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« Les albums de Fantômas se suivent… et ne se ressemblent jamais »
Plus qu’une phrase qui résumerait bien l’état d’esprit du groupe, c’est un mode de fonctionnement chez Patton et ses collègues : ne jamais se répéter, toujours être un maximum créatif naturellement et artistiquement parlant, un maximum inventif, en somme un maximum efficace pour des fans toujours plus exigeant les uns par rapport aux autres... mais ne doutant plus depuis longtemps de l‘intégrité artistique et professionnelle de la clique. Après l’unique piste du précédant opus « Delirium Cordia » (un album très lent, très ambiant), Fantômas nous annonçait un album suivant plutôt différent du précédent, plus agité du genoux.
Parlons tout d’abord du très beau artwork de ce disque, sortie une fois encore via le label Ipecac Recordings : celui-ci est constitué de petites vignettes de dessins, collées les unes aux autres, représentant bien cette notion d’animation évoquée sur le titre de l’album. A l'interieur, on vous propose un splendide livret-calendrier, confectionné par Yoshitomo Nara(il est inutile de vous dire que ce livret justifie déjà à lui seul l‘achat du cd, tant je le trouve original par ces dessins). Mais rentrons dans le vif du sujet.
Fantômas a donc changé de cap une fois de plus sur ce « Suspended Animation », en privilégiant sur trente pistes au total [chacune représentant les jours du mois d’Avril 2005] un côté plus énergique, rentre dedans et expérimental dans le son, assez ressemblant en fin de compte de ce qu‘ils avaient fait sur leur premier album "Amenaza Al Mundo".
L’album n’a d’intérêt véritable que si il est écouté de la première à la dernière chanson, vu que la grande majorité des morceaux ne durent pas au dessus de deux minutes. Plutôt que de détailler et vous narrer les passages m’ayant plus tout particulièrement, je dirais que l'ensemble des pistes forme un tout, le son plus agressif et metal de Buzz Osborne (guitare), Trevor Dunn (Basse) et Dave Lombardo (Batterie) à la batterie tranchant singulièrement avec les mélodies de jeux vidéos et différents samples de cartoons (ronflements, divers sonorités comique, etc…). C’est ce contraste qui fait la richesse du disque. La virtuosité naturelle de chaque musicien provoque et permet un changement brutal incessant de rythme sur nombre de pistes, qui nous laisse contemplatif. On pourrait certes se dire, avec un esprit un peu plus extérieur et critique, que « Suspended Animation » n’est ni plus ni moins qu’une accumulation de sonorités les unes sur les autres, une bouillie sonore vue de manière plus grossière, mais on se rend rapidement compte que tout est calculé, précis.
Dans un certain sens, Mike Patton veut nous transporter à travers l'ambiance barré de cet album dans un monde différent du notre, dans un univers où chaque son audible cohabite les uns avec les autres, dans la logique et l'harmonie la plus parfaite.
Enfin, au niveau du chant à proprement parler (pas des cris mais des paroles), très peu de pistes disponible dans ce contexte. Je retiendrai surtout le chant de Patton sur « 04/10/05 ». Ce morceau nous fait voir de plus que celui-ci ne fait pas que reprendre de bêtes samples, mais remix aussi sa voix de façon étonnante en lieu et place. C'est robotiquement (un timbre de voix rappellant Mario Bros), qu'il epelle une par une les lettres de F.A.N.T.Ô.M.A.S
C’est finalement un sample du célèbre toons Bugs Bunny qui conclut l’album sur «04/30/05 » par la phrase de conclusion : "Well, what did you expect in an opera ? A happy ending ?".
Le Fantômas d’aujourd’hui a cela de formidable qu’il tente toujours plus, et a une qualité sonore encore (et une production) encore supérieure à leur début. Au final, Suspended Animation est une pièce de plus au Puzzle quoté « chef d’oeuvre » au panthéon du métal. C'est une fois de plus une galette qui se savoure individuellement, à l’abris des oreilles indiscrètes (je ne pense pas que vous récolterez un franc succés si vous mettez le skeud en écoute lors d'un rassemblement de chevelus). C’est de cette façon que l’amour pour cet album progresse écoute après écoute. Heureusement que dans le monde de la musique, il y a des Mike Patton je me dis parfois… qu’est ce qu’on s’ennuierai sinon ! A écouter absolument, tant il ne peut laisser insensible, que vous soyez fan ou pas de ce style de zik'.
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