Avitum est un tout nouveau projet sorti des terres languedociennes il y a trois ans. Enregistrée dans le courant 2013, il aura fallu attendre la fin de l’année dernière pour que soit publiée leur première démo sur le label bourguignon Atavism Records. Sobrement intitulée « MMXIV », la pièce se décline en trois pistes, sur un format pro-tape limitée à cent exemplaires. En se penchant dans le contenu de l’artwork, on se rend compte qu’on n’a pas affaire à des philanthropes, que ce soit au niveau du choix des titres, de l’imagerie et des remerciements de rigueur…l’œuvre étant ni plus ni moins dédiée à Dominique Venner.
Militant, tel est le terme qui vient à l’esprit après cette brève analyse visuelle. Mais la musique, l’est-elle autant ? Avitum nous propose à peine plus de quinze minutes pour en juger.
Dès les premières minutes, il ne faut guère de temps pour se rendre compte des principales influences du projet, le premier nom me venant en tête est évidemment les toulonnais de Seigneur Voland. Cela dit, on est moins dans l’agressif, plus dans l’épique, essentiellement dû à la sonorité des guitares ; celles-ci sont à mi-chemin entre le Alone Against All de Capricornus et le Graveforests and their Shadows de Walknut, à savoir une certaine fluidité et un « velouté » dans l’enchaînement des riffs qui leur confèrent un côté atmosphérique. Cette impression est d’ailleurs renforcée par l’utilisation d’une boîte à rythmes, pas forcément un atout quand on sait à quel point ce procédé enlève le caractère organique et substantiel d’une vraie batterie, d’autant plus pour un projet se réclamant glorieux et hostile. Je note donc ici un certain décalage entre ce à quoi je m’attendais au début et ce qui me parvient aux oreilles. Alors certes j’exagère un peu le trait, on trouve des passages intéressants, notamment ces mises en avant de la guitare qui vient distiller ses quelques mélodies épiques, mais hélas bien rares.
Au bout du compte, c’est sans doute la prestation vocale qui m’a sans doute le plus séduit sur cette démo. Les parties Black Metal sont à la croisée de celles de Xaphan (Seigneur Voland) et Asemit (Totenburg), à savoir détestables, lointaines et éraillées ; l’autre jeu vocal consiste en ces phrasés hurlés, vindicatifs, dans le genre des canadiens de Markland Folks (ouh, il fallait aller la chercher cette référence-là !), ce sont bien ici les rares instants où le projet peut se targuer de produire une musique conquérante.
A part une production plutôt soignée pour une première réalisation, cette démo ne m’a pas totalement convaincu, la faute à des titres inégaux (seul « la race du Grand Remplacement » a su tirer son épingle du jeu pour être franc), le reste étant assez quelconque. Avitum a encore tout à prouver pour la suite.
Tracklist :
1. La race du Grand Remplacement
2. Maquis (France de la Résistance)
3. La nef des invaincus