Drogué alcoolique aimant les amplis qui vomissent des basses bien grasses.
Supermothafuzzalicious!! C’est 4 ans après ce très bon opus au titre pour le moins surprenant que Black Rainbows signe son 4ème album chez Heavy Psych Sounds Records. Depuis ses débuts, le trio italien a l’habitude de nous offrir un stoner rock bien old-school suivant les traces des premiers groupes de desert rock. Du son fuzzé typé, mais aussi du psyché et du blues, vous avez les caractéristiques du groupes présentes une nouvelle fois sur ce Hawkdope.
On l’a toujours constaté, Black Rainbows ne fait pas particulièrement dans le novateur. Non, encore une fois le trio préfère rester fidèle à lui-même en suivant la même ligne artistique que ses trois premiers albums. Que ce soit dans les compositions, leur structure ou encore la production. Mais une fois de plus, la formation nous livre un son bien efficace qui donne envie de remuer frénétiquement le cou et de tirer sur les cervicales. Alors après tout, pourquoi leur en vouloir ?
Malgré l’aspect déjà-entendu du groupe, l’album ne tourne pas en rond. On alterne donc entre les desert rock bien crasseux à la Fu Manchu comme The Prophet ou Hypnotize My Soul With Rock N’ Roll, avec quelques morceaux plus psychédéliques. La plupart des titres de cette nouvelle galette sont accrocheurs comme il faut. Rien n’est transcendant mais on prend du plaisir à l’écoute du skeud. C’est entraînant, ça nous donne envie de voir le groupe en live… Bref, Hawkdope vient bien compléter la discographie du groupe qui en plus de ses quatre albums compte également divers EP et split.
Et puis au-delà du manque d’originalité, on a droit à de belles perles, notamment à un Cosmic Picker psyché à souhait pour conclure l’opus. Un morceau un peu plus éloigné du fuzz et de l’aspect rentre-dedans du reste de l’album. Ici, tout est plus lent, plus reposant, plus planant, plus reposant. On a droit entre divers soli à des passages en clean bien agréables toujours ponctués de la voix de Gabriele Fiori recouverte - de trop - d’effets. Autre surprise à l’entente d’un interlude proche du southern rock sur Waiting For The Sun, qui n’est visiblement pas un hommage aux Doors. Encore un des rares moments où la guitare n’est pas complètement distordue ou noyée dans divers effets.
Les effets, parlons-en. Lorsque qu’autant sont appliqués sur les différentes tracks, tout doit être géré avec parcimonie et attention. Et ici, malheureusement, la production ne suit pas toujours assez bien les ambitions du groupe. A trop mettre de fuzz (jusque dans le titre des morceaux) sur la guitare et à trop orienter l’égaliseur vers les graves… On a tendance à oublier la guitare basse, discrète sur plusieurs titres comme sur Wolf Eyes. La voix de Fiori est également trop présente et ne bénéficie pas d’un traitement optimal de la reverb, du delay ou autre chorus. Heureusement, l’efficacité des compositions nous aide à oublier ce genre de détails.
Pour une fois, je ne vais pas me plaindre du package. Il faut dire que peu de sorties récentes n’ont réussies à me convaincre avec leur artwork. Ici, on a droit à une pochette CD cartonnée ressemblant à du Digipack, contenant des illustrations dans des nuances roses et violacées réalisées par Solo Macello. Tout en sobriété en restant plaisant à regarder. Petit point noir cependant en constatant l’absence de booklet.
Certes, Black Rainbows n’a, avec ce quatrième opus, pas vraiment bousculé nos habitudes. Toutefois, les Romains arrivent toujours à nous pondre des titres diablement efficaces qui n’hésitent pas à rester en tête. Du riff bourrin, du fuzz, des refrains accrocheurs largement réverbérés… Finalement, a-t-on vraiment envie de se plaindre ?
Tracklist :
1. The Prophet
2. Wolf Eyes
3. Hawkdope
4. No Fuel No Fun
5. Hypnotize My Soul With Rock N’ Roll
6. Waiting For The Sun
7. JesusJudge
8. Killer Killer Fuzz
9. The Cosmic Picker