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dimanche 1 mars 2015

Crowbar + Iron Walrus + One Eye Dollar

Péniche Igel Rock - Douai

AxHell

Cramé de musique depuis 15 ans / cinéphile / retrogamer / vieux con / hater notoire. Ah, et je bosse chez les fous. Je le deviens peut être, à force.




Loin de moi l’idée de râler ou de me plaindre, mais plus je vieillis, plus je deviens frileux. C’est comme ça, je ne sais pas à quoi c’est dû. Une constitution en mousse ou alors j’ai chopé une maladie rarissime m’enfin soit. Ajoutez à cela la vie quelque peu « entachée » par les climats plutôt (franchement !) rudes du Nord de la France et vous imaginez un peu l’étendue du problème.
C’est en cela que je remercie du fond du cœur les ricains de CROWBAR : pour défendre leur dernier album, intitulé « Symmetry in Black » et sorti l’année passée, les zicos ont eu l’idée somme toute légitime d’embrayer par la case tournée ET la délicate attention de passer par nos contrées glacées pour une soirée pas piquée des hannetons qui saura réchauffer nos corps et nos cœurs. Dois je préciser que l’entrée payante fut à 10 malheureux euros et incluait une consommation OFFERTE ? Définitivement difficile de bouder cette date !

C’est donc le chauffage à fond dans la bagnole que j’effectue mon périple en vue de rallier Douai, dans une salle de concert (et accessoirement péniche, ou l’inverse) bien connue des nordistes (l’IGEL ROCK), et à l’histoire assez particulière (un peu comme Jupiler, les « hommes savent pourquoi ») sur laquelle il sera de bon ton de ne pas s’attarder, n’ayant ni l’envie de la place nécessaire pour se faire !
L’affluence est encore timide sur le parking, mais qu’importe, on sait tous que la soirée ramènera forcément du monde (190 personnes attendues selon l’orga, tout de même !). Le temps d’investir les lieux avec les collègues, commander une première bière (big up au barman qui passera la soirée à ne quasiment jamais me calculer et donc à PAS me servir…surêment parce que j’ai les cheveux courts, tiens haha !), de jeter un œil aux  pimpantes productions des stands KAOTOXIN et MALTKROSS qui se sont déplacés pour l’occasion, qu’il est bientôt d’aller se placer devant la scène pour le coup d’envoi.

C’est aux Lillois de ONE EYE DOLLAR qu’il incombe (« et surtout qui leur décombe ») d’ouvrir le bal. Mea culpa, cette formation était pour moi inconnue au bataillon jusqu’alors…je n’en attendais rien de spécial et pourtant dès l’intro, je suis charmé. Le groupe officie dans un rock/metal sudiste qui tâche. Empruntant aussi bien au rock traditionnel ricain qu’a la musique blues, aussi bien au stoner qu’au metal plus « agressif » à proprement parler, la quartette a vite fait de planter le décor qui sera celui de toute la soirée : le désert, la rocaille rouge, la rudesse du climat qui te fait transpirer à grosses gouttes et les vautours qui guettent le moindre de tes faux pas, prêts à fondre sur toi si tu venais à calencher.
A titre de comparaison, imagine KYUSS qu’aurait bouffé du lion sous speed avec des gros breaks loooourds à la PANTERA, surplombés d’une voix grungy du plus bel effet ! Les morceaux se suivent et pourtant ne se ressemblent pas, tant la maitrise de leurs géniteurs est flagrante. Mention spéciale à leur batteur (machine ?) qui avoine comme un fou furieux, multipliant les plans rapides, les passages à la double et dont la caisse claire doit avoir une durée de vie de trois semaines en répète, et à leur chanteur, à la voix éraillée mais chaleureuse, extrêmement communicatif , qui aura la bonne initiative de nous inviter à boire un coup (allant jusqu'à sortir la petite bouteille de Jack pour y boire au goulot). Une superbe entrée en matière donc, pour un groupe qui m’aura donné, pendant trente minutes, l’impression de conduire un gros camion poussièreux, une bière à la main, le volant dans l’autre (faut quand même pas déconner).

SET LIST : Intro / One Eye Dollar / From skies to dust / No place like home / Dead cheerleaders dead / Lincoln is dead / Bumbleeber.

C’est le temps d’aller reboire un coup (ou deux !), de papoter avec les camarades qui seront de plus en plus nombreux à mesure que le temps avance, l’occasion aussi de (re)trouver quelques vieilles têtes connues dans cette foule qui semble un peu en « décalage » avec celle qui semblait habituellement fréquenter l’IGEL ROCK à l’époque des « grands jours » (rien de péjoratif, c’eut été ma deuxième maison il fut un temps !).

