Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)
David Shankle l'assure, "il est toujours un guerrier" ! Ce titre d'album fait sans aucun doute référence à son passage dans les rangs de Manowar (de 1988 à 1994). Le guitariste originaire de Chicago a ainsi participé à l'album The Triumph of Steel, paru en 1992, et à l'écriture de quelques morceaux aux côtés de Joey DeMaio. Depuis 2003, il s'emploie avec D.S.G. à démontrer qu'il est toujours dans le coup. J'avoue avoir fait l'impasse sur ses deux premiers efforts studio, mais ce Still A Warrior a piqué ma curiosité.
Il s'est entouré pour l'occasion du vocaliste Warren Halvarson (Damien Thorne), du bassiste Michael Streicher et du batteur Gabriel Anthony. Tout commence donc avec le morceau titre "Still A Warrior" qui met d'entrée les choses au clair avec un Heavy/Power direct et fédérateur révélant la voix d'un Warren Halvarson en grande forme. On l'imagine très bien dans son autre groupe Heaven & Hell Chicago, un tribute band à l'ère Dio de Black Sabbath tant il est à l'aise dans ce registre. Dans la même veine, "Ressecution" (bénéficiant d'un synthé qui accentue le côté Power) et "Glimpse of Tomorrow" poursuivent sans faiblir. Le surnom de "The Shred Demon" n'est pas usurpé et nous avons évidemment droit à quelques solos bien tranchants sans donner dans la surenchère. C'est sans compter sur le premier instrumental, "Demonic Solo" qui n'est cependant pas nouveau. Il est tiré de la bande son de Jezebeth, film d'horreur américain à nichons, sorti en 2011, à laquelle Shankle participa. C'est du pur shred qui mouline, la vitesse d'exécution étant insolente, mais niveau émotion on repassera. Pourtant (et heureusement), j'apprécie cet exercice (notamment chez Jason Becker et son Perpetual Burn ou David T. Chastain) mais le son un peu trop brut n'aide en rien. C'est d'ailleurs l'impression générale qui ressort de l'écoute de cet album et qui gâche parfois de belles mélodies comme sur "Fuel for the Fire". Le plus speed "Eye to Eye" fait lui un peu penser à du Iced Earth, avant qu'un deuxième instrumental cassant le rythme fasse irruption. 8'39, c'est la durée de "The Hitman", sorte de jam entre solistes avec les grattes de Michael Angelo Batio (du groupe Holland dont on peut entendre le morceau Wake Up the Neighborhood dans le film School Girls (1985), un des premiers de l'actrice Sarah Jessica Parker pour la petite histoire), Joe Stump (HolyHell) et Parker Lundgren (Queensrÿche) sonne assez bien mais sans sortir du côté purement jam. Bien plus excitants les trois derniers morceaux, dont les très accrocheurs "Into the Darkness" et "Across the Line".
Dans l'ensemble, c'est un album dont on comprend vite les intentions : balancer du Heavy efficace et des shreds. En pratique, et malgré de bonnes et solides compositions, la production manque de chaleur et d'uniformité. Ce qui ne rend pas du tout justice aux parties guitares. Un comble pour ce qui est l'élement central. Néanmoins, les prouesses vocales de Halvarson sont un gros point fort et j'ai très envie de le réentendre prochainement. Pourquoi pas en guest chez Dawnbringer, autre groupe de Chicago ?
Tracklist:
01. Still A Warrior
02. Ressecution
03. Glimpse Of Tomorrow
04. Demonic Solo (from the movie “Jezebeth”)
05. Fuel For The Fire
06. Eye To Eye
07. The Hitman (instrumental)
08. Suffer In Silence (Agenda 21)
09. Into The Darkness
10. Across The Line
