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Au pays du death (mélodique ou old school), les autres styles de musique ont toujours eu du mal à percer. Seuls quelques noms comme Meshuggah, Clawfinger ou plus récemment Cult Of Luna ont réussi à réellement tirer leur épingle du jeu grâce à leur postcore de qualité ! Profitant du récent engouement pour ce style, Burst sort aujourd’hui son 4ème album, et sûrement le plus abouti !
Cependant, la comparaison avec CoL s’arrête plus ou moins ici ! Là où les premiers cités jouent sur le côté doom / postcore, Burst préfère mettre l’accent sur le côté postrock / postcore pour un rendu plus rythmé et enlevé mais tout aussi extrême (The Immateria). Vu que toute la force de cet album repose sur les parties instrumentales omniprésentes, le groupe joue à la fois sur les mélodies cristallines qui nous enveloppent tel un voile de douceur, mais également sur les passages plus denses, plus lourds et également plus noisy où la production semble plus crade (dans la veine de Pelican). Ces savantes mixtures de plans laconiques, rayonnants ou entraînants n’ont pour objectif que de transmettre à l’auditeur des émotions allant de la peine à la colère en passant par le rêve. Vous l’aurez donc compris, les parties instrumentales sont primordiales dans la musique de Burst se chargeant de transmettre une certaine intensité à chacun des morceaux du quintet. Néanmoins, la voix de Linus joue également un grand rôle au niveau émotionnel de la musique des suédois grâce à ses alternances entre timbre hardcore éraillé plaintif, et growls étouffés comme l’atteste le titre Homebound.
Musicalement parlant, le champ d’action de Burst est également plus vaste que celui de leur confrère Suédois. En effet, même si un titre tel que It Comes Into View aurait parfaitement pu faire parti de la discographie de Cult Of Luna, le groupe cultive leur différence avec des rythmiques death / thrash sur Slave Emotion où double pédale et riffs acérés se renvoient la pareille, mais également avec des plans également plus rock voire même rock’n’roll grâce à une batterie presque punk sur quelques plans. Par ailleurs, la structure des morceaux de Burst est à la fois limpide et complexe, voire déstructurée, en fonction des passages et des émotions qu’ils cherchent à transmettre… Chaque mélodie trouve ainsi parfaitement sa place dans la musique du combo et malgré la multiplication des plans, chaque titre possède son propre leitmotiv.
La simplicité et la clarté de leur musique, malgré une production plus crade que d’habitude, pourrait faire croire à l’auditeur que les cinq ne savent que peu maîtriser leur instrument, pourtant les prouesses de variations de styles et de rythmiques démontrent l’habilité du groupe tant à la batterie, qu’au niveau des guitares. Le travail le plus impressionnant reste tout de même celui du chanteur qui module avec une aisance déconcertante son timbre de voix très régulièrement !
Avec Origo, Burst signe l’une des plus grosses surprises de cette fin d’année pour ma part… Seul bémol dans cet univers de beauté saturée, l’immonde pochette en noir et blanc (lorsque j’ai reçu le promo, j’ai pensé qu’on m’avait tout simplement fait une photocopie n&b de la cover, et bien non !) surtout que ces couleurs sont trop en contrastre avec la musique de Burst. Vous me direz, Burst a l’art d’allier les opposés dans leur musique allant même jusqu’à signer sur un label connu pour son penchant extrême (Nile, Cephalic Carnage, The Dillinger Escape Plan…), toutefois cette pochette est bien trop décalée à mon goût ! Oubliez donc la pochette et, amateurs de Isis, Cult Of Luna ou Pelican, foncez acheter cet album !
1. Where the Wave Broke
2. Sever
3. The Immateria
4. Slave Emotion
5. Flight's End
6. Homebound
7. It Comes Into View
8. Storm Wielder
9. Mercy Liberation
