Nordic Black Mass II
Korrigan - Luynes
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Le 26 juin dernier vous pouviez participer au Nordic Black Mass II, une soirée Black Metal organisée par Les Acteurs de l'Ombre dans la province de Luynes, à quelques bornes de Marseille, dans la salle aujourd’hui reconnue qu’est le Korrigan. Un envoyé d'U-Zine était sur place et vient témoigner des horreurs de cette guerre.
ESUS
La soirée a commencé par Esus, un groupe de Raw Black des Cévennes dont la première particularité frappante est que le batteur est une fille (à moins d'une erreur de jugement dont je serais plus que honteux). Les compositions étaient assez banales et les trop nombreux passages en mid-tempo servis par un chant complaignant donnaient un petit côté mélodramatique constant à la musique de Esus, ne m'aidant pas à m'immerger dans la prestation. Néanmoins ça jouait pas mal. Bien conscient qu'il est difficile d'allumer la mèche lorsqu'on ouvre pour un fest de Black Metal, je me dois d'admettre que c'était un bon groupe de première partie.
CRISTALYS
On change de ton avec Cristalys, un groupe de Black Metal touche à tout qui nous vient tout droit de Marseille. Première chose à noter : ils sont pas contents. A la fois très rock'n'roll et à la fois bien rentre dedans, migrant de passages thrashy à d'autres punk, la musique approche même le RAC par moment. Très diversifié et musicalement très riche, Cristalys n'hésitera pas malgré tout à tâter du chant clair et fédérer le public autour de « Force et Honneur ! » et autres accroches du genre. Au moins un message très clair est passé: ils sont fans de 300. Comme on dit chez moi : je ne cautionne pas:D (avec le smiley sinon on comprend pas le foutage de gueule).
MALEPESTE
La soirée sera calmée par Malepeste, un groupe de Doom / Black de Lyon très très très mou. Pour deux – trois trucs cools, beaucoup trop de mid-tempo pas super inspiré et un chant pas forcément très engageant viendront à bout de bon nombre de festivaliers. Sans vouloir être trop cassant (et donc ne pas fidèlement retranscrire mes notes), j’ai trouvé ça franchement insipide.
DAEDALION
Daedalion a été pour ma part la première grosse tuerie de la soirée. Un Black Metal violent et Satan ne pouvait que revivifier la soirée après un Malepeste assurément incompris. Le chant yellsé et néanmoins agressif servi par des riffs sombres et malsains oscillant vers un groove à la Arkhon Infaustus m’ont complètement emballé. C’était bon ; c’était monstrueux de se prendre cette putain de double dans la gueule servie par des blast à tout va. Par moment j’avais envie de dire que je croyais voir Dissection avec le batteur d’Emperor. J’en rajoute à peine.
NEIGE MORTE
Annulé !
MALEFICUM ORGIA
Une bonne soirée Black Metal doit forcément être arrosée d’un peu de True Black. Très Satan dans son approche, les envolées musicales renforcent ce ton négatif illustrant si bien la position du Maleficum Orgia. Le jeu de batterie oscille entre un blast à petit tempo lissé et rythme puka punk comme on en retrouverait à foison sur un Satanic Warmaster. Mes références vont plus loin car j’avais l’impression de tomber sur du Blasphemy par moment (chacun les siennes). Plus la soirée avance et plus mes notes deviennent confuses. Néanmoins un mot domine sur tous les autres puisqu’il revient 4 fois sur 2 lignes : SATAN !
MONARQUE
Lorsque la soirée donna place aux canadiens enragés de Monarque, tels des lycanthropes, le public se transforma en une espèce de masse haineuse et assoiffée de violence répondant ainsi au matraquage de fût continuel que fera subir le batteur à son matériel. Rempli de blast mais aussi de violence, Monarque tiendra un long show qui défonce mais qui pourrait paraître un tantinet répétitif sur la longueur. Pas que ça m’ait dérangé moi. A partir du moment où les riffs ivol suivent la cadence, que le chant dont l’écho est réglé sur max assure, et que le public se tape dessus, tu sais moi...
Avant Ad Hominem, vous auriez pu voir le Glam Performing, que j’ai lamentablement raté mais dont voici quelques extraits :
AD HOMINEM
Enfin Ad Hominem monte sur scène pour le n-ième concert de split et surtout, enfin je vois Ad Hominem en vrai. Ad Hominem ça blast non stop et ça se repose que sur les puka. Ad Hominem c’est malsain, violent, agressif, négatif, provocant, je m’attendais à ce que ce soit la même de la part du public. Et je dois dire que j’ai été déçu de ce côté là. Les festivaliers étaient en transe, certes, mais très loin de se la mettre comme il semblait que c’était le cas lors de la dernière prestation d’Ad Hominem à Luynes. J’ai quand même eu le droit à quelques petits mignons de 14 ans qui faisaient des Sieg Heil, mais si peu. J’aurais pensé que les aficionados de « The Psalmody of Sub-humans » auraient été un peu plus charnus. Quoiqu’il en soit on s’est tous pris une bonne grosse branlée dans la gueule ce soir là. Le Black Metal ça devrait toujours être comme ça : claquant et Satan.
En périphérie de la salle vous pouviez trouver Barbeuk et distro sous un soleil de plomb. Le public a été bien traité et les horaires très bien suivis. Je remercie tous les bénévoles des Acteurs pour cette soirée en monochrome et tout spécialement Gérald.