Dans l'équipe car il était là avant.
Putain d’été pourri ! Il fait moche, toutes mes demandes de taf restent lettres mortes et alors que tout le monde trace au Brutal Assault pour se prendre des calottes devant une affiche de fou, je me retrouve au Crotoy devant une interprétation du petit chaperon rouge en Picard. Vous imaginez fort bien que cette accumulation de fâcheux événements me fout dans une haine bien sombre et profonde ! Je suis à deux doigts d'écrire cette chronique en capslock tellement je la suinte par tous les pores de la peau, putain...
Ça tombe bien, Ad Hominem, l’un des groupes de black les plus haineux de la création, vient de sortir Antitheist, son premier album depuis l’excellent Dictator - A Monument Of Glory sorti en 2009. Et cette suite était très attendue, car chacune des offrandes du groupe, en plus de partager la particularité de ne pas être pertinentes en fond sonore d'un atelier pour le vivre ensemble et la fraternité, ont aussi en commun de frôler la perfection. Enfin bref, normalement on a ici de quoi me mettre d’équerre en m’envoyant dans les portugaises de quoi réveiller des envie de pogroms bien légitimes.
Après une courte intro, le moment citoyen débute avec le titre Go Ebola! Et alors que l'on s'attendait à une déflagration de black metal sans concession comme la laisse penser tout le rêve qu’envoie un titre pareil, on est surpris ici à avoir affaire à un black'n'roll racé, qui sera la marque de cet album. Non pas qu'Ad Hominem ne s'était jamais aventuré par là, quelques titres sont là pour nous le rappeler (Archtung!), mais le groupe franco-italien n'avait pas poussé cette facette aussi loin jusque-là. Et il faut avouer que ça passe plutôt crème ! Bien sûr, on retrouve certaines tares inhérentes au style, à savoir une certaine redondance dans la structure des morceaux et l'impression d'avoir déjà entendu tel ou tel riff sans arriver à dire où. Mais ça donne aussi des purs titres, taillés pour taper la bamboula comme le parfait Impaled Mohammed et son refrain hyper entêtant, imparable, qu'on ne peut s'empêcher de chanter et qui reste fort longtemps dans la tête.
Mais rassurez-vous, tout n'est pas ici que rythmique à faire taper du pied ! On retrouve aussi des passages d'un black plus radical, avec le bien nommé The Anger Syndrome, ou ce pont sur Glory Hole Jesus. On retrouve même un titre à l'ambiance bien poisseuse avec l'excellent Before You Turn Blue, qui fait monter une sève malsaine et âpre de bon ton.
Ce mélange de deux écoles de black différentes permet de servir au maximum là où se trouve la haine sur cet album : les paroles. Car, à ce niveau, pas de soucis, y-a la dose d'acrimonie ! Comme le titre de l'album ainsi que la pochette le laissent présager, les principales religions monothéistes en prennent ici pour leur grade de façon explicite avec des paroles bien Charlie (Impaled Muhammad, Glory Hole Jesus, Anus of Yahweh).
Pour rendre ce tout cohérent et donner une ambiance générale à l'album, en plus de l'intro et de l'outro, on a le droit à une interlude The One And Only. Bon, pas que le sample utilisé ne soit pas bien, bien au contraire... Mais le choix de sampler une série américaine - aussi bonne soit-elle -, me paraît étrange, Surtout que du coup, à chaque fois que je tombe sur le dit morceau, j'imagine Kaiser en slip. Pas glop.
Au final même si Antitheist n'est pas le déferlement de haine que l'on pouvait espérer - le black'n'roll, tout aussi efficace qu'il est, adoucie toujours pas mal le propos –, ce nouveau Ad Hominem passe tout seul. Peut-être un poil long, accentuant ainsi le coté redondant, mais néanmoins de très bonne facture. Et s'il est en dessous des précédents albums du groupe, des titres comme Before You Turn Blue ou encore Impaled Mohammed font déjà aisément figure de classique.
Tracklist :
1.No Hope (Intro)
2.Go Ebola!
3.Antitheist
4.Death & Cunt
5.Compulsive Extermination
6.The One and Only
7.Impaled Muhammad
8.Glory Hole Jesus
9.I Am the Heretic
10.Anus of Yahweh
11.Before You Turn Blue
12.The Anger Syndrome
13.Tomb of Holiness (Outro)