Rise of the Northstar + Upon Us All + Stride Against Lies
Le Saint des Seins - Toulouse
Anciennement responsable du webzine U-zine.org. Actuellement chroniqueur éclectique et live reporter basé à Toulouse.
Ahh, ça faisait bien longtemps que l’on n’avait pas eu un gros concert qui cogne fort au Saint des Seins. Alors que l’on parle beaucoup de la Dynamo, qui doit selon toute vraisemblance fermer dans les jours ou semaines qui viennent, il faut reconnaitre que les concerts de metal et de hardcore sur la place Saint Pierre se sont faits de plus en plus rares. La cause : Toulouse Hardcore Shows ayant clairement freiné son rythme d’organisation, et SPM Prod ayant depuis presque deux ans évolué vers des salles plus grosses pour accueillir des groupes plus gros.
Et pourtant, les concerts de metal, et surtout ceux de hardcore ont toujours été exceptionnels. La raison : des lights de très bonne qualité au vue de la salle, et un son généralement très correct mais surtout une scène à peine surélevée, un pit assez spacieux pour y évoluer et assez resserré pour en décupler l’intensité. En bref, le Saint des Seins est la salle qui a toujours permis le plus de proximité entre les artistes et le public. Rappelez-vous les concerts de Municipal Waste, de Red Fang, d’Alestorm, mais également des locaux d’Alea Jacta Est ou de Black Knives … Et pour la seconde fois, la salle affrontera donc les parisiens de Rise of the Northstar, accompagnés des locaux de Upon Us All et de Stride Against Lies.
UPON US ALL
Il est 20h30, et c’est déjà un public étoffé qui se presse devant le Saint des Seins. L’immense backdrop de Rise Of The Northstar qui occupe tout le fond de scène laisse déjà présager un sacré déferlement d’énergie. Pour l’heure, charge à Upon Us All d’ouvrir les hostilités. Le groupe toulousain n’a encore que peu d’expérience au compteur, mais le quartet a semble-t-il déjà préféré faire dans la qualité que dans la quantité. Pour preuve, My Inner Beast, leur unique sortie, un single, a déjà fait l’objet d’un clip, sorti en novembre dernier, de qualité professionnelle. Le groupe soigne donc son image, son univers, tout à leur honneur.
Musicalement, Upon Us All est un hybride oscillant entre djent et deathcore, le tout surmonté d’une belle touche de progressif. Le résultat est étonnant mais parfaitement cohérent face à leur univers tantôt aérien, tantôt brutal et saccadé. Le titre Behind The Mirror en est par ailleurs un excellent exemple. Si les musiciens donnent de leur personne, c’est surtout Younes Amrine au chant qui attire le regard. Alors qu’il ne paye pas de mine au premier abord, le vocaliste arrive à sortir de terribles growls, alternant aisément entre voix torturée et vocalises franchement connotées hardcore. Ce dernier n’hésitera pas à aller lui-même dans le pit provoquer un wall of death. Une première partie de bon goût et un groupe qui apparait de plus en plus comme une belle révélation ! A suivre …
STRIDE AGAINST LIES
Alors que le groupe toulousain Not My Hero était initialement prévu sur l’affiche, c’est finalement les tarnais de Stride Against Lies qui prennent finalement la suite. Nous avions découvert le groupe lors de la toute première édition de l’Xtreme Fest et le combo nous avait alors sérieusement marqué, devenant même la révélation surprise du festival. En effet, malgré une musique parfois un peu simpliste, Stride Against Lies fait en revanche dans l’efficacité. Leur son comporte une sérieuse dose de hardcore pour de dynamisme, une belle pincée de stoner pour le son rond et chaud, et une belle ration de metal pour l’apport de brutalité.
Et la recette fonctionne, c’est donc avec plaisir que l’on retrouve le groupe presque deux ans après l’Xtreme Fest. Leur formule n’a pas changé, toujours aussi rugueuse et provoquant toujours la même réaction. Upon Us All avait déjà bien chauffé le public, mais Stride Against Lies complètera le travail avec une étonnante facilité. Il n’en faut pas beaucoup pour que le public commence à sérieusement s’agiter, circle pit et wall of death devenant légion. Mention spéciale à JeeJee, pour son chant rocailleux qui semble s’entretenir à la recette southern bourbon. Les tarnais confirment ici la première impression. Gros coup de cœur sur Conditioned !
