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Ne connaissant ni d’Eve, ni d’Adam, Deathstars, c’est donc sans aucune attente que se fit ma première rencontre auditive avec le second opus des Suédois, sorti trois années après Synthetic Generation. Mais oublions un instant la biographie du groupe, pour nous plonger dans l’univers froid et industriel de nos quatre musiciens issus du grand Nord.
Ainsi, d’entrée on ne peut s’empêcher de penser aux allemands de Rammstein que ce soit du fait du timbre de voix du chanteur (les effets sur sa voix sont tels qu’on croirait presque qu’il chante en allemand !), des rythmiques mécaniques ou des incrustations de sonorités au confluent entre touches électroniques et industrielles… Mais c’est surtout de par la structure des morceaux et notamment l’insertion d’un refrain imparable que la comparaison avec R+ est flagrante. On dénotera également sur Tongues quelques chants féminins qui ne retiendront que très peu mon attention. Pourtant, au fil des compos, les suédois diversifient leurs influences en ajoutant un côté très Cradlelien comme l’attestent les chants clairs féminins non sans rappeler Nymphetamine ou les modulations blackisante de voix digne d’un Dani Filth.
Sur le papier, mélanger le son de Rammstein et de Cradle Of Filth, ressemble plus à une initiative vouée à l’échec qu’à un projet durable… Pourtant, la qualité des compositions, des arrangements et surtout de la production en font un album extrêmement accrocheur et parfaitement ciblé. En effet, la production restitue avec perfection l’ambiance à la fois industrielle, glaciale et gothique que cherchent à nous transmettre les 4 peinturlurés à la Marilyn Manson et accoutrés comme des soldat Allemands… Si ça ce n’est pas un bon coup de provoc’ occasionnant à l’avenir nombre de réactions qui ne cesseront de faire croître la notoriété du quatuor, alors je ne m’y connais plus…
Car le voilà le problème de cet album… Certes c’est carré, c’est efficace, c’est même plutôt original… Pourtant les morceaux ont un côté trop formaté, trop lisse, presque popisant. Je ferais à ce Termination Bliss le même reproche que j’ai fait aux deux derniers Rammstein, c’est de s’être trop démocratisé, rendant au passage leur musique trop easy-listenning… Avec des formats de musique avoisinant tous les 4 minutes, les suédois sont en bonne voie pour emprunter le même chemin ascensionnel que leur confrère allemand via la case MTV. En soit, ce n’est point un mal, loin de moi l’idée de cracher sur tout groupe programmé sur MTV, mais il manque une âme à cet album, et c’est cela qui est bien dommage !
Termination Bliss est donc un bon album qui n’aura aucun mal à se vendre, pourtant ce manque d’âme le rend, à mes yeux, trop commun. Au final, et hélas, ce CD ira donc se noyer dans ma discothèque pour n’y ressortir que par un joyeux hasard…
1. Tongues
2. Blitzkrieg
3. Motherzone
4. Cyanide
5. Greatest Fight on Earth
6. Play God
7. Trinity Fields
8. The Last Ammunition
9. Virtue to Vice
10. Death in Vogue
11. Termination Bliss