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Nargaroth est bel et bien aujourd'hui un vieux groupe, et il devenu ce qu'il est devenu. Quoique les gens puissent dirent aujourd'hui sur celui-ci ou sur son leader Kanwulf le grand méchant raciste qui s'est fait plein de pognon, ce groupe germanique - longtemps influencé par Burzum - aura eu son heure de gloire. A l'époque où Nargaroth était encore à son apogée seront sortis plusieurs disques mémorables. De ceux-là, pourra fièrement être cité Rasluka part II, un vrai petit bijou.
J'ai pu remarquer que même les gens qui haïssent Nargaroth - et ils sont nombreux de nos jours - ont un faible pour ce mini-disque on ne peut plus inspiré. J'ai plusieurs fois lu ou entendu dire des trucs du genre "Nargaroth, à part son Rasluka part II, c'est de la merde", ou encore "Le seul truc intéressant chez Nargaroth c'est son Rasluka part II". Et bien oui, le Black Metal que nous livre Kanwulf dans ce Rasluka Part II est tout à fait divin, délicat et distingué, de la première à la dernière seconde. En clair, ce sont (environ) 25 minutes de bonheur, et c'est quasi-religieusement que je réécoute ce disque en ce jour. Si son "prédécesseur" Rasluka part I - sorti je le précise, deux après Rasluka part II - est médiocre lorsqu'on juge du potentiel de ce one man's band allemand, et quand on entend les atmosphères particulières qu'il a sait créer, l'autre s'avère tout bonnement être l'une des plus belles oeuvres de Nargaroth.
"Introduction - In Stillem Gedenken" s'occupe d'ouvrir l'album, sur des croassements de multiples corbeaux et d'une flûte jouant un air étrange et mystérieux, assez déprimant. En peu de temps suivra le premier morceaux, "...Und ich sah Sonn' nimmer heben". Ce titre, aux tons qui approcheraient presque de la perfection, s'étalera donc sur une durée de 10:25 minutes. On y reconnaîtra la partie vocale 100% Black Metal de Kanwulf, qui respire la haine et qui ne laisse pas de marbre, ainsi que le style de Nargaroth. Celui de n'effectuer que deux ou trois riffs intenses et enivrantes, qui se répéteront longtemps et inlassablement afin de nous encrer dans la tête avec efficacité sa musique, de nous laisser pouvoir bien ressentir cette atmosphère froide, tragique, voire lasse qui s'en dégage. C'est le genre de titre où les riffs, hantantes, sont peut-être simples à reproduire, mais il fallait déjà les trouver !
Suite à ça viendra "Abschiedsbrief des Prometheus", construite sous un même principe. Après un début assez spécial où on assiste à une discussion (en allemand) entre deux personnages dont l'un deux, un type, semblerait vouloir buter l'autre pute, une musique où les riffs tragiques et ces mêmes cris pénétrants, qui en font ce morceaux répétitif mais accrocheur, se fait entendre.
Alors se fermera Rasluka part II avec "...Vom freien Willen eines schwarzen Einhorns", où les cris écorchés vif de Kanwulf sembleraient émettre des plaintes plutôt qu'autre chose. Plus courte que les deux titres précédents - 5:54 minutes, record de vitesse - la dernière piste du mini-CD ferme l'album en beauté. On pourra entendre dans ses dernières secondes des informations d'une radio allemande qui traitent le décès de je ne sais qui - difficile de comprendre ce que ça fiche là, mais je n'ai jamais vraiment lu les lyrics pour le comprendre...
Il faut bien dire que Kanwulf devait être un personnage sacrément inspiré pour sortir cette petite série de disques tous différents. Même si Nargaroth a perdu son intérêt avec le temps, Rasluka part II est un disque qui a de l'âme, et il ne s'oublie pas.
1. Introduction - In Stillem Gedenken
2. ...Und ich sah Sonn' nimmer heben
3. Abschiedsbrief des Prometheus
4. ...Vom freien Willen eines schwarzen Einhorns
