de longueur montre une autre facette du groupe. Et ça continue avec le morceau suivant, « Cycle », dont les guitares sont plus violentes que celles de leurs homologues nipons.Ca ne sonne pas du tout comme en concert, enfin pas du tout, ce n’est pas non plus totalement différent, mais c’est vraie que la marge est grande. Le côté sombre et torturé des morceaux ressort beaucoup plus sur album.
C’est un peu un nouveau style de screamo que nous produit, Parween, parce que tous les éléments qui caractérisent le screamo sont là, l’aspect dépressif, les guitares qui ne sont pas vraiment saturé, la voix impressionnante, et le petit côté expérimental. Cette dernière caractéristique est tout de même plus présente en concert, parce que sur album, et je pense que ce sera ma seule petite déception, les moments plus pop, plus calmes avec des guitares très douces sont un peu oubliés sauf peut être sur « Goutte A Goutte ». C’est dommage mais ça ne gâche en rien le plaisir que j’ai à écouter et réécouter cet opus, surtout qu’on retrouve une certaine diversité entre les morceaux, certains plus screamo, comme « Histoire De Dire », d’autres légèrement teintés neo comme « Fonte Et Armature », avec sa basse énorme, et ses gros riffs. D’autres styles viennent se rajouter au mélange, il y a une grosse influence rock (limite punk sur l’intro de « Goutte A Goutte ») mais aussi un peu de post hardcore, notamment dans la voix du chanteur dont les cris peuvent devenir très rauques.
La voix de Mickaël, déjà énorme en live, est absolument magnifique et impressionnante sur album, il peut pousser des cris déchirants puis enchaîner sur des passages chantés sans aucun problème. La difficulté est d’autant plus grande que sa voix chantée est sans défaut, légèrement rauque ce qui donne un aspect encore plus dépressif aux morceaux. Mais les autres musiciens ne sont en reste non plus, la basse de Matthieu est très bonne sur « Fonte Et Armature » ou encore sur le refrain de « Au Dehors Au-dedans » dont les passages mélancoliques sont vraiment très beaux. La guitare de l’autre Mathieu est elle aussi à la fête sur tout l’album car aucun riff ne ressort vraiment, l’opus est à prendre dans son intégralité. Peut être sur « Histoire De Dire » qui est ma chanson préférée, certains accords sont un peu différent du reste. Derrière ses fûts Sylvain nous gratifie d’une très bonne prestation, dont l’apogée est probablement sur « Com ».
Mais on ne peut pas non plus parler de « Parween », sans évoquer le petit délire du groupe sur la chanson cachée, pour laquelle ils nous sortent un bon heavy metal, ce qui est très surprenant mais aussi très marrant.
C’est donc un album vraiment différent de ce que j’ai pu entendre en live que nous sort Parween, mais les deux ont une chose en commun, j’ai été totalement conquis par leur musique, c’est un des meilleurs opus de screamo que j’ai entendu pour le moment.
1. Benoise Et Le Viol D'Iphigénie
2. Cycle
3. Electrique Stagnation
4. Fonte Et Armature
5. Histoire De Dire
6. Benoise Et La Vengeance De L'Enfant Tronc
7. Au Dehors Au Dedans
8. Goutte A Goutte
9. Com
10. Monologue
11. Puzzle
