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En ce beau mois de novembre 2005, Bolt Thrower nous revient avec son huitième album Those Once Loyal. Si ce groupe ne dit rien à certains, c’est pourtant l’un des groupes de death pionnier en Angleterre qui eu son apogée dans les années 90 et accompagna ainsi les débuts d'Earache Records. Avec comme thème principal la guerre, la formation a su voyager à travers les époques sans trop se répéter – eh oui, les guerres ce n’est pas ça qui manquent…
C’est donc avec plaisir que l’on se retrouve un death qui mûri sans jamais perdre une seule ride. La production puissance mammouth donne un second souffle à leur musique et lui donne à l'occasion, plus d’impact et d’efficacité. A la différence de certains groupes old-school qui s’enferment eux-mêmes dans ce carcan old-school, Bolt Thrower parait aussi frais qu’aux premiers jours. "At First Light", premier morceau de l’album, nous replonge sans perdre une seconde dans une ambiance froide et guerrière grâce à l’utilisation des trombones. Le ton est donné, les hostilités peuvent commencer !
Au niveau technique, les anglais ne se sont pas calmés et celui-ci est particulièrement impressionnant par moment. Certains soli me rappellent Nevermore sur certains morceaux ("Those Once Loyal", "Last Stand of Humanity"), c’est dire ! Les guitaristes ne sont vraiment pas des manchots et nous le font comprendre sur les 9 morceaux que compose Those Once Loyal. La basse, très mise en avant, est tenue par la célèbre Jo Bench. Et pour une fois, cette miss fera taire les mauvaises langues qui disent que tous les filles font potiches dans le métal. Jo nous prouve tout le contraire une fois de plus avec son jeu très groovy et – osons le dire – carrément bien foutu ! Pour la rythmique, pas de blasts impériaux. Du batteur à la bassiste, en passant par les guitaristes, aucuns d’eux ne se tracassent pour savoir si leurs compositions feront headbanger ou non l’auditeur ; c’est un fait, Bolt Thrower fait remuer toutes les tignasses, point à la ligne !
Après son départ du groupe pour le temps d’un album, le charismatique Karl Willetts revient sur le devant de la scène et reprend le micro là où il l’avait laissé 3 ans auparavant. Pour les novices qui ne connaitrait pas bien le groupe, Karl Willetts a – à peu de chose près – le même timbre que l’un des plus grands chanteurs de death, Chris Barnes (Six Feet Under, ex-Cannibal Corpse).
Avant d’achever cette chronique, je souhaiterais faire une dernière remarque qui fera grincer des dents les fans die-hard du groupe… L’un des choses qui m’a marqué avec ce nouvel album, c’est que même si quelques morceaux se dégagent du reste ("At First Light", "Entrenched" ou encore "Anti-Tank (Dead Armour)"), l’ensemble de ces 9 titres se ressemble malheureusement un peu. Bolt Thrower nous fait du très bon boulot, mais reste un peu trop enfermer dans sa méthode de fabrication.
Une fois de plus, les anglais tapent un grand coup sur la scène métallique et montre à la nouvelle génération qui est le maître. L’album s’écoute agréablement et les divers samples nous transportent dans cette ambiance guerrière si particulière. Mais ce bon coup dans les gencives se savoure surtout avec une bonne bière ou en concert en remuant son derrière et en headbangant sévèrement…
1. At First Light
2. Entrenched
3. The Killchain
4. Granite Wall
5. Those Once Loyal
6. Anti-Tank (Dead Armour)
7. Last Stand of Humanity
8. Salvo
9. When Cannons Fade
10. A Symbol of Eight (bonus track)