Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)
« Might & Magic » est le deuxième album de Iron Kobra. 3 ans après « Dungeon Masters » (qui contenait surtout des morceaux ré-enregistrés de leurs premières démos), les Teutons reviennent, forts d'une assez bonne réputation en live, avec un véritable nouvel album. Pur hasard, la pochette est encore l'œuvre, comme pour celle de Evil Invaders, de Mario Lopez avec cette fois-ci un univers plus fantastique qui m'évoque l'artiste californien Philip Lawvere (la pochette de « Endless Pain » et « Pleasure to Kill » de Kreator, c'est lui!) tenant son inspiration du plus connu Frank Frazetta. De bon augure !
L'intro invite tout de go à mettre le volume au maximum (« The following record is meant to be played on 10 »). Ce qui saute donc aux oreilles dès « Tomb of the Stygian King », c'est que le chant rappelle toujours autant celui d'une version allemande plus ou moins maitrisé de Gezol (Metalucifer). Japanophilie oblige, la comparaison ne s'arrête pas là, car musicalement aussi on retrouve les mêmes inspirations que la formation japonaise qui adore accoler tout ce qui se trouve dans un chantier de construction à « Heavy Metal ». Et oui, le fantôme (de l'opéra - bien sûr !) de la période Di Anno de Iron Maiden (de 1978 à 1981, pour laquelle Paul ne retire absolument aucune amertume. Hum) parcourt ce nouvel album. Ce n'est pas tant les intentions qui me dérangent de prime abord, mais plutôt, et c'est le GROS bémol, la production qui patauge complètement. Hormis peut-être la basse, tout sonne vraiment faiblard et si c'est probablement volontaire par jusqu'au boutisme old school, je trouve qu'en 2015, ce n'est pas du tout pertinent, sans pour autant faire l'éloge d'une méga-production. Il y a tout de même moyen d'avoir un son de guitare un poil plus propre sans être un poseur blond signé sur Nuclear Blast, non ? Bref, si on passe outre cet aspect-là, comme je le disais, on sent que les premiers vinyles de Maiden sont tombés dans le berceau du Cobra de fer aux côtés du « Gates of Purgatory » de Running Wild et autres « hymnes épiques » de Manowar. Ces derniers avaient quand même l'art des morceaux qu'on sifflote ou chantonne avec entreint et on sent la même envie ici, mais l'hommage est tellement englué et respectueux qu'à part l'impression d'une bonne soirée arrosée à la Finkbräu avec ses meilleurs potes chevelus, on a du mal à retenir quelque chose.
Il y a bien quelques éclairs, comme le solo de « Vanguard of Doom », les quelques bonnes idées du rentre-dedans « Born to Play on 10 » ou le plus chiadé « Cult of the Snake », qui évitent le naufrage, mais aucune magie, ni puissance. Un comble ! La puissance était vraiment le mot à éviter ! Bien sûr, l'écoute ne s'avère pas désagréable, et même par certains aspects plaisante (j'ai pas dit « sympathique », qui devrait être banni de toutes les chroniques !) mais d'autres groupes se sont essayés à cet excercice de style (je conseille vivement l'excellent « Heavy Metal Chainsaw » de Metalucifer, sorti en 2001 - 2001!!! - aux amateurs de Heavy Metal tradi'). Les membres du groupe traînent pourtant leurs guêtres dans le cercle underground allemand depuis un certain temps et on peut s'attendre à mieux qu'un tribute band sûrement sincère mais maladroit.