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Après un léger retard vis à vis de l’enregistrement, The Arrs sort enfin son premier album … Et la douleur est la même, deux ans après leur excellente démo Condition Humaine.
C’est un bien pour un mal que ce retard puisque Nico et ses collègues nous pondent dix morceaux sur cet opus finalement, au lieu de sept. Alors, confirmation des promesses entrevues, ou déception ?
Le skeud démarre par « Requiem », qui fait figure de morceau d’intro, puisque celui-ci dure un peu moins de 2 minutes. Un cri se prolongeant, des riffs de guitares lourds et entraînants, le mid-tempo caractéristique de The Arrs, un chant criard de Nico, c’est déjà suffisant pour se chauffer, et surtout suffisant pour être rassurer de la qualité du son proposé. Primo, la production est bien plus léchée que la démo. Afin de pouvoir facilement s’en rendre compte, prenons « … et la douleur est la même », ainsi que « passion » (des chansons qui existaient déjà à l‘état de démo). Il n’y a pas photo, sur l‘album, le volume des couches sonores de celles-ci est diaboliquement supérieur aux versions démo, preuve du travail accompli efficacement.
Concernant maintenant les autres morceaux, j’avais pu découvrir en live récemment « Le mal par le mal », « aussi loin que le regard des anges » et « De ma plume ». Trois morceaux aussi énormes que différents, preuve d’un progrès indéniable dans la créativité et la diversité des structures musicales proposées. « Le mal par le mal » s’oriente allégrement vers le death, aussi bien dans les rythmiques assenées par Paskual et Pierre aux guitares que dans la brutalité affichée par Toki à la batterie. On comprend (dis-je avec un sourire aux lèvres) pourquoi The Arrs est considéré en concert par certains fans comme un combo de deathcore. De son côté, sur « Aussi loin que le regard des anges », non seulement Nico intègre un passage en anglais (répéter 3 fois), mais celui-ci est mélodique, chose plutôt rare chez The Arrs. La chanson néanmoins s’y prête et le résultat est convaincant. Enfin, « De ma plume » est pour moi le morceau le plus efficace de l’album, le morceau reflétant le mieux ce que The Arrs a dans le ventre. Sa structure et ses riffs en mid-tempo du début font penser un peu à « Gravés sur la pierre » (dans Condition Humaine), en beaucoup plus mature et plus thrash sur les bords. « De ma plume », un des hit de The arrs en live assurément.
Quoi d’intéressant encore sur … et la douleur est la même ? Hé bien un p’tit featuring sur la piste « Hommes d’honneur ». En effet, c’est Ken, chanteur du groupe de moshcore parisien Count to react, qui vient épauler Nico sur un morceau assez vénère (« Hommes d’honneur » se conclut par un petit sample).
Rassurez vous quand même, The Arrs n’a pas changé du tout au tout depuis sa démo, et reste reconnaissable entre mille. La preuve, on retrouve les traditionnels riffs en mid-tempo donc (le leitmotiv du groupe), ou encore les paroles murmurées en fond (" Et j’erre dans ces couloirs, guidé par une odeur si familière") sur « De ma plume » par exemple). Au niveau des paroles, ça reste grosso modo les même sujet traités, à savoir les Hommes, la guerre, la mort. Une odeur d’une guérilla se dégage tout au long de l’album, avant que finalement, sur l’Outro, Nico récite calmement et froidement un texte marquant le constat accablant de l’échec de l’homme sur sa soit-disant civilité (" L’humanité a échoué, trahissant ses propres frères, ses propres pères, dans un conflit sans trève "). A noté que certains passages des lyrics de cet Outro sont repris de la toute première chanson « Requiem ». La boucle est bouclée.
Tout a été dit ou presque, et je conclurai en disant que ce premier album de The Arrs est encore plus séduisant que ce que je m’imaginais. J’aurai été tenté de mettre une note finale un peu plus importante encore, mais j’ai préféré être un peu plus objectif, tellement je pense que la marge de progression de The Arrs est encore importante pour les années à venir à mes yeux, si le groupe arrive à renouveller efficacement ses riffs bien sûr. Les grosses tueries du skeud restent à mon sens « Dieu dans leur monde », « De ma plume », et « Le mal par le mal » (sans nullement dénigrer les autres chansons). Rha et ce chant en français, ça fait vraimment plaisir !
1. Requiem
2. Dieu dans leur monde
3. De ma plume
4. Aussi loin que le regard des anges
5. Passion
6. Hommes d’honneur (feat. Ken de Count to react)
7. Le mal par le mal
8. Et la douleur est la même
9. Au cœur de l’arêne (Ad mortem)
10. Outro