Setlist Stride Against Lies
Unleashed
Fool Paper
Five Times
Conditioned
Another Day In Hell
Deadline
Choose Me
Brainwash
RISE OF THE NORTHSTAR
Rise of the Northstar ? Des Parisiens qui se prennent pour des Japonais, obligés de se cacher les yeux de diverses manières afin que l'on ne voit pas le non-bridage de ceux-ci !! Que de chemin parcouru pour nos Super Saiyan ces derniers mois. Outre les tournées, c’est surtout leur concert au SummerBreeze (Allemagne) cet été qui a changé la donne. Repéré par un cadre de Nuclear Blast, le groupe s’est vu offrir l’occasion de sortir leur premier véritable album sur le mastodonte européen. Une véritable reconnaissance, qui offre au groupe la possibilité d’étendre son réseau bien au-delà de la sphère hexagonale et japonaise.
Et cette reconnaissance, elle se mesure facilement au nombre de personne présent dans la salle. Alors qu’en novembre 2013, ROTNS se produisait pour la première fois à Toulouse, il n’y avait qu’une toute petite centaine de personne. Le souvenir est d’ailleurs à double titre douloureux, le groupe subissant à l’époque un couvre-feu imposé par le bar à 22h30 et avait dû écourter son set. Un concert dans des conditions ne rendant pas justice au groupe. Ce soir, les choses ont changé, le public est deux fois plus nombreux que par le passé, pas de contraintes horaires, et avec un nouvel album salué par la critique, ce live s’annonce sous son meilleur jour !
A peine rentré sur scène sur l’intro de leur nouvel album, la tension dans le pit est palpable, cette ambiance électrique du public chargé d’énergie qui ne demande qu’à la libérer (#Pikachu). Et lorsque What The Fuck commence, c’est une seule et même entité qui prend le pit d’assault (#AttaqueTonnerre). Les parisiens sont venus pour distribuer des claques, et c’est précisément ce qu’ils font. Les thèmes japonais sont évidemment à l’honneur, manga comme anime à l’image de Bosozoku. Même si la setlist tourne princialement autour de Welcame, leur album sorti dernièrement chez Nuclear Blast, le groupe n’hésite pas à distribuer quelques titres plus anciens, comme Sound Of Wolves, la sautillante ou la très beatdown Protect Ya Chest.
Dans le pit, curieusement, assez peu de side-to-side (le public toulousain en est habituellement friand) mais du mosh, du 2-step, un wall of death où personne n’a su quand partir, et globalement un immense bordel, une décharge d’énergie positive, dans la bonne humeur, avec un groupe ultra carré. Vithia tient le public dans le creux de sa main, et ce dernier répond au quart de tour à la moindre de ses sollicitations. Ce dernier n’hésitera pas à confier le micro aux premiers rangs sur les refrains. Bref, avec une setlist sans la moindre faute de goût (quoi que peut-être un peu courte), un set carré et un public chaud bouillant, Rise of the Northstar a confirmé son statut. On reverra le groupe dans le coin dès cet été puisqu’il jouera en juillet à l’Xtreme Fest d’Albi.
Setlist ROTNS
Intro
What The Fuck
Welcame (Furyo State of Mind)
Bosozoku
Bejita's Revenge
Sound of Wolves
Authentic
Again And Again
Protect Ya Chest
Demonstrating My Saiya Style
Samuraï Spirit
One for All
Merci à Olivier de Useless Pride Records pour l’organisation de cette grosse date, de très loin au dessus de leur premier passage à Toulouse, en espérant que lors de leur troisième passage, Alea Jacta Est et Black Knives seront à l’affiche aussi, les trois groupes se complèteraient à la perfection. Le coucou à Laurine et Julie, les deux lyonnaises qui ont fait le déplacement exprès !