C’est aux allemands d’IRON WALRUS de fouler à présent les planches. Je mets un petit moment à comprendre ce que je vois…sont-ce là des masques ? J’ai l’impression que oui : un mix entre le personnage de VENOM (d’où vous savez) et des costumes de scène des zicos de groupe ricain de néo/indus MUSHROOM HEAD ? C’est seulement sur le tard que, mobilisant mes dernières bribes d’anglais (en checkant sur internet, ouais !), je fais le lien… « Walrus » veut dire « morse », et les traces blanches sur les cagoules noires de ces messieurs représentent les dents du-dit animal..
Le propos semble se durcir par rapport au précédent groupe. Exit la « frénésie » rock’n’roll et la bonne humeur groovy pour laisser place à une orientation sludge/doom aux riffs monolithiques, compacts et bruts. Le rythme global, devenu pachydermique, invite à un headbang plus régulier, mais bien plus lourd. Le chant, scandé comme une déclaration de guerre, vient ponctuer l’ensemble comme autant de torpilles destinées à faire feu. Le bois de la péniche vrombit comme jamais sous nos pieds, la « faute » à une basse qui ronronne comme un énorme chat mutant.
Je suis personnellement moins friand de leur univers. Le mur de son provoqué par nos Allemands m’apparaît comme un « bloc » difficile d’accès (surtout après ONE EYE DOLLAR en fait), et la relative redondance de l’ensemble (bon je dis ça, j’adore le Funeral Doom mais là dans ce style, l’émotion est -chez les bons groupes- à son paroxysme !) ne m’interpelle pas plus que ça, même s’il faut reconnaître que ça paraisse très efficace en live. Je me pencherai sur leur (unique) album pour revoir mon jugement. Ou pas.

SET LIST : Sleep / Get Murderer / I Hate People / Balanced / The Answer / Schlecte Laune / Judas / Blessed (cover de Kyuss).

Bon, après tout ça, on ne va pas se leurrer, mais c’était bel et bien les légendes US qu’on était tous venus voir, j’ai nommé CROWBAR ! Est-ce vraiment nécessaire de les introduire ? Même quand j’étais jeune, que j’écoutais LINKIN PARK et que le chansons de melodeath issues des samplers de HARD’N’HEAVY me semblaient ultra brutasses, je connaissais au moins CROWBAR de nom, c’est pour dire ! Actifs depuis ’90 (un peu avant sous leur ancien patronyme THE SLUGS, je me coucherai moins con), les ricains de la New Orleans sont les plus gros noms (avec toute la clique IRON MONKEY, EYEHATEGOD et CORROSION OF CONFORMITY pour ne citer qu’eux) de la scène sludge. Après quelque chose comme dix albums, le groupe assure sa pérennité tout ce qu’il y a de plus normal.
Dès les premières notes, c’est l’éclate totale et le pit s’anime. Faut dire qu’il y’avait à boire et à manger : la nervosité du punk hardcore (des descentes de toms en veux tu en voilà, et son lot de touka-toutouka), gros riffs grassouillets suintant la tourbe, breaks ultra lourds à la limite du doom qui viennent littéralement écraser l’assistance, survolés par le chant si caractéristique (imagine un coreux de 50 ans qu’aurait bien trop fumé de clopes !) du gratteux/chanteur à grosse barbe, j’ai nommé Kirk Windstein. Le zouave fait part d’une excitation toute palpable à l’idée de rencontrer son public une fois encore, et, tout en restant affable et accessible, confirme sa position de frontman des plus charismatiques (un des exemples les plus flagrants qu’il m’aie été donné de voir !). Les morceaux (peu issus du dernier album au final !) survolent l’entière discographie du groupe, pour le plus grand plaisir des fans de la première heure comme pour les retardataires, qui seront plus qu’aux anges lors du rappel final !

SET LIST : Cemeterary Angels / Walk with knowledge wisely / Symmetry in black / To build a mountain / Conquering / Liquid sky and cold black earth / High rate extinction / New dawn / Self inflicted / No quarter / Planets Collide / All I have (I gave) / Rappel : Vacuum.

Une bien belle soirée que voilà, pour une affiche des plus efficaces, et éclectique qui plus est ! Une fois encore, je ne rentrerai pas dans le détail mais ça me fait diablement chaud au cœur que la Péniche Igel Rock, fief de nombreuses de mes soirées (trop ?) alcoolisées d’il fut un temps, se refasse une deuxième jeunesse ! Orga au top, groupes de qualité, prix des plus abordables…que demande le peuple ?

Encore un fois et du fond du coeur : un grand MERCI à SPITS Asso et son travail acharné pour cette date et pour avoir frappé un grand coup !