LudwigRGF, chroniqueur et live reporter à dominante Black Metal,mais également Thrash, Death, Grind, Crust et Hardcore, made in Clermont Ferrand!
Bouclez vos ceintures, et préparez-vous à être propulsés en 1988 avec ce premier album de Gruesome !
Pour ceux qui n'auraient pas entendu parler de Gruesome, il s'agit d'un projet à l'initiative de Matt Harvey (Exhumed, ex-Repulsion) et Gus Rios (Evil Amidst, ex-Sickness) à la suite de leur participation au Death To All Tour, tournée d'hommage à Death.
A l'origine les deux compadres s'interrogeaient, devaient-ils réaliser un tribute album à Death ou bien monter un projet s'en inspirant très fortement ?
Ils ont par la suite opté pour la deuxième option, et ont ainsi formé Gruesome en compagnie de Robin Mazen (Castrator, ex-Demonomacy) et Daniel Gonzalez (Possessed).
Formé en 2015, Gruesome s'est très vite attelé à la production de son premier opus, qui se veut être un hommage à la période Leprosy de Death.
Certains crieront au plagiat, ou à la repompe stupide, mais pour une fois on a ici un album hommage à part entière, de très bonne qualité.
L'album démarre sans temps de battement ou intro chiante sur le morceaux Savage Land.
Le jeu de guitare très Thrashy, gras et léché nous renvoie immédiatement aux premiers succès du Death Metal. Gruesome réussit avec brio le pari qu'il s'était lancé, en écoutant cet album sans savoir de quoi il s'agit, on ne peut que penser qu'on a entre les mains une galette datant de la fin des années 80 cotoyant un Slowly We Rot ou un Malleus Maleficarum.
Tout dans la musique de Gruesome nous renvoie à cette époque, Matt Harvey nous régale avec cette voix rauque et puissante encore jamais entendue dans Exhumed, qu'on pourrait facilement confondre avec celle de Schuldiner, les morceaux s'enchaînent avec une rare fluidité pour un album de ce genre, lui conférant une dimension quasi cyclique.
On a enfin le plaisir de réentendre un Death Metal originel, où la technique est réservée aux soli et non plus à des emmerdantes branlettes de manches comme on en entend trop dans le Death moderne, la batterie et la basse, bien qu’excellemment jouées ne sont pas ici un prétexte de démonstration de rapidité mais fournissent une base rythmique solide et entraînante à la façon d'Atheist à leurs débuts.
Les fioritures n'ont pas leur place sur Savage Land, qui pourtant ne manque pas d'une densité sonore exceptionnelle, grâce à l'excellent travail de mixage réalisé ici par Jarrett Pritchard (1349, Lecherous Nocturne) Savage Land bénéfécie d'un son purement Old School sans pour autant être mal mixé ou dégueu.
Au bout de quelques écoutes on peut s'amuser un peu et tenter de regrouper les morceaux de Gruesome et leurs morceaux « référents » sur Leprosy et Spiritual Healing, on retrouve indéniablement des éléments de Living Monstrosity sur le morceau Psychi Twin, ou encore Trapped In Hell qui nous renvoie directement à Defensive Personnalities, bon c'est drôle cinq minutes mais comme aurait dit Hô Chi Minh « on est pas non plus ici que pour rigoler ».
Enfin, on se marre, on dit des conneries, et sans trop s'en rendre compte l'album est terminé, c'est bien là le seul défaut que j'y ai trouvé, 35 minutes, pour une galette de cette qualité c'est bien trop court comme disait Bernadette Chirac. Mais ne râlons pour si peu, au vu de la productivité et du talent de Gruesome, on peut attendre une nouvelle sortie sous peu, bien qu'il sera difficile de détrôner Savage Land...
Tracklist :
1 – Savage Land
2 – Trapped in Hell
3 – Demonized
4 – Hideous
5 – Gangrene
6 – Closed Casket
7 – Psychic Twin
8 - Gruesome
