Un mec qui écrit des trucs.
Vous le savez que ce que j'aime par-dessus tout c'est le Death Suédois. Et même si vous le saviez pas, maintenant vous êtes au courant, zob, na. Juste, ces vieilleries un peu ringardes, avec ce bon gros son croustillant et dégueu, la saturation tronçonneuse, Grave et Dismember mes amours, tout ça. Et y'a un autre truc qui vaut amplement le Death Suédois, c'est le Death Finlandais. Tout aussi ringard voire encore plus, qui tendait à expérimenter de partout et s'est totalement éteint vers 1993-94 où absolument tous les groupes constituant la scène ont splitté ou se sont mis à faire du Stoner et du Hardcore. Genre comme en Suède sauf qu'ils sont pas revenus par la suite, pour grossir le trait et vulgariser. Bref, pourquoi je raconte tout ça ? Parce que Mörbid Vomit (sérieusement, ces trémas sont une insulte au bon goût, c'est génial) viennent de Finlande et viennent de nous sortir un truc, et qu'aujourd'hui on en parle. Et qu'il me fallait une intro, accessoirement.
Finlande, peut-être, mais alors autant maintenant la Finlande commence à avoir de nouveau une scène assez Ivôl qui se pointe et revient en force (allez juste mater l'affiche du Finnish Death Metal Maniacs et pleurez vos mamans), autant le groupe qu'on a actuellement sous les yeux ne sonnent en rien comme ses confrères. Là, on est les deux pieds dans les Krisprolls. Et c'est tout. Le truc le plus direct et bovin qu'on puisse imaginer dans le genre, le brut de fonderie ultime qui s'emmerde pas d'ambiances, fin comme un Entrails et riche comme du Paganizer. Mais en fait, ce n'est pas un véritable album qu'on a là, nope, Blast Head Records nous sort davantage une compil des deux sorties du groupe, une démo et un EP. Mais pas de craintes, déjà faites pas genre vous connaissiez déjà avant donc ça gâche la surprise parce que je sais bien que c'était pas le cas à moins que vous soyez un proche du groupe, et ensuite la différence de son est tout sauf gênante malgré la petite aération supplémentaire qui arrive à mi-parcours, le tout s'écoute bien comme un album. Juste le bassiste qui change en cours de route, voilà, sortez les violons devant tant d'émotions.
Sinon on est en terrain connu. Pour le meilleur ou pour le pire. Du coup ceux qui crachent sur le Revival parce que Carnage a fait mieux avant peuvent tout de suite déserter, rien à voir. Les autres Die-Hard fans peuvent rester et prendre leur zob. On fait ici dans le Death Metal de base, le primaire avec des couilles et de la sueur au fond de son cercueil, mais il est bien fait. On sent même pas mal de vieux Edge of Sanity dans les mélodies qui squattent, principalement sur la doublette "From the Unknown"-"Embodiment of Death" qui forment l'apothéose de la première partie avant un "Another One to Die" particulièrement attardé et headbangant à mort. Et ça enchaîne. Et on continue avec toujours les leads qui sentent le caveau au petit matin, avec toujours ce son parfait dosant parfaitement l'ancien de manière actuelle, un growl qu'on sent qu'il aime "Left Hand Path" et boum. Tu sais ce que t'écoutes. Et t'aimes ça. Parce que niveau truc classique et parfaitement agencé, y'a bon Banania. Exactement ce dont justement Entrails devrait prendre de la graine à l'heure de la sortie de son nouvel album, à savoir un dosage parfait d'efficacité, de gros son et de petites mélodies qui font mouche et mises en valeur par des gros tapis de double comme on les aime sans que ça s'excite trop (malgré quelques courts blasts dévastateurs comme il faut).
Sinon bah. Même défaut que d'habitude. Cet album est déjà sorti en mieux 50 fois il y a 25ans. Ces riffs-là, on les connaît, cette ambiance et ces structures aussi. Ces morceaux-là très exactement non, mais on fait dans le worship pur et dur, du coup c'est pour oreilles averties et surtout peu aventureuses. M'enfin, on sait tous pour quoi on a signé au fond. Et le groupe réussit quand même à nous surprendre. Une fois. Une seule. Mais il le fait pas à moitié, avec la reprise finale, qui est une reprise de... de Ghost. Oui, les guignoles Super Satan, dont le Hard Rock à la con est ici assez transformé. Bon, c'est fait sur "Prime Mover" qui clôt le premier opus donc la prise de risque est moindre car le riff principal est déjà assez lourdingue et le titre dans les moins tubesques, mais cette nouvelle version bien poilue et bizarrement très fidèle à l'originale défonce et donne une autre dimension à tout. Jolie curiosité pour finir sur une bonne note donc.
Sinon que dire. Bah c'est du Swedeath de Finlande tout ce qu'on fait de plus bateau et classique, donc si vous aimez le style vous aimerez l'album sans toutefois lui vouer un culte, mais on peut quand même dire qu'on tient ici le haut du panier du style tant tout est naturel et marchant au final totalement dans les traces du premier Bloodbath. Sans avoir LE titre qui fait tomber à la renverse, cette compil de deux EPs est suffisamment solide pour s'imposer comme une sortie à ne pas rater de ce tout début d'année. Bref, largement de quoi s'occuper aux côté des blockbusters Old School de ce premier semestre que sont les Entrails, Gruesome et Morgoth...
Tracklist :
1 – Blood Shall Be Shed
2 – From the Unknown
3 – Embodiment of Death
4 – Another One to Die
5 – Engulfed by the Plague
6 – I Breathe Hell
7 – Fuck the Dead
8 – Torture Ritual
9 – Prime Möver (Ghost cover)
