Oh joie, oh bonheur et félicité, Pryapisme est de retour! Il faut dire que Rococo Holocaust avait posé les bases d'une musique complètement déglinguée, délicieusement épileptique et pourtant si cohérente, à la frontière du metal, du funk, de la super nes, des minikeums et des carambars. Hyperblast Super Collider a confirmé que Pryapisme n'est pas juste une blague de musiciens talentueux sous lsd, mais un vrai groupe, réfléchissant à la beauté bicéphale hasardeuse de Jean-Vigo tout en blastant sa mère à Moussorgski.
Après un amuse gueule hommage à la douce période SegaNes format 8 (blast)-bit, déjà rétro-chroniqué par notre Schifeul du Grenier, Pryapisme annonce un ep composé d'un morceau fleuve de 22mn. Et en profite aussi pour demander à ses fans d'envoyer des vidéos et des photos de leurs chats pour un clip. Yolo!
Au final, à l'instar des ep/albums composés d'un morceau unique, le titre est fragmenté en plusieurs parties. Sauf qu'à l'écoute, le tout s’enchaîne sans problèmes et reste d'une cohérence ahurissante.
Ce qui est génial avec Pryapisme, c'est que l'on peut se taper une envolée de piano pour enchaîner sur un blast, rebondir sur de la minimal et finir en larmes sur un solo de guitare sans avoir eu l'impression d'écouter des samples random de 30 secondes sur le net.
Mais Pryapisme a mûri et décidé d'exploiter son concept jusqu'au-boutiste, qui se fait par là-même beaucoup plus difficile à dompter. Les allées et venues de certains membres dans Igorrr se ressentent fortement dans la mixture ici présente. Le tout sonne moins loufoque mais reste déjanté. L'électro ressort plus qu'avant, permettant alors de twerker comme il se doit durant l'écoute.
Histoire de pousser le bouchon encore plus loin, tel un Maurice ayant baigné dans un Sauvignon de 10 ans d'age, Pryapisme termine l'ep sur le remake de Futurologie version orchestrale. L'idée est intéressante et le tout est bien réalisé mais s'enquiller deux fois le même morceau à la suite peut faire frôler l'indigestion.
Pryapisme évolue, grandit avec son temps. Notre matou clermentois en a encore sous le capot et prouve qu'on peut se renouveler sans trahir ses origines. Les Frenchies sont en bonne voie pour passer du statut de groupe à suivre à celui de leader de la domination mondiale féline. Mais bon, ce ne sera pas pour tout de suite, il y a d'abord le loyer à payer.
Tracklist :
01. Partie I
02. Partie II
03. Partie III
04. Partie IV
05. Partie V
06. Partie VI
07. Partie VII
08. Partie VIII
09. Partie IX
10. Partie X
11. Partie XI
12. XII - Petit traité de futurologie sur l'Homo cretinus trampolinis (version orchéstrale)