Un mec qui écrit des trucs.
Tout commença lors d'une banale requête en interne. L'un des chroniqueurs du site, dont je tairai le nom pour éviter toute mutinerie, ayant envie de faire baisser sa moyenne de notation et donc cherchait un album pourri à dézinguer. Et quoi de plus facile à dézinguer qu'un album de Brutal Death nul, hein ? C'est bien un des seuls genres où quand c'est mauvais, y'a vraiment rien de bon à dire. Pas comme du Black Metal où on pourrait parler d'ambiance, de trucs Revival où il y a un esprit, ou autres machins mélodiques qui sont souvent mauvais car pas à notre goût. Non, le Brutal Death et le Grindcore / dérivés, quand c'est nul, c'est souvent que c'est VRAIMENT juste nul. Genre objectivement. Du coup, je me suis senti obligé de prendre part à cette quête. Et en fouillant, je tombe sur cette horreur. Pratiquement sous le choc, je soumets fébrilement cette merveille, qui finalement ne passe pas parce que tailler sur le Slam et autres trucs à moshparts, c'est vraiment trop facile et gratuit. Ben qu'à cela ne tienne. Comptez sur moi pour que ça passe pas entre les mailles du filet d'un sourd. Spilling Entrails, on en parle aujourd'hui, et maintenant.
Pourtant le premier album était pas si mauvais. Enfin je veux dire, évidemment il était nul, mais pas à ce point là quoi. Y'avait du guttural, quelques écrasements rigolos, et pis un titre cool et un dinosaure sur la pochette, forcément on pardonne UN PEU. Là, l'année suivante, c'est juste pas possible. Tout, mais alors tout est foiré, sans rien pour rattraper, à aucun moment, c'est tellement mauvais que je sais même pas par où commencer. Alors oui déjà on peut dire que c'est bateau, que les riffs joués sont des resucées des resucées de resucées, de telle sorte que si on gommait les principaux défauts on arriverait à un 4/10 grand maximum. Mais... Mais c'est bien plus que ça. Bref, on va commencer. Déjà, le premier contact : la pochette. Alors, oui, il y a de l'idée. Oui, normalement quand on met un Cthulhu sur un album, il démarre avec un certain standing. Mais là, c'est tellement photoshoppé qu'on dirait une cinématique de PS2. Désolé, mais c'est MOCHE. C'est juste profondément MOCHE. Et c'est à l'avenant du reste. On croit bien faire, mais désolé les mecs, c'est juste absolument naze à un point navrant, où on arrive même plus à en rire tellement c'est consternant.
Bon déjà la pauvreté des riffs. Enfin riffs, bien grand mot. Enchaînements de notes. Qu'on dénombre au final à genre 1 ou 2 par morceaux, mais avec une BAR qui s'emballe sans cesse différemment de manière complètement random assez risible. Au moins c'est en rythme. Mais c'est qui derrière cette merde au juste... Oh mais. Oh mais oui c'est pour ça. C'est ce bon vieux gros tas de Darryn Palmer, le mec encore plus jeune que moi qui a déjà quarante projets tous nuls <3. Bon, son taff chez Slamophiliac passe bien, d'accord. Mais ça nous explique bien des choses, tant du coup Spilling Entrails semble devenir le projet poubelle de notre gugusse. D'où le fait que s'il ne se passe jamais rien dans les morceaux patauds tournant autour de deux notes et une harmonique, les intros tendent à faire absolument n'importe quoi, en mode expérimentation qu'on ferait pas dans un vrai groupe. Quand c'est de l'acoustique bidon, okay, mais alors, y'a un truc qui m'a juste mis sur le cul, c'est le jeu de stéréo complètement pourri et ridicule au début de "Entrenched in Despair" qui vaut presque de l'or tant le nanard musical est poussé loin. Ah et sinon, j'ai parlé du chant ? Ah tiens non, pas encore. Bon, on respire un grand coup. Comment dire.
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Voilà, Todd Grove ou la preuve vivante qu'absolument n'importe qui peut être embauché dans un mauvais groupe de Slam. Parce que niveau "moi aussi je peux le faire" sa performance envoie du rêve. Autant le monsieur était pas mauvais sur "Slamosaurus Rex", autant là il a complètement craqué, et si on retrouve pas mal d'intonations putrides, elles côtoient des moments risibles de vieux gargouillements bain de bouche et de BREEE BREEE faits simplement à haute voix. Et surtout, règle ultime à ne pas transgresser quand on fait du Slam, quoi que tu fasses, n'utilise surtout jamais la lettre A, on dirait un rôt, et c'est dégueulasse. Les O, les I, les U, les OU, okay, mais le A c'est comme le ON, tu oublies. Et il le fait tout le temps. Au secours. Et fais pas genre y'a des paroles. Surtout que niveau anti-puissance, ça envoie du rêve tout ça. Et fallait que ce soit mixé n'importe comment avec des guitares inexistantes aussi hein, sinon ce serait pas drôle. Genre en plus de ça c'est même pas puissant, tout a un son dégueulasse, c'est pas massif et on veut même pas faire de circle pit. Mais donnez-nous un seul truc à sauver bon sang. Un seul. Et que ce soit pas juste histoire de mourir de rire comme cette "Invocation of Xexanoth" qui compile TOUT. Ah oui et les mecs. Les titres Lovecraft, c'est cool, ça change du Gore typique du Slam, mais ça a rien à foutre là, on est dans le domaine de la profanation plus qu'autre chose... Et cette lead clôturant l'album, jamais je m'en lasserai.
Enfin, vous voyez. Il y a des albums ratés. Il y a des albums qui passent à côté de leur sujet mais sont plein de bonnes intentions. Il y a des albums simplement trop bateaux pour qu'on en ait quelque chose à foutre. Et il y a les albums nuls. Genre juste profondément mauvais, nuls à chier, à sortir en soirée. Le Slam pur et dur, déjà globalement pour les non-initiés même quand c'est pas trop mauvais c'est un sketch. Là, on atteint le niveau du dessus avec tout simplement zéro bon passage, aucune qualité, rien à sauver à aucun moment. Et c'est juste magique. Alors je me casse pas le cul pour noter, la note du zéro absolu étant la plus belle récompense que je puisse offrir à une telle découverte. En dessous, il y a les groupes parodiques, et c'est tout. Merci.
Tracklist :
1 - C’thulhu Fhtagn (C’thulhu Waits)
2 - Sunken City Of R’yleh
3 - Call Of The Deep Ones
4 - Entrenched In Despair
5 - Lobotomized With A Fish Hook
6 - Expurgated Demoniacal Spirits
7 - Sporadic Butchering
8 - War For Humanity
9 - Rebellion Of Nyarlathotep
10 - Invocation Of Xexanoth
11 - Humanity’s Final Hour