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Avec plus de dix ans de carrière, les québécois de Quo Vadis ne sont plus des inconnus de la scène montréalaise. Le groupe avait en effet déjà atteint une certaine notoriété auprès du public, notamment avec Day into Night et Passage in Time sortis en 2000 et 2001 respectivement, devenant ainsi un des groupes phares du death canadien. On attendait donc beaucoup du quintet death/melodique pour leur prochaine opus et inutile de dire que la qualité est au rendez-vous. Quo Vadis s’est en effet largement surpassé avec Defiant Imagination, 9 titres dévastateurs qui vous infligent une sévère claque dans la gueule. Sorti en 2004, l’album marque une véritable renaissance du groupe qui du même coup s’impose -en force- dans la cours des grands du death.
Ca a pourtant été une année tumultueuse pour Bart Frydrychowicz (guitariste) et Yannick Bercier (batteur), les piliers de la formation qui voient s’en aller bassiste et chanteur/guitariste (rien que ça!) juste avant d’entrer en studio. Mais comme chacun sait, ce sont souvent les périodes de crise qui permettent de rebondir. Et quel rebondissement ! Exit donc Arie Itman et Remy Beauchamp et place aux nouveaux: William Seghers à la guitare et Stéphane Paré au chant. Il reste au groupe à trouver un bassiste et, vous vous en êtes douté, j’ai gardé le meilleur pour la fin. Alors que Bart s’apprêtait à remplir lui-même le rôle de la quatre-corde sur l’album, la formation a finalement eu la brillante idée (et surtout le culot) de faire appel à Steve Digiorgio, le mythique bassiste de Death, qui après écoute de la démo à accepter de venir faire vibrer sa Fretless sur les compos avant de rejoindre ses projets à plein temps. Avec du sang neuf dans les veines et une section rythmique dont on ne peut que rêver, le résultat n’est autre qu’époustouflant.
La batterie de Yannick qui déclenche le premier titre Silence Calls the Storm donne le mot d’ordre de ce disque: Pas de quartier. S’ensuit un cri féroce long de 15 secondes (et oui, j’ai compté) de Stéphane qui s’impose d’emblée au micro, reléguant instantanément dans l’ombre son prédécesseur. Le morceau est parfaitement construit et on ne peut qu’admirer la perfection technique de Yannick, véritable mitraillette, les jeux de guitare parfaitement complémentaire de Bart et William et la richesse des lignes de basse de Digiorgio qui, rappelons-le, n’a mis que deux jours pour enregistrer ! On enchaîne ensuite sur l’ultrarapide In Contempt nous indiquant qu’une baisse de régime n’est pas prête de survenir, puis l’excellent Break the Cycle avec un riff principal très accrocheur qui nous rappelle que nous avons bien là affaire à des fans de Schuldiner.
Tunnel Effect est à mon avis le titre de l’album qui ressort le moins mais on notera la participation de Marco Calliari et Oscar Souto du groupe Anonymus, légende du métal québécois. On ne peut pas, par contre, rester indifférent au surprenant At the Bitter End (incluant la participation vocale de membres de Neuraxis, Augury et Ashes of Eden) qui démontre les véritables qualités technique du groupe, mélangeant death et progressif tout en restant très mélodique et donc parfaitement accessible. Peut-être le meilleur titre de l’album, surtout si on s’en tient au jeu de Yannick. S’ensuit une interlude acoustique (le calme après la tempête?); chorale (en latin, bien sur!), violoncelle, violons. Metalleux rassurez-vous, ça ne dure qu’une minute avant que Yannick envoie une nouvelle rafale annonçant le titre suivant. Fates Descent est d’ailleurs la compo la plus technique de Defiant. Son riff tranchant et original, la rythmique sans relâche et la voix revendicatrice et imposante de Stéphane font de ce morceau une véritable course endiablée qui nous administre un coup de gourdin après un repos bien mérité.
Après le plus lent (mais néanmoins entraînant) Dead Man’s Diary, le disque se termine par une seconde séquence acoustique dans la même veine que la précédente. Ce contraste surprenant avec le genre musical du groupe ne gène pourtant pas et contribue même, si j’ose dire, à rendre ce disque unique.
En tout et pour tout, Defiant Imagination est un véritable aboutissement pour Quo Vadis et reste pour moi le meilleur album métal de 2004 car il n’y a objectivement rien à jeter (libre à vous de passer les interludes si elles vous perturbent). Les montréalais ont acquis une maturité certaine et sont fin prêts à prendre le monde d’assaut.
1. Silence Calls the Storm
2. In Contempt
3. Break the Cycle
4. Tunnel Effect (Element of the Ensemble 5)
5. To the Bitter End
6. In Articulo Mortis
7. Fate's Descent
8. Dead Man's Diary
9. Ego Intuo Et Servo Te