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Deux ans après Into The Oriental Phantasma, Kadenzza nous emmène toujours plus loin dans l'expérimentation avec son deuxième opus The Second Renaissance. Grâce un premier album qui n’est pas passé inaperçu, le multi-instrumentaliste You Oshima a pu continuer sa quête expérimental du métal symphonique extrême. S’occupant toujours du chant, de la guitare, des synthés, des samples et de la programmation, cet homme à-tout-faire nous emmène une fois de plus dans l’univers du Japon et de l’art ancestral des samouraïs. Même si cela peut laisser perplexe, il se décrit comme pratiquant du « Orchestral Kamikaze Metal », mais au final, il n’a pas forcément tout faux…
Alors évidemment, Orchestral Kamikaze Metal comme ça, ça n’inspire pas grand-chose. Pour résumer la musique de Kadenzza, faites copuler "Emperor, Dream Theater et King Crimson sur un air de néo-classique" et vous obtiendrez un son proche des mélodies de ce maître artistique.
Le métal extrême occupe donc une partie très importante dans The Second Renaissance, comme nous le prouve des morceaux tels que "Ghost In The Shell", "Mother's Flesh - Another Story Of Little Red Riding" ou "The Embers Of Reverie". Mais la fibre musicale d’You Oshima est plus orienté vers le black métal comme nous le prouve "The Wolfoid" et "Mother's Flesh -Another Story Of Little Red Riding". Même si ces parties sont de très bonne qualité, l’homme à-tout-faire a une faiblesse ; la batterie. Malheureusement, il ne maîtrise pas cet instrument et se contente donc d’une batterie programmé par ordinateur. Pour le métal symphonique, la batterie programmée n’est pas ce qu’il y a de plus gênant, mais pour ce qui est des parties plus métal, cela est plus délicat. En effet, les blast beats en version ordinateur n’ont pas du tout le même résultat que de bons fûts, ce qui fait tâche par moment... Cependant, ce point est l’un des seuls points faibles de cet album, mais ce point n’est pas non plus négligeable !
Les morceaux à dominance métal, à l’inverse de la quasi-totalité œuvres extrême, sentent la joie de vivre et la bonne humeur - excepté (bien sûr) quand l’accent black est prédominant. Même certains titres qui commencent lourds et tristes, finissent généralement dans la « gaité » ( "Utakata -Remembrance Of Mother-" ). Les divers solos de l’album sont tous très technique ("The Abyss Stares At You", "Ghost In The Shell"), ce qui montre que le multi-instrumentaliste à un talent, mais pas des moindres…
Mais le talent musical d’You Oshima ne s’arrête pas là. En effet, le niveau orchestral est d’une qualité riche mais aussi très varié. Ainsi, durant toute la durée de l’album, s’enchaîne chants féminins, violon, orgue… Ce melting-pot permet à The Second Renaissance de respirer et l’opus prend une tournure rafraîchissante. L’auditeur n’a pas le temps de s’ennuyer et se trouve surpris par les différents arrangements. Le côté orchestral ramène plus facilement au côté épic recherché par le compositeur de voir mettre en relation musique et japon.
Au niveau du chant, il a choisi un mix judicieux entre chants masculins et féminins d’une part, et chants en anglais et en japonais d’autre part ("Utakata -Remembrance Of Mother-").
Avec ce nouvel épisode, Kadenzza frappe un grand coup dans le pays du métal symphonique avec une fraîcheur et une qualité remarquable. Si le mixage a quelques faibles comme sur "The Wolfoid", la production reste, quant à elle, impressionnante ! Avec un artwork magnifique qui convient tout à fait à un style torturé et complexe, You Oshima démontre à certains qu’au pays du soleil levant, la scène métal n’est pas amorphe…
1. In My Own Voice
2. Ghost In The Shell
3. The Embers Of Reverie
4. The Abyss Stares At You
5. Utakata -remembrance Of Mother-
6. In The Woods
7. The Wolfoid
8. Mother's Flesh - Another Story Of Little Red Riding
9. Epilogue -redemption-